La direction générale reste ferme : “Il y a bel et bien eu malversations” Les sociétés impliquées répliquent : “nous avons payé nos droits de douane”
La fin du mois d’avril dernier a été mouvementée par ce que la presse a qualifié de détournement de 20 milliards de FCFA au service informatique des douanes.
Sur les traces des 20 milliards de FCFA. L’affaire 20 milliards de FCFA détournés au service informatique des douanes à partir de 19 déclarations manipulées par le badge n° 859144 de 12 grosses sociétés de la place n’a pas encore livré ses derniers secrets. Le commandant Kouamé Yao Anne Marie sous-directeur de la communication et le colonel Roger Agobré, qui nous ont reçu ne sont pas rentrés dans les détails “ pour ne pas brouiller les pistes de l’enquête en cours”. Toutefois, nos interlocuteurs ont fait état d’un audit externe qui serait en cours pour donner le montant exact des transactions faites par ce badge litigieux. Cependant, ils ne démordent pas. “ Il y a bel et bien eu malversation et nous attendons que la lumière soit faite sur le montant exact afin que nous puissions nous prononcer”, ont-ils soutenu. Si la direction générale des douanes n’a pas apprécié le montant avancé relatif au préjudice subi, qui a donc révélé le chiffre de 20 milliards de FCFA ? Ici, c’est le silence plat. On indexe la presse. Pourtant, aucun droit de réponse n’a été fait pour démentir l’information ou apporter des éléments de preuves contradictoires. Les investigations menées pour la manifestation de la vérité sont formelles. Des responsables de la Sdv-Saga CI que nous avons rencontrés nous ont fait savoir que la déclaration 881078001109F du 14/11/2008 “ est une déclaration de caoutchouc venant du Libéria par la route, donc une D15”. C’est-à-dire dont les droits ont été payés depuis la frontière. Le bilan financier des droits de douanes payés des deux précédentes années est édifiant et donne du fil à retordre à tous ceux qui, tapis dans l’ombre, veulent salir la renommée de cette société. En 2007, c’est environ près de 230 milliards de FCFA, contre 200 milliards de FCFA en 2008. Joint par téléphone, l’un des responsables de la société Global Manutention Côte d’Ivoire n’a pas gardé la langue de bois.”Nous ne savons pas pourquoi le nom de notre société est sur cette liste. Nous ne nous reprochons rien”, a-t-il dit. Même son de cloche à la Société ivoirienne de transit international (Sitin) où le premier responsable, M. Aboulaye Konaté nous a brandi les preuves des droits de douanes payés. Par contre, les responsables de la société International Tropic Transit par laquelle l’on a découvert qu’il y a bel et bien un réseau de faussaires en douane n’a pas voulu nous ouvrir ses portes. Dans tous les cas, il est assez tôt d’affirmer que les malversations dans les transactions relatives au badge litigieux fassent un trou de 20 milliards de FCFA. En attendant que l’audit en question présente ses résultats, au niveau des différents secteurs d’activité des douanes, notamment au service informatique, le personnel est sur ses gardes. Et ce sont plutôt des problèmes de personnes qui prennent le pas dans cette affaire où les sociétés, pourvoyeuses de fonds de l’Etat de Côte d’Ivoire, sont mises en cause. Même si le directeur général des douanes, Alphonse Mangly avait donné la priorité à la redynamisation des ressources humaines, actuellement, il ne vise qu’un seul objectif. Comment renflouer les caisses de l’Etat de Côte d’Ivoire ? Malheureusement, ce sont les sociétés qui produisent ces recettes qui sont vilipendées à travers la presse. Aura-t-il un temps nécessaire entre ses activités politiques et douanières pour dire sa part de vérité dans cette affaire qui met à mal ces grosses sociétés, pourvoyeuses de devises ? En attendant que le juge d’instruction en charge du dossier rende son verdict, des personnes, peut-être innocentes, vivent la galère de la Maca.
Quand des experts opèrent…
Un réseau de faussaires constitué de douaniers, de transitaires et d’informaticiens existe en douane ivoirienne. La liste de 19 déclarations manipulées par le badge n° 859144 est la preuve édifiante. Ce badge qui avait été attribué à la société Atlantic Chipping en 2005 selon nos sources, aurait fait l’objet d’une déclaration de perte déposée au service de l’informatique. C’est un badge déclarant qui a des droits limités à l’origine. Cependant, il ressort qu’il appartient au colonel Ba Loua, chef du bureau des douanes de San-Pedro. Son activation le 26 juin 2008 à 13 H40 mn à partir du terminal 192 selon des sources concordantes, pour acquérir la transaction GBDG (ce sont des badges utilisés uniquement par les directeurs) a été possible parce que le badge 859144 a des droits administrateur. Mieux, le pot aux roses a été découvert par les changements de circuit opérés par la société Internationale Tropic Transit sise à Treichville sur la déclaration N° 9010197009F avec pour date d’enregistrement, le 20/03/2009. En effet, il a été constaté au niveau du fichier TRACE, un fichier journal qui enregistre toutes les transactions effectuées par tous les utilisateurs du système informatique, qu’en lieu et place de la visite à quai prévue initialement, il y a eu une visite à domicile pour la déclaration N° 9010197009F. Retraçant les opérations du fameux badge, il s’avère qu’il a été utilisé pour des manipulations frauduleuses sur des terminaux situés à San-Pedro pour la plupart sauf un cas à Abidjan. Alors que les investigations étaient en cours à la direction de l’informatique, le 14 avril 2009, le directeur général des douanes, le Colonel Major Alphonse Mangly a porté plainte à la police économique.
