Après son assassinat manqué par quatorze malfrats armés de Kalachnikov, en tenue militaire, dans la nuit du 21 au 22 juin, Dr. Nielbien Jean Baptiste s’ouvre à Nord-Sud Quotidien. Entretien.
Une semaine après votre agression. Avez-vous des pistes concernant vos agresseurs ?
Comme vous le savez, les enquêtes sont en cours. Mais, cela n’empêche pas nos frères, nos sœurs, nos collègues de faire des commentaires et de supposer ceci ou cela. Certains s’appuyant sur le fait que ceux qui sont venus ont pu entrer assez aisément disent que certainement se sont des professionnels. Et compte tenu du fait que je suis un homme de Dieu donc je ne brasse pas des millions. Ils ont dû être envoyés.
Selon vous, par qui ?
Je ne peux pas répondre de façon précise. Je laisse le soin aux enquêteurs de la police de répondre à cette question.
Mais, qui vous a dit qu’on a envoyé des gens pour vous agresser ?
Je vous ai dit que c’est ceux qui nous entourent, c’est-à-dire nos frères, nos sœurs et nos collègues pasteurs qui ne comprennent vraiment pas comment on peut s’attaquer à un leader religieux qui ne brasse pas des millions. Il n’a pas d’argent gardé chez lui à son domicile.
Certes, vous n’avez pas d’argent. Mais vous avez des fidèles qui vous suivent. Quels sont les propos que vous tenez lors de vos séances d’évangélisation?
Nous prêchons la parole de Dieu. Nous prêchons l’attachement à Dieu et à la personne du Seigneur, Jésus Christ. Nous prêchons également le message de la paix dans la situation actuelle de notre pays. Nous invitons le peuple de Dieu et nos populations à pardonner, à accepter l’autre, à parler avec l’autre, à s’asseoir avec l’autre. Donc, ce sont des messages de paix, de réconciliations et de pardons. C’est ce que nous avons l’habitude de prêcher.
Vous prêchez ce message de paix et on vous envoie des visiteurs sans visages ?
C’est ce que nous ne comprenons pas ! Franchement, nous ne comprenons pas comment on peut venir s’attaquer à nous de cette manière alors que nous ne sommes pas dans un domaine de concurrence comme la sphère politique, le milieu d’affaires ou autres. Nous ne sommes pas dans ces différents domaines. Nous sommes connu partout d’ailleurs comme un leader religieux dans le monde chrétien évangélique et même par les musulmans et les catholiques. Ils nous connaissent comme un leader religieux non comme un homme d’affaires.
La police ne vous a-t-elle pas donné d’indices ? Cela fait tout de même une semaine que vous avez été agressé !
Nous n’avons pas reçu d’indices de la part de la police jusqu’à présent. C’est l’étonnement qui a été manifesté par les forces de l’ordre qui sont arrivées sur les lieux. C’est le même étonnement que nous exprimons parce qu’on n’a pas compris que quatorze personnes armées de Kalachnikovs puissent venir ici. C’est vrai que nous avons entendu les commentaires mais, cela ressemble à un travail de professionnel. Ce sont des gens qui sont rompus au métier des armes à feu.
Vous avez dit que votre entourage a affirmé que ce sont des gens qui ont été envoyés contre vous. Mais est-ce qu’on vous a donné avec précision des informations sur les malfrats ?
Non. Ils n’ont pu donner de noms. Ils se sont simplement demandé s’il n’y a pas de jaloux dans l’église. Des personnes qui m’en veulent et qui ne souhaiteraient pas que je continue la noble mission du Seigneur.
Effectivement, est-ce qu’il n’y a pas de jaloux à l’église…
Cela ne manque pas. Nous sommes des êtres humains et nous pouvons avoir de mauvais sentiments. Mais, Dieu nous demande de taire ces sentiments pour faire le bien. Donc, je réponds pour dire que les cas de jalousie peuvent exister. Et un peu partout, il y a des gens qui sont jaloux surtout lorsque Dieu vous permet dans sa grâce d’occuper certaines fonctions que, peut-être, d’autres auraient aimé occuper. La jalousie gangrène notre milieu et la sphère de l’Eglise. Toute chose qui met à mal la cohésion et l’harmonie.
