La sécurisation des plantations de palmiers à huile et des producteurs, souvent victimes d’agressions, est abordée dans cette interview.
Qu’est-ce qui explique l’intérêt soudain de votre entreprise pour les questions de sécurité dans le département de Soubré ?
Je ne crois pas que notre intérêt pour la sécurité dans ce département soit soudain, parce qu’il a toujours existé. Lorsqu’on est une structure de développement local, on doit nécessairement se préoccuper de la sécurité aussi. Car dans notre entendement, les deux vont de pair. C’est ainsi qu’en dépit des difficultés que continue de connaître la filière palmier à huile, nous nous sommes engagés à contribuer à la résolution des problèmes de sécurité que vivent les populations de Soubré. Cela faisait du reste partie du plan de développement de ces zones agro-industrielles. Il faut simplement noter que sa mise en œuvre effective est le fait de notre nouvelle politique managériale.
Y a-t-il des menaces permanentes qui pèsent sur les exploitants agricoles dans le département ?
Au-delà du palmier à huile, Soubré reste, à ce jour, la plus grande zone de production du café et du cacao. Au cours de la campagne de commercialisation de ces produits, les paysans sont régulièrement agressés par des bandits qui les dépouillent de tous leurs revenus au pire les tuent. Donc notre contribution à la sécurisation de la région profite à tous ces opérateurs économiques. En plus de cela, nous entretenons les pistes qui sont aussi nécessaires au maintien de la sécurité. Nous y investissons beaucoup.
Ne serait-ce pas aussi pour vous, une façon d’intimider tous ces villageois qui s’étaient opposés à l’extension de vos exploitations, il y a quelques mois de cela ?
Non, parce qu’il n’ y a pas eu d’extension de nos plantations. Il y a plutôt la sécurisation des parcelles issues de la privatisation. En 1997, quand l’ex-Palmindustrie a été partagée en trois unités distinctes, nous avons hérité d’un certain nombre de parcelles pour lesquelles nous avons tous les documents établis par l’Etat, dont un bail emphytéotique de 99 ans. Les populations rurales des milieux où nous travaillons viennent souvent nous exiger des terres pour pratiquer l’agriculture. Et quand nous leur faisons comprendre que nous n’en sommes pas propriétaires et qu’il faut s’adresser à l’Etat qui nous les a louées dans le cadre de la privatisation pour exploitation, elles saccagent nos plantations ainsi que nos installations. Nous n’avons donc aucun intérêt à les effrayer, puisque nous savons que leur attitude est due à une incompréhension. Construire une brigade de gendarmerie dans une zone où il y a beaucoup d’agressions mortelles, ne peut qu’être salutaire pour les honnêtes paysans qui y vivent.
Quels sont les investissements réalisés par la Sipefci dans le domaine de la sécurité ?
Le renforcement de la sécurité dans les villages vient couronner notre contribution au bien-être des populations rurales. Il y a, avant tout, les centres médicaux que nous avons réalisés. Actuellement, nous construisons des routes et nous creusons des forages dans des villages où il n’y a pas d’eau. Nous donnons également et les équipements appropriés aux populations pour leurs réunions et autres cérémonies. Nous considérons toutes ces actions comme indispensables au bien-être des paysans, au même titre que le maintien de leur sécurité. Pour ce qui est des actions relatives à la sécurité proprement dite, nous avons offert à la gendarmerie de Soubré, un véhicule 4*4 de 20 millions de Fcfa, nous avons entrepris la construction d’un poste de gendarmerie pour 35 millions de Fcfa. A la brigade mobile de gendarmerie, nous avons offert des motos d’une valeur globale de 6 millions 300 mille Fcfa, ainsi que des ordinateurs, etc. On peut évaluer à 100 millions de Fcfa environ, l’ensemble de nos investissements directs dans le domaine de la sécurité, en plus des 210 millions de Fcfa que nous avons déjà consacrés aux pistes. Nous sommes actuellement les seuls dans la région, à avoir réalisé un tel niveau d’investissement dans l’entretien et l’ouverture des pistes à travers le département. Et cela a permis au village de Tayo par exemple, d’être accessible après dix années d’enclavement.
Seriez-vous disposés aujourd’hui à venir en aide à ces villageois qui avaient saccagé vos plantations en vous réclamant des terres de culture ?
Bien sûr, nous ne faisons pas de distinction. Nous agissons selon les besoins exprimés par les populations de tous les villages qui sont dans notre zone d’intervention. Quand nous faisons les dons de fournitures scolaires chaque année par exemple, nous ne les excluons pas du tout. Nous allons d’ailleurs bientôt distribuer à chaque chef de village, 2ha de plants de palmier à huile. Leurs chefs en bénéficieront sans condition aucune.
Qu’envisage la Sipefci pour toutes ces communautés villageoises dans un proche avenir ?
Ce que nous souhaitons développer, c’est notre contribution à la création de nouvelles plantations par les jeunes en leur offrant des plants. Lorsqu’on est propriétaire d’une plantation de palmier à huile, on peut bénéficier d’un revenu minimum mensuel pendant au moins vingt-cinq ans. Tout ce qu’on leur demande, c’est de nous présenter des parcelles dont ils sont effectivement propriétaires. Parce qu’il y a eu des ventes de terres dans le désordre que nombre de jeunes aujourd’hui revenus de la ville contestent. Et cela cause de nombreuses difficultés. Il nous arrive même de reprendre des plantations qui avaient été cédées pour quelques années d’exploitation à des allogènes, que nous remettons à la disposition du paysan autochtone. Nous prenons soin de compenser la perte que subissent les allogènes à cet effet.
