Le Patriote : Dr Boka, le ministre de la Santé er de l’Hygiène publique a appelé récemment les agents de santé en grève à reprendre le travail. Mais vous n’avez pas répondu à son appel, pourquoi ?
Dr Atté Boka : Nous continuons la grève parce que ce n’est pas le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique qui a lancé le mot d’ordre. Mais des syndicats légalement constitués. Nous avons été reçus par le Premier ministre le 15 juin dernier. Les points sur lesquels, il a donné des instructions, jusqu’aujourd’hui nous n’avons pas vu un début d’exécution de ces instructions. Raison de plus pour que nous reconduisions notre arrêt de travail. C’est pourquoi, le 24 juin dernier, lorsque nous avons fait le point, les camardes ont estimé que rien de concret n’avait été obtenu. Ils ont donc recommandé la reconduction du mouvement pour 10 jours.
LP : Et quelles étaient les instructions données par le Premier ministre ?
Dr AB : Le Premier ministre a donné instruction au ministre de la Fonction publique et de l’Emploi de lui transmettre rapidement le projet de la communication concernant les filles et garçons de salle. Concernant la bi-appartenance, il a donné instruction à son conseiller technique de recevoir les syndicats et le ministère de la Fonction publique, en vue d’harmoniser les points de vue. Sur ce point, la première réunion a capoté. Concernant le problème des revendications salariales, le Premier ministre a demandé au ministre de l’Economie et des Finances de lui faire des propositions dans un délai de deux semaines. Mais depuis lors, nous n’avons rien obtenu.
LP : Vous venez de tenir un meeting (hier matin). Qu’avez-vous dit à vous camarades ?
Dr AB : C’était un meeting de mobilisation. J’ai dit aux camarades que la lutte doit continuer et qu’ils ne doivent pas fléchir. Nous avons également convenu d’une assemblée générale le samedi prochain pour faire le point et analyser la situation. L’AG nous dira comment orienter la lutte, les dispositions à prendre. Ce soir (hier soir), nous avons une rencontre avec le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique. Actuellement, nous ne pouvons pas parler d’acquis.
LP : Pourtant le ministre de la Fonction publique a, semble t-il, signé des documents ?
Dr AB : Tous les documents n’ont pas été paraphés par les différents ministres. C’est vrai que le ministre de la Fonction publique et de l’Emploi et son homologue de la santé ont déjà signé un document. Mais pour la bi-appartenance, il reste les ministres de l’Enseignement supérieur et de l’Economie et des Finances. Pour les filles et garçons de salle, il reste le ministre de l’Economie et des Finances. Donc, on ne peut pas aujourd’hui brandir ces documents. C’est seulement un début d’exécution. C’est pourquoi, nous espérons que d’ici samedi tous les ministres vont parapher les documents. C'est-à-dire le dossier concernant la bi-appartenance, celui ayant trait aux filles et garçons de salle. Ce sont des documents administratifs et nous attendons.
LP : Le Président de la République avait déclaré qu’il n’y a pas d’argent pour une augmentation salariale. Pourtant, il vient de signer le décret des enseignants de l’enseignement technique et secondaire général. Comment analysez-vous cela ?
Dr AB : Nous n’en voulons pas aux enseignants. Nous applaudissons pour nos camarades syndiqués qui se sont battus pour obtenir gain de cause. Nous les félicitons. Mais nous disons en même temps que nous sommes déçus de ce gouvernement. Quand le Premier ministre nous a reçus, il a dit qu’on ne peut même plus prendre un petit décret pour ajouter le moindre centime sur les salaires. Mais ce décret pris pour les enseignants est en contradiction avec ce qui a été dit. Nous disons qu’il y a les moyens de résoudre les problèmes. Mais le gouvernement veut noyer le poisson. Nous allons rester fermes sur notre position jusqu’à ce que nous obtenions satisfaction. Il n’est pas question pour nous de reculer. On nous dit qu’il n’y a pas d’argent et en même temps, on prend des décrets. Dès l’instant où on prend des décrets, cela signifie qu’il y a de l’argent. Nous sommes déterminés pour que tout ce qui est salaire soit payé.
LP : Après plus de deux semaines de grève, ne craignez-vous pas un essoufflement du mouvement ?
Dr AB : La grève est bien suivie sur le terrain. Mais vous devez savoir que certains infirmiers et sages femmes qui ne sont pas concernés par le mouvement essaient de travailler. Mais au fond, ils ne vont pas loin. Parce que, dès l’instant que la chaîne de mouvement est brisée, ils ne pourront rien faire. Si vous faites un tour dans les établissements sanitaires publics, vous verrez qu’ils sont fermés. Il n’y a que les urgences qui sont organisés pour éviter que la population ne souffre. Quand bien même cette souffrance est imputable au gouvernement qui ne tient pas parole, ne respecte pas ses engagements et est incapable de résoudre le problème social posé à lui.
LP : Et les menaces de sanctions ?
Dr AB : Nous disons à nos camarades de se mettre au-dessus des pressions. Nous mettons en garde le gouvernement, si jamais il y a des sanctions, nous allons radicaliser la lutte. Il doit plus tôt chercher à résoudre les problèmes posés, au lieu de penser à des sanctions. Nous demandons à la population de se rendre dans les centres où les urgences sont organisées. Nous disons aux représentants de la société civile que c’est maintenant, avant que la situation ne s’envenime qu’ils doivent peser de tout leur poids pout trouver des solutions et non après.
