Sié Ponda est le président de la Jeunesse pour le renouveau du Grand Nord. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, il rejette l'idée de l'exclusion du Nord et crie, entre autres, sa colère contre Ouattara qui a estimé que la guerre était nécessaire. Interview !
Présentez-nous la structure que vous dirigez…
Je suis Sie Ponda, président de Jeunesse pour la renaissance pour le Grand Nord (Jrgn) Nous avons créé cette structure parce que nous jeunes, nous pensons que l'Accord politique de Ouagadougou nous appartient. Ce n'est pas pour nous, c'est pour nos enfants. Donc notre avenir dépend du bien-être de la Côte d'Ivoire. Notre camp, c'est la Côte d'Ivoire et aujourd'hui, celui qui dirige la Côte d'Ivoire s'appelle Laurent Gbagbo. Etant donné qu'il est le leader et le symbole de la Nation, il a tout notre soutien et nous sommes à ses côtés. Nous croyons que c'est quelqu'un qui reconnaît le mérite et c'est quelqu'un de très courageux. Et aujourd'hui, grâce à son courage, son humilité, toute l'Afrique et une bonne partie surtout cette génération dont nous sommes issus reconnaît en Laurent Gbagbo, le leader du 3e millénaire qui peut faire beaucoup pour l'Afrique.
Vous disiez récemment que pendant cette guerre vos parents ont été trompés. Pouvez-vous nous en dire plus?
Effectivement, ce combat pour moi, je pars un peu en arrière dans les années 1993 juste après le décès du Président FHB. Des gens ont fait croire que le Nord était exclu. Le Président d'alors Henri Konan Bédié a tellement mal géré cette crise que son programme de société était axé sur Alassane Dramane Ouattara et le Nord. Ce qui a envenimé la situation qui a débouché sur un coup d'Etat. Guéi Robert est donc venu et Laurent Gbagbo est arrivé après des élections. C'est sur ces cendres que la crise militaro politique a explosé. Sur le plan identitaire, et je l'ai toujours dit, ce combat mené avec haine par Henri Konan Bédié, avec grossièreté contre les gens du Nord, a fait que ces derniers se sont sentis exclus. Mais au-delà, nous considérons que ceux qui ont prétendu aimer le Nord ont fini par démontrer à nos parents qu'ils se battaient pour leurs intérêts égoïstes. Je ne citerai pas de noms ni de partis politiques. Mais après avoir eu des acquis dans cette guerre, des ministres, des maires et des conseils généraux, ceux qui prétendaient se battre pour le Nord ont montré leur vrai visage. La preuve : regardez à la mairie d’Adjamé. Le maire s'est accaparé de la commune comme une entreprise familiale. Idem pour Abobo. Vous ne trouverez pas d'extraits de naissance signés par le maire tandis qu'à Adjamé, le maire s'est mué en ingénieur des Travaux publics.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez demandé aux populations de faire partir le maire ?
En Côte d'Ivoire, nous nous connaissons. Des gens qui n'étaient rien et qui n'avaient rien roulent carrosse aujourd'hui. Il n'est ni mon ami ni mon parent. Je dis qu'à l'issue de ce combat, les jeunes devraient être les premiers bénéficiaires. Ces dirigeants ont trahi ; ils ont menti. L'enrichissement illicite n'était pas l'objet de la lutte. Le maire a passé le clair de son temps à vendre les terrains aux libanais. A Abobo, la population n'a pas accès au maire qui n'a fait que planter des arbres qu'il a chiffré à 475 millions. A part cela, il n'a pas été capable d'entretenir ne serait-ce qu'un seul caniveau. Je ne peux plus encourager un jeune ou une maman à mener ce genre de combat. C'est vraiment de l'aberration.
Vous dénoncez un système…
Tout à fait. Ce système n'arrange guère la jeunesse ivoirienne dans toutes ses composantes car nous ne pouvons pas dire que nous nous battons pour une génération. Le pdci nous a endormis : l'avenir appartient à la jeunesse. Houphouët-Boigny qui est le premier Président de la Côte d'Ivoire, a mis les moyens à la disposition de nos aînés c'est-à-dire nos papas, la génération des Bédié, Camille alliali, Samba Diarra, Seydou diarra. Tous sont allés étudier, les allassane ouattara également. A leur retour, ce fut la course à l'enrichissement illicite. Mais à longueur de journée, ils prétendent consacrer une partie du budget à la jeunesse. Quelle jeunesse? Vous avez dirigé un pays pendant près de 40 ans, tout ce qui existe, c'est grâce à Houphouët. Ils n'ont fait que créer une bourgeoisie administrative.
Mais ils vous répondront qu'ils ne sont plus au pouvoir et que c'est le Président Gbagbo qui est au pouvoir?
C'est justement pour cela que nous allons aider Laurent Gbagbo.