Interview réalisée par
Moussa Touré
Qu’est-ce qui explique l’intérêt soudain de votre entreprise pour les questions de sécurité dans le département de Soubré ?
Je ne crois pas que notre intérêt pour la sécurité dans ce département soit soudain, parce qu’il a toujours existé. Lorsqu’on est une structure de développement local, on doit nécessairement se préoccuper de la sécurité aussi. Car dans notre entendement, les deux vont de pair. C’est ainsi qu’en dépit des difficultés que continue de connaître la filière palmier à huile, nous nous sommes engagés à contribuer à la résolution des problèmes de sécurité que vivent les populations de Soubré. Cela faisait du reste partie du plan de développement de ces zones agro-industrielles. Il faut simplement noter que sa mise en œuvre effective est le fait de notre nouvelle politique managériale.
Y a-t-il des menaces permanentes qui pèsent sur les exploitants agricoles dans le département ?
Au-delà du palmier à huile, Soubré reste, à ce jour, la plus grande zone de production du café et du cacao. Au cours de la campagne de commercialisation de ces produits, les paysans sont régulièrement agressés par des bandits qui les dépouillent de tous leurs revenus au pire les tuent. Donc notre contribution à la sécurisation de la région profite à tous ces opérateurs économiques. En plus de cela, nous entretenons les pistes qui sont aussi nécessaires au maintien de la sécurité. Nous y investissons beaucoup.
Ne serait-ce pas aussi pour vous, une façon d’intimider tous ces villageois qui s’étaient opposés à l’extension de vos exploitations, il y a quelques mois de cela ?
Non, parce qu’il n’ y a pas eu d’extension de nos plantations. Il y a plutôt la sécurisation des parcelles issues de la privatisation. En 1997, quand l’ex-Palmindustrie a été partagée en trois unités distinctes, nous avons hérité d’un certain nombre de parcelles pour lesquelles nous avons tous les documents établis par l’Etat, dont un bail emphytéotique de 99 ans. Les populations rurales des milieux où nous travaillons viennent souvent nous exiger des terres pour pratiquer l’agriculture. Et quand nous leur faisons comprendre que nous n’en sommes pas propriétaires et qu’il faut s’adresser à l’Etat qui nous les a louées dans le cadre de la privatisation pour exploitation, elles saccagent nos plantations ainsi que nos installations. Nous n’avons donc aucun intérêt à les effrayer, puisque nous savons que leur attitude est due à une incompréhension. Construire une brigade de gendarmerie dans une zone où il y a beaucoup d’agressions mortelles, ne peut qu’être salutaire pour les honnêtes paysans qui y vivent.
Quels sont les investissements réalisés par la Sipefci dans le domaine de la sécurité ?
Le renforcement de la sécurité dans les villages vient couronner notre contribution au bien-être des populations rurales. Il y a, avant tout, les centres médicaux que nous avons réalisés. Actuellement, nous construisons des routes et nous creusons des forages dans des villages où il n’y a pas d’eau. Nous donnons également et les équipements appropriés aux populations pour leurs réunions et autres cérémonies. Nous considérons toutes ces actions comme indispensables au bien-être des paysans, au même titre que le maintien de leur sécurité. Pour ce qui est des actions relatives à la sécurité proprement dite, nous avons offert à la gendarmerie de Soubré, un véhicule 4*4 de 20 millions de Fcfa, nous avons entrepris la construction d’un poste de gendarmerie pour 35 millions de Fcfa. A la brigade mobile de gendarmerie, nous avons offert des motos d’une valeur globale de 6 millions 300 mille Fcfa, ainsi que des ordinateurs, etc. On peut évaluer à 100 millions de Fcfa environ, l’ensemble de nos investissements directs dans le domaine de la sécurité, en plus des 210 millions de Fcfa que nous avons déjà consacrés aux pistes. Nous sommes actuellement les seuls dans la région, à avoir réalisé un tel niveau d’investissement dans l’entretien et l’ouverture des pistes à travers le département. Et cela a permis au village de Tayo par exemple, d’être accessible après dix années d’enclavement.
Seriez-vous disposés aujourd’hui à venir en aide à ces villageois qui avaient saccagé vos plantations en vous réclamant des terres de culture ?
Bien sûr, nous ne faisons pas de distinction. Nous agissons selon les besoins exprimés par les populations de tous les villages qui sont dans notre zone d’intervention. Quand nous faisons les dons de fournitures scolaires chaque année par exemple, nous ne les excluons pas du tout. Nous allons d’ailleurs bientôt distribuer à chaque chef de village, 2ha de plants de palmier à huile. Leurs chefs en bénéficieront sans condition aucune.
Qu’envisage la Sipefci pour toutes ces communautés villageoises dans un proche avenir ?
Ce que nous souhaitons développer, c’est notre contribution à la création de nouvelles plantations par les jeunes en leur offrant des plants. Lorsqu’on est propriétaire d’une plantation de palmier à huile, on peut bénéficier d’un revenu minimum mensuel pendant au moins vingt-cinq ans. Tout ce qu’on leur demande, c’est de nous présenter des parcelles dont ils sont effectivement propriétaires. Parce qu’il y a eu des ventes de terres dans le désordre que nombre de jeunes aujourd’hui revenus de la ville contestent. Et cela cause de nombreuses difficultés. Il nous arrive même de reprendre des plantations qui avaient été cédées pour quelques années d’exploitation à des allogènes, que nous remettons à la disposition du paysan autochtone. Nous prenons soin de compenser la perte que subissent les allogènes à cet effet.
Interview réalisée par
Moussa Touré