Réalisée par Dao Maïmouna
Dr Atté Boka : Nous continuons la grève parce que ce n’est pas le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique qui a lancé le mot d’ordre. Mais des syndicats légalement constitués. Nous avons été reçus par le Premier ministre le 15 juin dernier. Les points sur lesquels, il a donné des instructions, jusqu’aujourd’hui nous n’avons pas vu un début d’exécution de ces instructions. Raison de plus pour que nous reconduisions notre arrêt de travail. C’est pourquoi, le 24 juin dernier, lorsque nous avons fait le point, les camardes ont estimé que rien de concret n’avait été obtenu. Ils ont donc recommandé la reconduction du mouvement pour 10 jours.
LP : Et quelles étaient les instructions données par le Premier ministre ?
Dr AB : Le Premier ministre a donné instruction au ministre de la Fonction publique et de l’Emploi de lui transmettre rapidement le projet de la communication concernant les filles et garçons de salle. Concernant la bi-appartenance, il a donné instruction à son conseiller technique de recevoir les syndicats et le ministère de la Fonction publique, en vue d’harmoniser les points de vue. Sur ce point, la première réunion a capoté. Concernant le problème des revendications salariales, le Premier ministre a demandé au ministre de l’Economie et des Finances de lui faire des propositions dans un délai de deux semaines. Mais depuis lors, nous n’avons rien obtenu.
LP : Vous venez de tenir un meeting (hier matin). Qu’avez-vous dit à vous camarades ?
Dr AB : C’était un meeting de mobilisation. J’ai dit aux camarades que la lutte doit continuer et qu’ils ne doivent pas fléchir. Nous avons également convenu d’une assemblée générale le samedi prochain pour faire le point et analyser la situation. L’AG nous dira comment orienter la lutte, les dispositions à prendre. Ce soir (hier soir), nous avons une rencontre avec le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique. Actuellement, nous ne pouvons pas parler d’acquis.
LP : Pourtant le ministre de la Fonction publique a, semble t-il, signé des documents ?
Dr AB : Tous les documents n’ont pas été paraphés par les différents ministres. C’est vrai que le ministre de la Fonction publique et de l’Emploi et son homologue de la santé ont déjà signé un document. Mais pour la bi-appartenance, il reste les ministres de l’Enseignement supérieur et de l’Economie et des Finances. Pour les filles et garçons de salle, il reste le ministre de l’Economie et des Finances. Donc, on ne peut pas aujourd’hui brandir ces documents. C’est seulement un début d’exécution. C’est pourquoi, nous espérons que d’ici samedi tous les ministres vont parapher les documents. C'est-à-dire le dossier concernant la bi-appartenance, celui ayant trait aux filles et garçons de salle. Ce sont des documents administratifs et nous attendons.
LP : Le Président de la République avait déclaré qu’il n’y a pas d’argent pour une augmentation salariale. Pourtant, il vient de signer le décret des enseignants de l’enseignement technique et secondaire général. Comment analysez-vous cela ?
Dr AB : Nous n’en voulons pas aux enseignants. Nous applaudissons pour nos camarades syndiqués qui se sont battus pour obtenir gain de cause. Nous les félicitons. Mais nous disons en même temps que nous sommes déçus de ce gouvernement. Quand le Premier ministre nous a reçus, il a dit qu’on ne peut même plus prendre un petit décret pour ajouter le moindre centime sur les salaires. Mais ce décret pris pour les enseignants est en contradiction avec ce qui a été dit. Nous disons qu’il y a les moyens de résoudre les problèmes. Mais le gouvernement veut noyer le poisson. Nous allons rester fermes sur notre position jusqu’à ce que nous obtenions satisfaction. Il n’est pas question pour nous de reculer. On nous dit qu’il n’y a pas d’argent et en même temps, on prend des décrets. Dès l’instant où on prend des décrets, cela signifie qu’il y a de l’argent. Nous sommes déterminés pour que tout ce qui est salaire soit payé.
LP : Après plus de deux semaines de grève, ne craignez-vous pas un essoufflement du mouvement ?
Dr AB : La grève est bien suivie sur le terrain. Mais vous devez savoir que certains infirmiers et sages femmes qui ne sont pas concernés par le mouvement essaient de travailler. Mais au fond, ils ne vont pas loin. Parce que, dès l’instant que la chaîne de mouvement est brisée, ils ne pourront rien faire. Si vous faites un tour dans les établissements sanitaires publics, vous verrez qu’ils sont fermés. Il n’y a que les urgences qui sont organisés pour éviter que la population ne souffre. Quand bien même cette souffrance est imputable au gouvernement qui ne tient pas parole, ne respecte pas ses engagements et est incapable de résoudre le problème social posé à lui.
LP : Et les menaces de sanctions ?
Dr AB : Nous disons à nos camarades de se mettre au-dessus des pressions. Nous mettons en garde le gouvernement, si jamais il y a des sanctions, nous allons radicaliser la lutte. Il doit plus tôt chercher à résoudre les problèmes posés, au lieu de penser à des sanctions. Nous demandons à la population de se rendre dans les centres où les urgences sont organisées. Nous disons aux représentants de la société civile que c’est maintenant, avant que la situation ne s’envenime qu’ils doivent peser de tout leur poids pout trouver des solutions et non après.
Réalisée par Dao Maïmouna