Comme une trainée de poudre, la presse a fait écho de 20 milliards de FCFA détournés au service informatique des douanes. La police économique a procédé à l’arrestation depuis le 24 avril dernier de M. Gnamien Victor technicien en informatique en service à la direction régionale des douanes de San-Pedro et de certaines personnes extérieures à la douane. M. Adou Gnavomé Bernard, technicien à la formation de la direction de l’informatique est entendu par les services en charge du dossier puis relâché. Depuis lors, il demeure introuvable. Après son enquête, la police économique a transmis le dossier à la justice qui, le mercredi 29 avril 2009, a inculpé M. Thia Labi Dominique, directeur de l’informatique et Mme N’Goran sous-directrice de l’informatique pour complicité de détournement de deniers publics. Leurs passeports ont été confisqués et ils ne doivent pas sortir d’Abidjan sans l’autorisation du juge. Le lundi 4 mars 2009, M. Séka Vincent, chef de bureau tarif et intégration ; Mmes Aké assistante de la sous-directrice et Kouakou Akpa Hortense, secrétaire de la sous directrice ont à leur tour été inculpés pour les mêmes motifs et mis sous mandat de dépôt ; et depuis ils sont incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), en détention préventive. Face à cette situation, la direction de l’informatique a demandé au personnel de redoubler de vigilance afin d’éviter toute surprise désagréable. Pour ce faire, des mesures sécuritaires ont été prises. MM. Kaba et Amon doivent faire la sauvegarde de tout le système Sydam 1 en trois exemplaires, regrouper les fichiers F6-FACT (des supports) et les sauvegarder en trois exemplaires. Non sans renforcer la sécurité physique du bâtiment.
Sériba Koné seriba67@yahoo.fr
La fin du mois d’avril dernier a été mouvementée par ce que la presse a qualifié de détournement de 20 milliards de FCFA au service informatique des douanes.
Sur les traces des 20 milliards de FCFA. L’affaire 20 milliards de FCFA détournés au service informatique des douanes à partir de 19 déclarations manipulées par le badge n° 859144 de 12 grosses sociétés de la place n’a pas encore livré ses derniers secrets. Le commandant Kouamé Yao Anne Marie sous-directeur de la communication et le colonel Roger Agobré, qui nous ont reçu ne sont pas rentrés dans les détails “ pour ne pas brouiller les pistes de l’enquête en cours”. Toutefois, nos interlocuteurs ont fait état d’un audit externe qui serait en cours pour donner le montant exact des transactions faites par ce badge litigieux. Cependant, ils ne démordent pas. “ Il y a bel et bien eu malversation et nous attendons que la lumière soit faite sur le montant exact afin que nous puissions nous prononcer”, ont-ils soutenu. Si la direction générale des douanes n’a pas apprécié le montant avancé relatif au préjudice subi, qui a donc révélé le chiffre de 20 milliards de FCFA ? Ici, c’est le silence plat. On indexe la presse. Pourtant, aucun droit de réponse n’a été fait pour démentir l’information ou apporter des éléments de preuves contradictoires. Les investigations menées pour la manifestation de la vérité sont formelles. Des responsables de la Sdv-Saga CI que nous avons rencontrés nous ont fait savoir que la déclaration 881078001109F du 14/11/2008 “ est une déclaration de caoutchouc venant du Libéria par la route, donc une D15”. C’est-à-dire dont les droits ont été payés depuis la frontière. Le bilan financier des droits de douanes payés des deux précédentes années est édifiant et donne du fil à retordre à tous ceux qui, tapis dans l’ombre, veulent salir la renommée de cette société. En 2007, c’est environ près de 230 milliards de FCFA, contre 200 milliards de FCFA en 2008. Joint par téléphone, l’un des responsables de la société Global Manutention Côte d’Ivoire n’a pas gardé la langue de bois.”Nous ne savons pas pourquoi le nom de notre société est sur cette liste. Nous ne nous reprochons rien”, a-t-il dit. Même son de cloche à la Société ivoirienne de transit international (Sitin) où le premier responsable, M. Aboulaye Konaté nous a brandi les preuves des droits de douanes payés. Par contre, les responsables de la société International Tropic Transit par laquelle l’on a découvert qu’il y a bel et bien un réseau de faussaires en douane n’a pas voulu nous ouvrir ses portes. Dans tous les cas, il est assez tôt d’affirmer que les malversations dans les transactions relatives au badge litigieux fassent un trou de 20 milliards de FCFA. En attendant que l’audit en question présente ses résultats, au niveau des différents secteurs d’activité des douanes, notamment au service informatique, le personnel est sur ses gardes. Et ce sont plutôt des problèmes de personnes qui prennent le pas dans cette affaire où les sociétés, pourvoyeuses de fonds de l’Etat de Côte d’Ivoire, sont mises en cause. Même si le directeur général des douanes, Alphonse Mangly avait donné la priorité à la redynamisation des ressources humaines, actuellement, il ne vise qu’un seul objectif. Comment renflouer les caisses de l’Etat de Côte d’Ivoire ? Malheureusement, ce sont les sociétés qui produisent ces recettes qui sont vilipendées à travers la presse. Aura-t-il un temps nécessaire entre ses activités politiques et douanières pour dire sa part de vérité dans cette affaire qui met à mal ces grosses sociétés, pourvoyeuses de devises ? En attendant que le juge d’instruction en charge du dossier rende son verdict, des personnes, peut-être innocentes, vivent la galère de la Maca.
