Afrik.com - Pour l’Afrique, le chanteur africain-américain Michael Jackson exprimera toute sa compassion pour ceux qui sont frappés par la famine en leur dédiant en 1985 We are the World. Son album le plus célèbre, Thriller, paru trois ans plus tôt, portera aussi en lui des traces d’Afrique par le biais de quelques mots empruntés au musicien camerounais Manu Dibango.
Dans Black or White, il dansait avec la planète en accordant ses pas de roi de la pop à ceux des peuples qu’il rencontrait. La couleur n’importe pas, clamait-il, alors que depuis quelques années déjà la sienne s’éclaircissait de plus en plus. Voilà l’un des paradoxes d’un homme et d’un artiste qui n’aura plus l’occasion de s’expliquer. Mais ces trois surnoms résument bien le personnage public qu’était Michael Jackson, décédé jeudi à Los Angeles des suites d’une crise cardiaque. "King of the pop" pour son talent musical, "Wacko Jacko" pour ses multiples excentricités et "Bambi", expression de la profonde nostalgie qu’il avait pour une enfance passée sur scène sous la houlette d’un père tyrannique. Depuis quelques heures, Michael Jackson a emporté ses derniers secrets avec lui, comme celui de sa nouvelle foi musulmane. Il sera autopsié, une exception qu’autorisera l’Islam, semble-t-il, compte tenu de sa popularité. En annonçant sa mort et en lui rendant hommage, Jermaine Jackson, son frère, le gratifiera d’un : « Qu’Allah soit avec toi, Michael, toujours ». Comme pour confirmer la réalité de cette foi que les deux frères partageaient.
Michael Jackson, artiste universellement reconnu, est pleuré partout sur la planète. En Afrique, d’après la BBC, un animateur nigérian se serait effondré après avoir fait part de la mauvaise nouvelle sur les antennes de sa radio. La première réaction officielle africaine, elle, est venue de la Fondation Mandela. Elle a regretté ce vendredi « le décès prématuré » de Michael Jackson. C’est en effet à Nelson Mandela, qu’il avait déjà rencontré en 1996, que le chanteur avait accordé son dernier déplacement en Afrique. Il remonte à 1999 et il avait assisté à l’anniversaire à Johannesbourg de l’ancien président. Michael Jackson avait reçu à cette occasion un Kora Award, récompense décernée aux meilleurs musiciens du continent africain. Dans le cadre de ses tournées, le roi de la pop s’était rendu de nombreuses fois en terre africaine : à deux reprises au Sénégal, au sein des Jackson 5, puis en solo. Il s’est également rendu seul au Kenya et en Tunisie.
Compassion et inspiration
En Afrique, le roi de la pop a séjourné également pour ses œuvres caritatives au début des années 90. Son déplacement fera d’ailleurs l’objet d’une polémique. On lui reproche de ne pas avoir voulu saluer les Africains ou de s’être pincé le nez parce ce que ces derniers sentiraient mauvais. Les images prouvaient le contraire. Michael Jackson s’était ainsi, entres autres, rendu en Côte d’Ivoire, où il avait été fait roi en pays Agni (Est de la Côte d’Ivoire). La page de ce pays sur Facebook rappelle le titre qui lui avait été donné : King Sani. Il se rendra aussi en Tanzanie, ou encore au Gabon, où Ali Bongo, le fils du défunt président gabonais lui a rendu ce vendredi un vibrant hommage. Michael Jackson a été, selon lui, « le premier artiste qui s’est imposé dans le monde entier à toutes les races ». De retour de ce périple africain controversé, il avait confié au journal Ebony en may 1992 : « C’est chez moi » (« It’s home »). En 2004, Michael Jackson sera récompensé par des femmes africaines, aux Etats-Unis, pour son engagement dans la lutte contre le sida sur leur continent.
De manière moins glorieuse, l’Afrique s’entend dans la musique de Jackson grâce à un malheureux emprunt au musicien camerounais Manu Dibango. En 1982, Michael Jackson produit Thriller, l’album le plus vendu de l’histoire de la musique, entre 50 et 100 millions d’exemplaires selon les sources. L’un des titres, Wanna be startin’ somethin’, intègre en le samplant le célèbre "Mamako, Mamassa, Mamakossa" de Manu Dibango que l’on retrouve dans sa chanson Soul Makossa datant de 1972. Le chanteur américain n’a pas demandé les droits de cette chanson à son auteur : c’est un plagiat. Manu Dibango contre-attaque. Les deux artistes finissent par trouver un arrangement en 1986. Le chanteur camerounais reçoit un million de francs et renonce à ses droits sur Wanna be startin’ somethin’. Mais à l’avenir, ses paroles ne seront plus exploitées sans qu’il n’ait son mot à dire. Cet accord sera respecté jusqu’en 2007. Rihanna utilise alors un sample qu’elle croit emprunter à Michael Jackson dans Don’t stop the music. Ce dernier semble également avoir oublié les accords passés. Cette année-là, Thriller 25 sort pour marquer les 25 ans du célèbre album. Akon reprend le sample de Manu Dibango dans une nouvelle version de Wanna be startin’ somethin’. Une fois encore, l’artiste camerounais est lésé. Il porte l’affaire devant la justice française en début d’année.