Vous n’êtes pas le premier à occuper ces fonctions. Pourquoi, c’est à vous qu’on s’en prend ?
En parlant de jalousie. Vous savez que nous avons eu la grâce d’étudier la parole divine jusqu’à un haut niveau. Donc, cela peut être déjà une source de jalousie. Il s’agit de pasteur intellectuel…Heureusement, nous avons des pasteurs aujourd’hui aussi bien formés. Mais, c’est seulement par la pure grâce de Dieu que nous faisons partie des gens qui ont étudié dans plusieurs domaines. Non seulement on a étudié la théologie, la philosophie et les finances mais aussi le management et le marketing. Donc, nous faisons partie de ce groupe de personnes.
Vous êtes le président du haut conseil. Aujourd’hui, qu’est-ce que vos membres ont décidé ?
Il faut dire que dans un premier temps il y a eu l’étonnement, la stupéfaction, la colère. Donc, les uns et les autres sont en train de se réunir pour exprimer ce qu’ils ont à dire par rapport à l’attaque de leur leader que je suis. Cela fait une semaine que l’agression a eue lieu. Nous ne nous pressons pas pour faire des déclarations. Nous prenons le temps de la prière, de l’analyse avant de nous prononcer. Je crois que nos frères ont pris le temps et je sais qu’il y a des réunions qui se tiendront cette semaine. Elles vont aboutir certainement à des prises de positions qui iront dans le sens de mieux veiller sur la sécurité de tous les concitoyens et celle des leaders religieux.
Ne pensez-vous pas que ce sont les différents procès avec les protestants qui ont créé tout ce désordre autour de vous?
C’est vrai que notre monde est mouvementé à l’image de la Côte d’Ivoire. C’est possible que cela puisse expliquer ce qui se passe. Mais, c’est peut-être accorder assez d’importance au leader religieux que je suis. Je pense que les sentiments de jalousie et d’animosité ont pu s’exprimer. C’est possible. Mais de là à aller jusqu’à attaquer pour tenter d’ôter la vie à son leader, je n’ose pas personnellement, en tant que chrétien, admettre cela.
Est-ce que vous avez reçu le soutien de vos frères des autres religions ?
J’ai reçu le coup de fil de l’archevêque du Plateau. Il m’a appelé pour me dire qu’il viendra me rendre visite. Je crois qu’une délégation du Conseil national islamique (Cni) viendra également. Ediémou Blin Jacob, président du Forum des confections religieuses m’a appelé depuis Cotonou (Bénin) pour me soutenir dans cette épreuve. Nous avons beaucoup travaillé ensemble pour la pacification du pays. Nous nous connaissons très bien depuis environ une dizaine d’années. On forme donc une famille et ils m’ont tous apporté leur témoignage de sympathie.
Et les autorités politiques
Les services du haut conseil ont pris le soin de les informer. Pour heure, elles ne se sont pas exprimées. Nous pensons qu’elles réagiront quand elles se décideront. C’est dommage qu’un leader religieux soit attaqué et que la classe politique ne réagisse pas pour condamner cet acte barbare. Mais, elle nous sollicite tout le temps quand il y a le feu à la demeure. Nous attendons le retour de l’ascenseur.
Et que comptez-vous faire pour votre sécurité ?
Nous sommes d’abord homme de Dieu. Nous disons que si aujourd’hui, ma famille est en vie ce n’est pas la sécurité humaine qui a permis cela. Tout le monde dans ce quartier (Angré, Soleil 3, Ndlr) reconnaît que c’est Dieu qui nous a gardés. Et nous voulons donner toute la gloire à Dieu. Maintenant, des mesures de sécurité peuvent être prises mais nous ne pouvons pas en parler.
