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Politique Publié le lundi 6 juillet 2009 | Le Patriote

Opération Dignité - L’échec de Mangou

Coucou, le revoilà. Après sa ‘’sortie-allégeance’’ envers Gbagbo lors de la fête du travail, le 1er mai dernier où il a juré amour et fidélité au chef de l’Etat, le Chef d’Etat-major des Forces de défense et de sécurité (FDS), Philippe Mangou, est de retour. Et comment? De la manière la moins républicaine qui soit. En effet, lors d’une tournée dans les casernes pour galvaniser (?) ses troupes, il a cru bon de s’en prendre verbalement au président du RDR, Alassane Dramane Ouattara qui, à Béoumi, avait clairement dénoncé le bombardement du bac de Béoumi qu’il a qualifié ‘’d’acte stupide, barbare’’. Philippe Mangou qui s’est certainement senti concerné a soutenu à mots couverts et a juré en ces termes: « (…) Si demain, ils recommencent comme ils l’ont fait, ils nous trouverons sur leur chemin. Et alors, nous serons impitoyables et nous défendrons notre pays avec beaucoup de rigueur. Nous défendrons notre peuple avec beaucoup de détermination. Qu’ils se le tiennent pour dit (…) ». Une belle manière de dire que si demain cette opération était à refaire, il la referait. Pourquoi, revendiquer une opération qui fut un vrai bide, un échec patent du moins en certains de ses aspects? Car, l’opération Dignité qui consistait, dit-on, à réunifier le pays de gré ou de force – surtout de force – fut un véritable fiasco. Ces bombardements en question n’ont atteint aucune cible militaire des Forces nouvelles. Aucune ligne de front des ex-rebelles n’a été touchée. Pas plus qu’un soldat des FAFN n’a été touché. Le seul mérite (?) s’il y en a eu d’ailleurs pour Mangou, c’est d’avoir tout simplement bombardé les pauvres populations civiles qui vivaient dans ces zones. A Bouaké, Man, Vavoua, Séguéla, Korhogo, de nombreux Ivoiriens dont le tort aura été sans aucun doute, de vivre dans ces villes sont tombés par centaines. Et dans certaines villes comme par exemple à Béoumi, ce sont des cibles civiles dont le bac qui ont été détruites. La seule cible qui en réalité n’en était même pas une et qui a été touchée par maladresse des hommes de Mangou, c’est le camp militaire français. Tuant ainsi neuf soldats de la Force Licorne. Provoquant tout aussi la réaction de l’armée française qui a cloué au sol, toute la flotte aérienne ivoirienne. A cause de lui, Mangou. Plutôt que de s’en enorgueillir, le soldat qu’il est devrait au moins avoir le profil bas. Ou à défaut, de démissionner. Mais on ne bombarde pas un instrument d’une utilité capitale et importante pour toute une population et le revendiquer. Car comme le disent les Nations Unies, ‘’même la guerre a des limites’’. Elle a même ses règles qui consistent à épargner les instruments de ce genre. Et ce n’est pas à lui, un soldat aussi brillant qui fut bombardé au grade de Général juste après ces opérations et Chef d’Etat-major de l’armée ivoirienne, qu’on devrait l’apprendre. En tout état de cause, les crimes de guerre se paient toujours. Devant la Cour pénale internationale. Seul. Loin des hommes. Loin des soldats à qui on donnait des ordres. Loin aussi de l’ambiance des casernes. Loin de la troupe. Mais aussi et surtout, loin des soutiens de ceux des hommes politiques à qui on a voulu faire plaisir en exécutant des ordres qu’on pouvait ...refuser. Donc, en un mot comme en mille, seul face à sa conscience. YMA
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