Le 29 août prochain, Michael Jackson aurait fêté ses 51 ans, quelques semaines après ses dernières apparitions sur scène prévues en juillet. La tournée avait été baptisée : « This is it ». Et malheureusement, nous y sommes.
par Falila Gbadamassi
Dans Black or White, il dansait avec la planète en accordant ses pas de roi de la pop à ceux des peuples qu’il rencontrait. La couleur n’importe pas, clamait-il, alors que depuis quelques années déjà la sienne s’éclaircissait de plus en plus. Voilà l’un des paradoxes d’un homme et d’un artiste qui n’aura plus l’occasion de s’expliquer. Mais ces trois surnoms résument bien le personnage public qu’était Michael Jackson, décédé jeudi à Los Angeles des suites d’une crise cardiaque. "King of the pop" pour son talent musical, "Wacko Jacko" pour ses multiples excentricités et "Bambi", expression de la profonde nostalgie qu’il avait pour une enfance passée sur scène sous la houlette d’un père tyrannique. Depuis quelques heures, Michael Jackson a emporté ses derniers secrets avec lui, comme celui de sa nouvelle foi musulmane. Il sera autopsié, une exception qu’autorisera l’Islam, semble-t-il, compte tenu de sa popularité. En annonçant sa mort et en lui rendant hommage, Jermaine Jackson, son frère, le gratifiera d’un : « Qu’Allah soit avec toi, Michael, toujours ». Comme pour confirmer la réalité de cette foi que les deux frères partageaient.
Michael Jackson, artiste universellement reconnu, est pleuré partout sur la planète. En Afrique, d’après la BBC, un animateur nigérian se serait effondré après avoir fait part de la mauvaise nouvelle sur les antennes de sa radio. La première réaction officielle africaine, elle, est venue de la Fondation Mandela. Elle a regretté ce vendredi « le décès prématuré » de Michael Jackson. C’est en effet à Nelson Mandela, qu’il avait déjà rencontré en 1996, que le chanteur avait accordé son dernier déplacement en Afrique. Il remonte à 1999 et il avait assisté à l’anniversaire à Johannesbourg de l’ancien président. Michael Jackson avait reçu à cette occasion un Kora Award, récompense décernée aux meilleurs musiciens du continent africain. Dans le cadre de ses tournées, le roi de la pop s’était rendu de nombreuses fois en terre africaine : à deux reprises au Sénégal, au sein des Jackson 5, puis en solo. Il s’est également rendu seul au Kenya et en Tunisie.
Compassion et inspiration
En Afrique, le roi de la pop a séjourné également pour ses œuvres caritatives au début des années 90. Son déplacement fera d’ailleurs l’objet d’une polémique. On lui reproche de ne pas avoir voulu saluer les Africains ou de s’être pincé le nez parce ce que ces derniers sentiraient mauvais. Les images prouvaient le contraire. Michael Jackson s’était ainsi, entres autres, rendu en Côte d’Ivoire, où il avait été fait roi en pays Agni (Est de la Côte d’Ivoire). La page de ce pays sur Facebook rappelle le titre qui lui avait été donné : King Sani. Il se rendra aussi en Tanzanie, ou encore au Gabon, où Ali Bongo, le fils du défunt président gabonais lui a rendu ce vendredi un vibrant hommage. Michael Jackson a été, selon lui, « le premier artiste qui s’est imposé dans le monde entier à toutes les races ». De retour de ce périple africain controversé, il avait confié au journal Ebony en may 1992 : « C’est chez moi » (« It’s home »). En 2004, Michael Jackson sera récompensé par des femmes africaines, aux Etats-Unis, pour son engagement dans la lutte contre le sida sur leur continent.
De manière moins glorieuse, l’Afrique s’entend dans la musique de Jackson grâce à un malheureux emprunt au musicien camerounais Manu Dibango. En 1982, Michael Jackson produit Thriller, l’album le plus vendu de l’histoire de la musique, entre 50 et 100 millions d’exemplaires selon les sources. L’un des titres, Wanna be startin’ somethin’, intègre en le samplant le célèbre "Mamako, Mamassa, Mamakossa" de Manu Dibango que l’on retrouve dans sa chanson Soul Makossa datant de 1972. Le chanteur américain n’a pas demandé les droits de cette chanson à son auteur : c’est un plagiat. Manu Dibango contre-attaque. Les deux artistes finissent par trouver un arrangement en 1986. Le chanteur camerounais reçoit un million de francs et renonce à ses droits sur Wanna be startin’ somethin’. Mais à l’avenir, ses paroles ne seront plus exploitées sans qu’il n’ait son mot à dire. Cet accord sera respecté jusqu’en 2007. Rihanna utilise alors un sample qu’elle croit emprunter à Michael Jackson dans Don’t stop the music. Ce dernier semble également avoir oublié les accords passés. Cette année-là, Thriller 25 sort pour marquer les 25 ans du célèbre album. Akon reprend le sample de Manu Dibango dans une nouvelle version de Wanna be startin’ somethin’. Une fois encore, l’artiste camerounais est lésé. Il porte l’affaire devant la justice française en début d’année.
Le 29 août prochain, Michael Jackson aurait fêté ses 51 ans, quelques semaines après ses dernières apparitions sur scène prévues en juillet. La tournée avait été baptisée : « This is it ». Et malheureusement, nous y sommes.
par Falila Gbadamassi