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Afrique Publié le mardi 7 juillet 2009 | Fraternité Matin

S.E.M Abdulaziz Ahmed Adem : “Pourquoi nous sommes intervenus en Somalie”

E.M Abdulaziz Ahmed Adem, ambassadeur d’Éthiopie en Côte d’Ivoire jette un regard sur la menace des Islamistes dans la corne de l’Afrique.

Relations bilatérales

Les relations entre la Côte d’Ivoire et l’Ethiopie remontent aux années des indépendances. Elles sont le signe de la grande amitié qui a lié SEM. Félix Houphouet-Boigny à l’Empereur Haïlé Sélassié. Ils étaient des amis et cela a servi de ferment entre les peuples ivoirien et éthiopien. L’Ethiopie est l’un des premiers pays à avoir établi des relations diplomatiques avec la Côte d’Ivoire. Nous sommes l’un des rares pays d’Afrique de l’Est à avoir une ambassade dans votre pays. Nos deux Etats ont toujours eu des positions communes de lutte contre le colonialisme. D’une part et sur les dossiers africains et internationaux, d’autre part. Le Président Felix-Houphouet Boigny et l’Empereur Haïlé Selassié avaient joué un rôle prépondérant dans la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).
La Côte d’Ivoire est aujourd’hui en crise. Mais cette crise ne se pose pas avec autant d’acuité que dans certains pays. Cette situation déplorable n’a pas dégénéré en guerre civile, au point d’affecter les couches sociales. Malgré cette crise, le pays avance tant bien que mal. Puisque le taux de croissance est aujourd’hui d’environ 2%. A mon humble avis, la Côte d’Ivoire n’est pas en crise. Il s’agit plutôt d’une incompréhension au niveau de la classe politique.

Echanges économiques

C’est l’un des domaines dans lesquels nous comptons nous investir. Pour l’instant, l’Ethiopie et la Côte d’Ivoire n’ont pas d’échanges commerciaux en tant que tels. Nous allons nous y atteler. Il n’y a pour l’instant pas de rapports commerciaux entre la Côte d’Ivoire et l’Ethiopie parce que la situation géographique de ces deux pays ne s’y prête pas. Dans l’état actuel des choses, le système est tel que, quand vous appelez en Ethiopie, l’appel transite d’abord par l’Europe. Je salue à cet effet, l’effort qui est fait par la CEDEAO dans le cadre de l’intégration sous-régionale. Si cet effort devient une réalité, l’Ethiopie pourra offrir beaucoup de produits qui sont recherchés en Côte d’Ivoire. Il y a à cet effet des opportunités d’affaires.
Il y a le cas du bétail, mais aussi celui des produits agro-alimentaires. L’Ethiopie est le premier pays exportateur de bétail en Afrique et le 9ème mondial. C’est une vérité qui n’est pas suffisamment sue. Il y a aussi des produits industriels que nous pouvons exporter. Pour ce faire, nous allons organiser en Ethiopie, des voyages d’hommes d’affaires ivoiriens. Afin qu’ils s’imprègnent des opportunités qu’ils peuvent y avoir.
L’Ethiopie produit quelque 75 variétés de café. Nos deux pays ont une expertise certaine, qu’ils pourraient partager dans ce domaine.

Freins aux échanges

Les relations bilatérales sont pour l’instant limitées au plan politique et diplomatique.
Il y a deux barrières au commerce interafricain. La situation géographique et l’absence de plate-forme commerciale entre différents Etats africains. Une fois que ces deux barrières seront brisées, les échanges entre ces Etats et particulièrement entre la Côte d’Ivoire et l’Ethiopie seront renforcés.