Réalisée par Bahi K. Coll. OM
Une semaine après votre agression. Avez-vous des pistes concernant vos agresseurs ?
Comme vous le savez, les enquêtes sont en cours. Mais, cela n’empêche pas nos frères, nos sœurs, nos collègues de faire des commentaires et de supposer ceci ou cela. Certains s’appuyant sur le fait que ceux qui sont venus ont pu entrer assez aisément disent que certainement se sont des professionnels. Et compte tenu du fait que je suis un homme de Dieu donc je ne brasse pas des millions. Ils ont dû être envoyés.
Selon vous, par qui ?
Je ne peux pas répondre de façon précise. Je laisse le soin aux enquêteurs de la police de répondre à cette question.
Mais, qui vous a dit qu’on a envoyé des gens pour vous agresser ?
Je vous ai dit que c’est ceux qui nous entourent, c’est-à-dire nos frères, nos sœurs et nos collègues pasteurs qui ne comprennent vraiment pas comment on peut s’attaquer à un leader religieux qui ne brasse pas des millions. Il n’a pas d’argent gardé chez lui à son domicile.
Certes, vous n’avez pas d’argent. Mais vous avez des fidèles qui vous suivent. Quels sont les propos que vous tenez lors de vos séances d’évangélisation?
Nous prêchons la parole de Dieu. Nous prêchons l’attachement à Dieu et à la personne du Seigneur, Jésus Christ. Nous prêchons également le message de la paix dans la situation actuelle de notre pays. Nous invitons le peuple de Dieu et nos populations à pardonner, à accepter l’autre, à parler avec l’autre, à s’asseoir avec l’autre. Donc, ce sont des messages de paix, de réconciliations et de pardons. C’est ce que nous avons l’habitude de prêcher.
Vous prêchez ce message de paix et on vous envoie des visiteurs sans visages ?
C’est ce que nous ne comprenons pas ! Franchement, nous ne comprenons pas comment on peut venir s’attaquer à nous de cette manière alors que nous ne sommes pas dans un domaine de concurrence comme la sphère politique, le milieu d’affaires ou autres. Nous ne sommes pas dans ces différents domaines. Nous sommes connu partout d’ailleurs comme un leader religieux dans le monde chrétien évangélique et même par les musulmans et les catholiques. Ils nous connaissent comme un leader religieux non comme un homme d’affaires.
La police ne vous a-t-elle pas donné d’indices ? Cela fait tout de même une semaine que vous avez été agressé !
Nous n’avons pas reçu d’indices de la part de la police jusqu’à présent. C’est l’étonnement qui a été manifesté par les forces de l’ordre qui sont arrivées sur les lieux. C’est le même étonnement que nous exprimons parce qu’on n’a pas compris que quatorze personnes armées de Kalachnikovs puissent venir ici. C’est vrai que nous avons entendu les commentaires mais, cela ressemble à un travail de professionnel. Ce sont des gens qui sont rompus au métier des armes à feu.
Vous avez dit que votre entourage a affirmé que ce sont des gens qui ont été envoyés contre vous. Mais est-ce qu’on vous a donné avec précision des informations sur les malfrats ?
Non. Ils n’ont pu donner de noms. Ils se sont simplement demandé s’il n’y a pas de jaloux dans l’église. Des personnes qui m’en veulent et qui ne souhaiteraient pas que je continue la noble mission du Seigneur.
Effectivement, est-ce qu’il n’y a pas de jaloux à l’église…
Cela ne manque pas. Nous sommes des êtres humains et nous pouvons avoir de mauvais sentiments. Mais, Dieu nous demande de taire ces sentiments pour faire le bien. Donc, je réponds pour dire que les cas de jalousie peuvent exister. Et un peu partout, il y a des gens qui sont jaloux surtout lorsque Dieu vous permet dans sa grâce d’occuper certaines fonctions que, peut-être, d’autres auraient aimé occuper. La jalousie gangrène notre milieu et la sphère de l’Eglise. Toute chose qui met à mal la cohésion et l’harmonie.