Quand des experts opèrent…
Un réseau de faussaires constitué de douaniers, de transitaires et d’informaticiens existe en douane ivoirienne. La liste de 19 déclarations manipulées par le badge n° 859144 est la preuve édifiante. Ce badge qui avait été attribué à la société Atlantic Chipping en 2005 selon nos sources, aurait fait l’objet d’une déclaration de perte déposée au service de l’informatique. C’est un badge déclarant qui a des droits limités à l’origine. Cependant, il ressort qu’il appartient au colonel Ba Loua, chef du bureau des douanes de San-Pedro. Son activation le 26 juin 2008 à 13 H40 mn à partir du terminal 192 selon des sources concordantes, pour acquérir la transaction GBDG (ce sont des badges utilisés uniquement par les directeurs) a été possible parce que le badge 859144 a des droits administrateur. Mieux, le pot aux roses a été découvert par les changements de circuit opérés par la société Internationale Tropic Transit sise à Treichville sur la déclaration N° 9010197009F avec pour date d’enregistrement, le 20/03/2009. En effet, il a été constaté au niveau du fichier TRACE, un fichier journal qui enregistre toutes les transactions effectuées par tous les utilisateurs du système informatique, qu’en lieu et place de la visite à quai prévue initialement, il y a eu une visite à domicile pour la déclaration N° 9010197009F. Retraçant les opérations du fameux badge, il s’avère qu’il a été utilisé pour des manipulations frauduleuses sur des terminaux situés à San-Pedro pour la plupart sauf un cas à Abidjan. Alors que les investigations étaient en cours à la direction de l’informatique, le 14 avril 2009, le directeur général des douanes, le Colonel Major Alphonse Mangly a porté plainte à la police économique.
Comme une trainée de poudre, la presse a fait écho de 20 milliards de FCFA détournés au service informatique des douanes. La police économique a procédé à l’arrestation depuis le 24 avril dernier de M. Gnamien Victor technicien en informatique en service à la direction régionale des douanes de San-Pedro et de certaines personnes extérieures à la douane. M. Adou Gnavomé Bernard, technicien à la formation de la direction de l’informatique est entendu par les services en charge du dossier puis relâché. Depuis lors, il demeure introuvable. Après son enquête, la police économique a transmis le dossier à la justice qui, le mercredi 29 avril 2009, a inculpé M. Thia Labi Dominique, directeur de l’informatique et Mme N’Goran sous-directrice de l’informatique pour complicité de détournement de deniers publics. Leurs passeports ont été confisqués et ils ne doivent pas sortir d’Abidjan sans l’autorisation du juge. Le lundi 4 mars 2009, M. Séka Vincent, chef de bureau tarif et intégration ; Mmes Aké assistante de la sous-directrice et Kouakou Akpa Hortense, secrétaire de la sous directrice ont à leur tour été inculpés pour les mêmes motifs et mis sous mandat de dépôt ; et depuis ils sont incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), en détention préventive. Face à cette situation, la direction de l’informatique a demandé au personnel de redoubler de vigilance afin d’éviter toute surprise désagréable. Pour ce faire, des mesures sécuritaires ont été prises. MM. Kaba et Amon doivent faire la sauvegarde de tout le système Sydam 1 en trois exemplaires, regrouper les fichiers F6-FACT (des supports) et les sauvegarder en trois exemplaires. Non sans renforcer la sécurité physique du bâtiment.
Sériba Koné seriba67@yahoo.fr