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Sport Publié le vendredi 26 juin 2009 | Le Repère

Sports ivoiriens et performances : La descente aux enfers !

Le sport ivoirien bat de l'aile. L'émergence relative des Eléphants footballeurs seniors ne suffirait pas pour que l'arbre cache la forêt sportive en Côte d'Ivoire. Car des sports qui, naguère, gagnaient ont piqué du nez.

Il serait réellement subjectif de situer l'âge d'or du sport ivoirien à cause de la variation des moments de performances. Du football, sport roi, au pentathlon moderne, dernier type de sport introduit en Côte d'Ivoire en 2007, y compris le judo, la boxe, le tækwondo, le cyclisme, l'athlétisme, le canoë kayak, le basket-ball, le handball et autres disciplines, les résultats sont périodiques.


Le football amorce sa révolution en 1990 et atteint son pic en 2006

Considéré, à tort ou à raison, comme le sport roi en Côte d'Ivoire, le ballon rond prend son envol dans les années 90. De nombreuses coupes africaines vont embellir le palmarès ivoirien entre 1992 et 1999. CAN (Les Eléphants, 1992), Vainqueurs de coupe (Africa Sports, 1992 et 1999), CAF (Stella Club, 1993), Ligue des Champions (Asec Mimosas, 1998), Super coupe (Africa, 1993 et Asec, 1999). L'inattendu des performances s'opère dans la seconde moitié de la décennie 2000 avec une finale malheureuse de Can (2006, bis repetita, Sénégal 92 y compris) ; un premier mondial (2006 toujours) et une participation aux Jeux Olympiques de Pékin (2008). C'est aussi ici que la Côte d'ivoire va devenir, selon les spécialistes, une nation de football africain grâce à de nombreux talents de niveau mondial à l'instar de Didier Drogba, Kolo Touré, Gnégnéry Touré, Emmanuel Eboué, Baky Koné, N'dri Romaric, Kalunho, Kalou Bonaventure, Zokora Maestro, Koné Arouna, Dindane Aruna, pour ne citer que les plus compétitifs que l'opinion sportive aura reconnus. Curieusement, cette période à considérer comme l'âge d'or n'a pas connu les meilleurs talents. Il y a génération de Ben Badi qui, quoique le plus doué, est passé à côté d'une grande carrière. Peu avant, celle de Miézan Pascal ou un certain Koffi Koffi, le plus spectaculaire, a fait long feu à cause d'une blessure. Très loin, la génération pléthorique en monstres sacrés, à savoir Yobouet, Manglé, Ahipo, Pokou, Yoro, Akran… (Asec) ; Kallet, Moh, Mogador, Guédé…(Africa) ; Déhi, Bléziri, Tahi, Ezan Diagou…(Stade) ; Djiké, N'zi, Beugré…(Stella). Il a fallu attendre la fin du millénaire pour que le football glane des lauriers dus à son rang et à son potentiel humain et matériel contrairement aux autres sports.


Le handball, leader des sports dits mineurs

S'il y a un sport qui forçait respect et admiration, c'est bien le handball. Sans tambour ni trompette, cette discipline a parcouru les parquets du mondial. Deux Can senior et une junior remportées par une brillante génération formée à Bouaké sous la direction du français Baldino. Il s'agit de Mariam, Namama, Paulette, Zoromou, Vodoungbo et autres. Mariam s'était même classée en son temps dans le top des meilleures joueuses du monde. Leur rayonnement ne saurait mettre sous silence les handballeurs dont Ekissi, Coulibaly, Akpa entre autres. Ils ont également fait les beaux jours du handball ivoirien de sorte que l'expertise ivoirienne en la matière fut sollicitée par les pays d'Afrique centrale comme le Gabon et le Congo pour leurs joueurs.


La boxe avait fait rêverles Ivoiriens

Séa Robinson, Salam Ouédraogo, Topsoba Tiga, Kouamé Yao, Touan Jules, Koffi Hagler pour ne citer que ceux-là. Voici des noms qui ont semé la terreur sur tous les rings d'Afrique. Sous la conduite du président Bourgoin, le ring ivoirien s'est octroyé la ceinture des poids super welter, welters, plumes et coq pendant longtemps. Avant que Mary Konaté ne vienne servir de locomotive dans les années 80. C'était, faut-il le rappeler, le sport préféré du président Houphouët-Boigny, car, selon lui l'effort est individuel dans cette discipline.


Le basket-ball comme discipline de l'élite intellectuelle

Deux trophées de Can (Eléphants) et clubs (Asec) sont les meilleures performances du basket-ball ivoirien. Ce sport avait produit des monstres à l'instar de Bilé, Djadji, Abass, Bah, Koré, Andoh, Maïga, Pablo, Amon, Djibril, Bonébo entre autres basketteurs. Ils avaient du talent et de la matière grise. Universitaires en grande majorité, ils ont haussé le niveau de notre basket en participant à plusieurs jeux universitaires africains et mondiaux. Pour mémoire, Akeem Oladjuvon avait fait un passage éclair et inaperçu dans notre championnat face à ces talents ivoiriens de premier ordre. En même temps, les responsables dont le Pr Alain Ekra donnaient la réplique en termes d'organisation et de gestion de la balle au panier en Côte d'Ivoire.


L'athlétisme a quitté les pistes depuis longtemps

L'athlétisme est incontestablement l'un des sports qui ont donné beaucoup de satisfactions. Gaossou a offert une finale de 100m aux jeux universitaires en 1970. Gabriel Tiacoh a gagné la médaille d'argent aux JO de Los Angelès. Le relais 4x100m composé, pêle mêle, de Méïté, Kablan, Ouré… a imposé sa vitesse dans nombre de compétitions internationales jusqu'en 1984. N'dri Célestine a dominé les courses de vitesse féminines. Jacques Ayé, champion d'Afrique, lançait très loin son javelot. N'da Lucienne avait confisqué le titre de championne du saut en hauteur. Puis l'athlétisme a quitté piste et sautoir pour s'embourber pour ne plus en sortir.


La descente aux enfers et ses raisons

Outre ses disciplines reconnues comme les plus performantes du sport ivoirien, les arts martiaux, notamment le tækwondo, le cyclisme, ont réussi à se faire, par moments, une place dans le cœur des sportifs ivoiriens. On a connu Arsène Zirignon, et Patrick Remarck (taewendo), Angbo Isaac (judo). Puis tout a périclité, on ne sait par quel coup de baguette magique. Mais avec lucidité, on se rend compte que la faille a eu lieu au niveau du suivi et des moyens de la politique sportive initiée par le président dès le début de l'indépendance. Ni la formation, ni les structures spécialisées de sport tel l'OISSU, et les fédérations n'ont su ou pu maintenir la dynamique de la victoire en demeurant dans les sillons tracés à cet effet. Dès lors ce qui devait arriver arriva. C'est maintenant que le ministère en charge du sport essaie de prendre le taureau par les cornes à travers les Etats généraux tenus à Bassam et le système de la parafiscalité initiée pour donner des moyens substantiels aux fédérations. Au football, la FIF conduit une politique de formation dans les centres dont le précurseur est l'ASEC Mimosas. Alors question : jusqu'où la descente aux enfers des sports dits mineurs et comment va-t-on renouer avec les performances ?

Marc Koffi
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