Rapport entre pouvoir et opposition éthiopiens

Le rapport entre le parti au pouvoir et l’opposition éthiopienne, aujourd’hui, se traduit par le fait que les deux parties sont représentées au Parlement. Où elles travaillent ensemble au plan législatif. Il est important de comprendre ce qui s’est passé pendant les élections en Ethiopie où il y a 16 partis politiques légalement reconnus. Pour le parti au pouvoir, la démocratisation et la réduction de la pauvreté demeurent des éléments primordiaux. La démocratisation n’a pas seulement une connotation politique. Elle demeure pour l’Ethiopie, le préalable à l’existence et au devenir de cette nation.
Le gouvernement a fait tout ce qui était en son pouvoir pour l’organisation des élections. Tout le monde en Ethiopie était très content et fier des préparatifs, jusqu’au jour des élections. Personne n’a rejeté le processus électoral y compris les opposants, jusqu’à ce que l’on soit au stade du décompte des voix. A peine a- t-on débuté cette opération que l’opposition a commencé à dire que les élections étaient truquées et donc inacceptables. Mais à la proclamation des résultats, elle avait eu une majorité écrasante à Addis Abeba bien qu’elle ai affirmé que les élections y avaient aussi été truquées. Quand on sait la position stratégique qu’occupe la capitale en terme de sièges à pourvoir , il n’est pas juste d’affirmer que les élections ont été truquées.

Contestation des résultats des élections

Le phénomène de la contestation des résultats des élections se déroule dans plusieurs continents. Même si cela est récurrent en Afrique. Le processus électoral est quelque chose de très complexe. Si bien qu’il peut y avoir des contestations. Il faut l’accepter. Ce qui compte, c’est de travailler surtout à l’améliorer. Cette amélioration s’inscrit dans le cadre de la démocratisation de nos Etats. L’essentiel est que l’élection soit l’émanation du peuple.

Conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée

L’Ethiopie reste fidèle au dialogue. Nous avons maintes fois appelé les Erythréens à la table de négociation mais ils nous ont répondu par la négative. Nous sommes toujours à la recherche d’une solution à un problème qui n’a que trop duré.

Commission frontalière

La commission frontalière est l’une des 4 commissions qui ont été créées après l’accord du cessez-le-feu d’Alger en 2000. Les membres de cette commission ont été choisis par les deux Etats. C’est une commission neutre qui a rendu publique sa décision en ce qui concerne la frontière entre l’Ethiopie et l’Erythrée. Ces deux pays ont fourni toutes les preuves (écrites, des cartes etc.) de leurs revendications. Mais au regard de la décision qui a été prise en ce qui concerne la frontière, nous constatons qu’il y a beaucoup de choses qui ne sont pas correctes. Ceux qui devaient prendre la décision sont restés en Europe et n’ont même pas daigné se rendre sur les lieux afin de constater la réalité du terrain.
La Commission frontalière de 2000 suite à l’accord d’Alger, coupe le pays en deux. Pis, des villages, des écoles, des cimetières, des lieux de culte, des maisons sont aussi coupés par cette ligne arbitraire. Comment croire que cette ligne peut ramener la paix ? Malgré tous ces problèmes, nous avons accepté de dialoguer comme des frères avec les Erythréens pour aller à la paix. Mais, nous ne sentons pas la volonté de l’autre côté de dialoguer.
Pour mieux comprendre ce qui oppose fondamentalement l’Ethiopie à l’Erythrée, il faut avoir recours à l’histoire. Déjà, dans les années 1960, les intentions indépendantistes ont commencé à se faire jour. Et pourtant, les deux pays ont les mêmes peuples qui les fondent.
Le débouché maritime que constitue l’Erythrée est un problème de fond. En effet, si l’Ethiopie n’utilise pas le port érythréen, qui va l’utiliser ? Les autres pays voisins ont leur façade maritime et l’Erythrée n’a pas les ressources suffisantes pour une autonomie économique viable. Donc soutenir que la crise avec notre voisin naturel a pour cause principale la façade maritime n’est pas juste. Il faut savoir que, pendant que le Premier ministre actuel, Meles Zenawi, ainsi que la nation éthiopienne dans son ensemble, luttaient pour un changement de régime et au-delà, pour un changement du système de gouvernance, un changement radical de l’ère Mengistu Haïlé Mariam qui prenait racine depuis la fin du XIXème siècle avec l’empereur Ménélik, Isayas Afeworki luttait, quant à lui, pour l’indépendance de l’Erythrée (…).

