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Politique Publié le lundi 6 juillet 2009 | Fraternité Matin

Sortie de crise : “Comment tuer des hommes peut-il être indispensable?”

Quand on a envie d’aller à des élections, des élections paisibles, des élections justes, apaisées, en allant se promener quelque part, on ne félicite pas ses parents qui ont amené la guerre. On ne leur dit pas que la guerre était indispensable». Sans le citer nommément, le président de la Conférence Cap unir pour la réélection de Laurent Gbagbo (Cap-Ur LG), Gervais Coulibaly, a condamné, samedi à Adzopé, les propos que le président du Rdr, Alassane Dramane Ouattara, a tenus à Bouaké, lors de sa dernière tournée dans la Vallée du Bandama, du 19 au 28 juin. Pendant cette tournée, le leader des Républicains avait estimé que les Forces nouvelles avaient mené un «combat indispensable» en Côte d’Ivoire. «Je ne comprends pas comment une guerre peut être indispensable. Comment tuer des hommes peut-il être indispensable?», a fustigé le chef de la Conférence, par ailleurs porte-parole du Président de la République, Laurent Gbagbo. Gervais Coulibaly animait un meeting au stade municipal d’Adzopé, à l’occasion de l’investiture de la coordination de son mouvement dans la région de l’Agnéby. «Parce qu’on ne peut pas dire qu’on engage une guerre en pensant que personne ne va mourir. Pendant la guerre, on bombarde. Si la guerre était indispensable, il était aussi indispensable que des gens soient bombardés», a-t-il expliqué dans un tonnerre d’applaudissements. Pour lui, le bombardement de Bouaké (qu’Alassane Ouattara a qualifié de «stupide») par les Forces de défense et de sécurité (Fds), en son temps, était une conséquence de la guerre. «Commençons par dire que faire la guerre était stupide. On ne peut pas dire que faire la guerre était indispensable et puis trouver une des conséquences de cette guerre (le bombardement. Ndlr) stupide. C’est contradictoire», a martelé M. Coulibaly. Et de poursuivre : «Quand la guerre arrive, si vous la trouvez indispensable, restez avec nous dans le pays. Si c’est indispensable, ne demandez pas qu’on vous en extirpe. (...) Arrêtons de jouer avec la vie des autres», a-t-il lancé.




Le chef de la Conférence a toutefois estimé que la guerre est passée et que l’heure est à la sortie de crise par des élections conformes aux normes internationales. «Je demande à tous les hommes politiques d’arrêter de réveiller les vieux démons, d’aller rappeler à des populations meurtries, des populations complètement fatiguées de la guerre, qu’on les a bombardées, que c’était stupide. Mais quand on parle comme cela, est-ce un esprit de réconciliation, de paix, d’apaisement pour aller à des élections tranquilles qu’on propose au peuple?», a-t-il interrogé. «Nous devons aller aux élections la conscience tranquille parce que nous nous sommes fait enrôler», a-t-il ajouté. Aussi a-t-il dit ne pas comprendre que des Ivoiriens soutiennent que les élections peuvent se tenir alors que des millions d’autres ne sont pas encore enrôlés. «Pourquoi on a fait la guerre? Si on a fait la guerre parce que certains ont estimé qu’ils étaient exclus… parce que d’autres ont estimé qu’ils ne pouvaient voter parce qu’ils n’avaient pas de pièces. Alors, pourquoi maintenant environ deux millions d’Ivoiriens doivent-ils être considérés comme une quantité assez négligeable pour qu’on les laisse au bord de la route pour aller aux élections?», s’est indigné l’orateur. «Je ne dis pas qu’on ne doit pas aller aux élections. Mais je veux comprendre cette situation d’exclusion», a précisé le président de la Conférence Cap-Ur LG
Pascal Soro

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