Vous n’êtes pas le premier à occuper ces fonctions. Pourquoi, c’est à vous qu’on s’en prend ?
En parlant de jalousie. Vous savez que nous avons eu la grâce d’étudier la parole divine jusqu’à un haut niveau. Donc, cela peut être déjà une source de jalousie. Il s’agit de pasteur intellectuel…Heureusement, nous avons des pasteurs aujourd’hui aussi bien formés. Mais, c’est seulement par la pure grâce de Dieu que nous faisons partie des gens qui ont étudié dans plusieurs domaines. Non seulement on a étudié la théologie, la philosophie et les finances mais aussi le management et le marketing. Donc, nous faisons partie de ce groupe de personnes.
Vous êtes le président du haut conseil. Aujourd’hui, qu’est-ce que vos membres ont décidé ?
Il faut dire que dans un premier temps il y a eu l’étonnement, la stupéfaction, la colère. Donc, les uns et les autres sont en train de se réunir pour exprimer ce qu’ils ont à dire par rapport à l’attaque de leur leader que je suis. Cela fait une semaine que l’agression a eue lieu. Nous ne nous pressons pas pour faire des déclarations. Nous prenons le temps de la prière, de l’analyse avant de nous prononcer. Je crois que nos frères ont pris le temps et je sais qu’il y a des réunions qui se tiendront cette semaine. Elles vont aboutir certainement à des prises de positions qui iront dans le sens de mieux veiller sur la sécurité de tous les concitoyens et celle des leaders religieux.
Ne pensez-vous pas que ce sont les différents procès avec les protestants qui ont créé tout ce désordre autour de vous?
C’est vrai que notre monde est mouvementé à l’image de la Côte d’Ivoire. C’est possible que cela puisse expliquer ce qui se passe. Mais, c’est peut-être accorder assez d’importance au leader religieux que je suis. Je pense que les sentiments de jalousie et d’animosité ont pu s’exprimer. C’est possible. Mais de là à aller jusqu’à attaquer pour tenter d’ôter la vie à son leader, je n’ose pas personnellement, en tant que chrétien, admettre cela.
Est-ce que vous avez reçu le soutien de vos frères des autres religions ?
J’ai reçu le coup de fil de l’archevêque du Plateau. Il m’a appelé pour me dire qu’il viendra me rendre visite. Je crois qu’une délégation du Conseil national islamique (Cni) viendra également. Ediémou Blin Jacob, président du Forum des confections religieuses m’a appelé depuis Cotonou (Bénin) pour me soutenir dans cette épreuve. Nous avons beaucoup travaillé ensemble pour la pacification du pays. Nous nous connaissons très bien depuis environ une dizaine d’années. On forme donc une famille et ils m’ont tous apporté leur témoignage de sympathie.
Et les autorités politiques
Les services du haut conseil ont pris le soin de les informer. Pour heure, elles ne se sont pas exprimées. Nous pensons qu’elles réagiront quand elles se décideront. C’est dommage qu’un leader religieux soit attaqué et que la classe politique ne réagisse pas pour condamner cet acte barbare. Mais, elle nous sollicite tout le temps quand il y a le feu à la demeure. Nous attendons le retour de l’ascenseur.
Et que comptez-vous faire pour votre sécurité ?
Nous sommes d’abord homme de Dieu. Nous disons que si aujourd’hui, ma famille est en vie ce n’est pas la sécurité humaine qui a permis cela. Tout le monde dans ce quartier (Angré, Soleil 3, Ndlr) reconnaît que c’est Dieu qui nous a gardés. Et nous voulons donner toute la gloire à Dieu. Maintenant, des mesures de sécurité peuvent être prises mais nous ne pouvons pas en parler.
Réalisée par Bahi K. Coll. OM