Intervention en Somalie

Il ne faut pas confondre notre intervention en Somalie contre les terroristes des Unions des Tribunaux islamiques (UTI) avec une supposée guerre contre la Somalie. L’Ethiopie partage 3 300 kilomètres de frontière avec la Somalie. L’ethnie des Somalis se retrouve de part et d’autre de celle-ci. C’est donc le même peuple qui vit, entre autres, dans les deux pays. Il y en environ 5 millions de Somalis en Ethiopie et 8 millions en Somalie. Notre intervention en Somalie à la demande expresse formulée par le gouvernement légitime et légal de ce pays, est justifiée, par ailleurs, par la menace sécuritaire. Après l’installation du gouvernement somalien de transition en 2004, après que le pays a été partagé depuis 1991 entre les chefs de guerre et leurs bandes armées à la suite de la chute du régime de Siad Barré. L’Ethiopie a aidé les Somaliens avec la communauté internationale aux différents pourparlers, notamment ceux de Nairobi au Kenya. Et, contre toute attente, en réponse à notre demande de dialogue avec les Tribunaux islamistes UTI qui rejettent ce dialogue, ils nous déclarent la Jihad, la guerre sainte. Les islamistes étaient donc une menace pour l’Ethiopie, mais aussi pour toute la communauté internationale ; à commencer par la région de la Corne de l’Afrique. Où ils revendiquent des territoires. Ils sont allés jusqu’à annoncer que leur objectif, après la prise de Mogadiscio, en juin 2006, était de faire tomber Addis-Abeba ! Ils ont soutenu qu’avec les infiltrations de leurs kamikazes ils pouvaient chasser le pouvoir d’Addis-Abeba. Pendant près de 6 mois, de juin à décembre 2006, toute la communauté internationale a pu observer que 8 pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord soutenaient les UTI ; un soutien militaire s’entend. Leur ambition affichée était clairement de créer un empire géré par la charia, la loi islamique, en Afrique orientale. Il ressort même que tous les principaux leaders du mouvement ont été entraînés en Afghanistan par Al-Qaïda. Ce n’est pas l’Ethiopie qui le dit, mais c’est un constat international. Donc, l’Ethiopie n’est pas en conflit avec le peuple somalien frère, encore moins avec le gouvernement légal. Mais avec ce groupe d’extrémistes et de terroristes, qui a déclaré la guerre et revendiqué des territoires des pays voisins à partir de la Somalie. Le gouvernement de transition nous a donc officiellement fait appel face à ces menaces. Nous n’avons donc pas eu besoin de requérir un mandat des Nations unies pour défendre l’intégrité de notre territoire devant une menace réelle clairement exprimée. Et au terme de 6 mois de menaces, nous avons mis 6 jours pour venir à bout des islamistes en Somalie. Nous n’avions pas besoin d’un accord préalable ou d’un mandat des Nations unies pour intervenir en Somalie. Même s’il est vrai que nous avons eu le soutien moral des USA, il ne faut pas aller jusqu’à dire que ce sont les Américains qui se cachent derrière l’Ethiopie pour cette intervention en Somalie. Sachez que pas une seule munition n’est venue d’eux dans la récente opération que nous avons menée ces jours-ci.
Avant d’agir, nous les avons implorés à genoux pour discuter et négocier en vain.
(…) Nous ne pouvons pas dire que nous avons exporté la guerre contre l’Erythrée là-bas en Somalie. Pourquoi contourner l’Erythrée, au lieu d’aller directement en Somalie ? Cela aurait été plus coûteux pour nous. Il n’y a du reste, aucun pays hormis l’Erythrée, qui se soit opposé à notre action. Il faut aussi et surtout faire remarquer qu’il n’y a pas une seule victime civile dans notre intervention en Somalie. Car cette opération a fait suite à un examen sérieux de la situation. Nous nous défendons contre une attaque extérieure, en tant qu’Etat souverain.

Fête de la Constitution

La fête de la constitution en Ethiopie se justifie par son caractère fédérateur et unificateur du peuple éthiopien. Car, pendant plus d’un siècle, les 87 ethnies, que compte l’Ethiopie, n’avaient pas de système politique qui répondait à leurs attentes en termes de consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit. Ainsi, la Constitution de 1995, venue consacrer cette amorce en mettant tous les Ethiopiens à égalité, méritait d’être célébrée. C’est pourquoi, depuis 2006, le parlement a proposé au gouvernement de décréter un jour férié à cet instrument d’avancée démocratique.

Millénium

Dans 7 mois environ, nous célébrerons le millénium éthiopien car notre calendrier affiche actuellement l’an 1999. Cette célébration du millénium doit être une marque de fierté pour l’Afrique et tous les fils du continent devraient se l’approprier. Car, à bien d’égards, l’Ethiopie qui fut à l’avant-garde de la lutte anticoloniale, revendique son propre calendrier, son propre alphabet, etc. Il constitue un bon exemple pour le combat pour la liberté et l’indépendance véritable de l’Afrique. Ces festivités qui se veulent grandioses recevront avec bonheur une délégation ivoirienne et particulièrement Fraternité Matin.

Propos recueillis par
Remi Coulibaly
Hervé Koutouan




Cyclisme (Tour de France) : Cavendish gagne, Amstrong se replace
Dernière mise à jour : 07 Jul 2009 - 00:16 GMT


Le Britannique Mark Cavendish (Columbia) a remporté la troisième étape du Tour de France, marquée par une offensive de son équipe dont Lance Armstrong a tiré profit, lundi à la Grande-Motte.




Le septuple vainqueur de l’épreuve a pris 41 secondes à l’ensemble de ses rivaux pour le maillot jaune. Il est remonté à la troisième place du classement général derrière le Suisse Fabian Cancellara, toujours maillot jaune, et l’Allemand Tony Martin, un coéquipier de Cavendish.




Pour le gain de cette étape de plaine de 196,5 kilomètres, Cavendish a réglé un groupe de 27 coureurs pour signer son deuxième succès en deux jours après celui de Brignoles (Var), son sixième dans le Tour.




Durant cette journée ventée, la quasi-totalité favoris du Tour ont été piégés par une bordure provoquée par l’ensemble de l’équipe Columbia à 32 kilomètres de l’arrivée.




La course, contrariée par un vent longtemps défavorable (37 km/h dans les quatre première heures), s’est alors enflammée sur la brutale accélération des hommes de l’Américain George Hincapie, l’ancien complice d’Armstrong, à la sortie de la Camargue.




Le groupe, dans lequel figurait Cancellara, a repris très vite les quatre échappés (Dumoulin, Bouet, De Kort, R. Pérez) partis à l’avant dès le départ donné à la sortie de Marseille.




Le bras de fer, impitoyable, s’est prolongé jusqu’à l’arrivée. Les deux coéquipiers d’Armstrong présents dans le groupe (Zubeldia, Popovych) ont collaboré dans les 15 derniers kilomètres.




Sur la ligne, Cavendish a conclu sans surprise le travail de ses équipiers. Il a devancé d’une longueur pleine le Norvégien Thor Hushovd qui n’a pu le remonter.




Le Français Cyril Lemoine, un néophyte du Tour, a pris la troisième place devant deux autres Français, Samuel Dumoulin et Jérôme Pineau.




Au classement général, Cancellara précède désormais l’Allemand Tony Martin de 33 secondes à la veille du contre-la-montre par équipes de Montpellier (39 km)




Armstrong, troisième à 40 secondes, est passé devant son coéquipier, l’Espagnol Alberto Contador, quatrième à 59 secondes.




Selon le témoignage d’un coureur (Le Mével) placé dans sa roue, c’est d’ailleurs Contador qui a lâché prise et provoqué la cassure au niveau de la 30e position dans le peloton sur l’offensive des Columbia.




“Ce n’était pas prévu, a déclaré Cavendish. On savait qu’il y avait du vent, un changement de direction. On a réussi à faire le trou. On est ici pour gagner”. Et d’ajouter un coup de griffe à l’égard des autres équipes: “Si les autres veulent courir comme des juniors, ils vont avoir des résultats comme des juniors.”



Classement général



Classement général de Tour de France après la 3e étape, courue lundi entre Marseille et La Grande Motte:



1. Fabian Cancellara (SUI/SAX) à 9h50:58.



2. Tony Martin (GER/THR) à 0:33.



3. Lance Armstrong (USA/AST) à 0:40.



4. Alberto Contador (ESP/AST) à 0:59.



5. Bradley Wiggins GBR/GRM) à 1:00.



6. Andreas Klöden (GER/AST) à 1:03.



7. Linus Gerdemann



(GER/MRM) à 1:03.



8. Cadel Evans (AUS/SIL) à 1:04.



9. Maxime Monfort (BEL/THR) à 1:10.



10. Levi Leipheimer (USA/AST) à 1:11
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