Il est déjà au pouvoir…
Effectivement, cela fait 9 ans. Mais il n'a pas eu un gouvernement et une Côte d'Ivoire stable. Ça, il faut le reconnaître. Et au-delà, il a connu une guerre. C'est le cocktail et le menu créés par Bédié et Alassane. Les gens se sont sentis exclus, mais c'est l'Ivoirité. Et le problème d'exclusion, c'est à cause du manque de routes ou de résidences. Regardez à Aboisso où le Dr Aka Aouélé, président du conseil général, Brou Gustave et kangah Dominique, tous cadres du pdci ont construit dans leur village. Nous les gens du Nord, on a eu les mêmes privilèges. D'Houphouët-Boigny à aujourd'hui, tous les gouvernements ont eu en leur sein des ministres originaires du Nord. Les directeurs généraux, n'en parlons pas. Avec Laurent Gbagbo, il y en a près de 10. Certains et des moindres n'ont même pas une petite case dans leur village. Alors qu'en Europe, aux Usa, ils ont des réalisations et même des entreprises. Est-ce l'Etat de Côte d'Ivoire qui a construit l'Université privée de Ouragahio? C'est un particulier. Il faut investir dans sa région.
Que vous inspire la déclaration du président du Rdr selon laquelle la guerre était indispensable ?
Nous avons condamné et condamnerons toujours ces propos de va-t-en-guerre de M. Ouattara. Si la guerre était indispensable pour la Côte d'Ivoire comme il le prétend, nous disons que c'est faux. Ça été essentiel pour lui, ses collaborateurs et sa famille car avant la guerre, ils ne pouvaient nullement prétendre à un porte-feuille comme le ministère de l'agriculture ou des ministères de souveraineté. C'est la guerre qui l'a permis. Elle a été un désastre pour les Ivoiriens intelligents. Quand il dit sans sourciller : "vous avez pris les armes contre quelqu'un et cet homme est encore au pouvoir", il veut manipuler ses ouailles. Nous jeunes, nous n'accepterons plus jamais cela.
Pour ou contre la poursuite de l'enrôlement ?
Je souhaite qu'on fasse en sorte que le plus grand nombre soit enrôlé. Dans un village de Touba, il n'y avait même pas de photocopieuse lors des audiences foraines en 2006 à cause de la guerre. Il faut trouver une solution. Une grande commune comme Abobo avec près de 2 millions d'habitants, il n'y avait que 4 centres de rattrapage. Allez-y comprendre quelque chose.
L'élection du 29 novembre, y croyez- vous ?
Bien entendu et nous y travaillons afin que celui qui porte en lui l'espoir des jeunes, Laurent Gbagbo, soit élu au premier tour. En tout cas, nous sommes majoritaires.
Le leader des jeunes du Pdci, Kkb, prévient que si l'élection n'a pas lieu le 29 novembre, la situation sera intenable. Qu'en pensez- vous ?
C'est regrettable. En Côte d'Ivoire, il y a une frange d'individus qui se retrouvent quand il y a l'instabilité. Menacer n'est plus de mise. Je ne crois pas qu'un jeune ivoirien digne de ce nom soit à même de suivre ces gens. La jeunesse de Côte d'Ivoire ne se laissera plus manipuler.
Un appel ?
Je voudrais lancer un appel à toute la jeunesse en général et ceux qui militent dans les partis politiques en particulier. C'est dans un pays stable que les investisseurs étrangers affluent. Que toute la jeunesse suive le Président de la République et le Premier ministre afin que les élections aient lieu. Il y aura deux types de candidats. Le candidat des pauvres, qui est Laurent Gbagbo, et en face, les candidats des puissances coloniales. C'est pour cela que lorsque nous entendons des candidats promettre des milliards, nous sommes scandalisés. Je n'ai jamais entendu parler d'un don de ce montant par la Banque mondiale. Ceux qui le font montrent la voie de la paresse aux jeunes. Nous saluons le Président de la République qui, lui, appelle les jeunes au travail. Que les jeunes s'unissent pour porter au pouvoir Laurent Gbagbo au premier tour, le soir du 29 novembre.
Réalisée par Tché Bi Tché
Coll. : Yolande De Sépénédio
Présentez-nous la structure que vous dirigez…
Je suis Sie Ponda, président de Jeunesse pour la renaissance pour le Grand Nord (Jrgn) Nous avons créé cette structure parce que nous jeunes, nous pensons que l'Accord politique de Ouagadougou nous appartient. Ce n'est pas pour nous, c'est pour nos enfants. Donc notre avenir dépend du bien-être de la Côte d'Ivoire. Notre camp, c'est la Côte d'Ivoire et aujourd'hui, celui qui dirige la Côte d'Ivoire s'appelle Laurent Gbagbo. Etant donné qu'il est le leader et le symbole de la Nation, il a tout notre soutien et nous sommes à ses côtés. Nous croyons que c'est quelqu'un qui reconnaît le mérite et c'est quelqu'un de très courageux. Et aujourd'hui, grâce à son courage, son humilité, toute l'Afrique et une bonne partie surtout cette génération dont nous sommes issus reconnaît en Laurent Gbagbo, le leader du 3e millénaire qui peut faire beaucoup pour l'Afrique.
Vous disiez récemment que pendant cette guerre vos parents ont été trompés. Pouvez-vous nous en dire plus?
Effectivement, ce combat pour moi, je pars un peu en arrière dans les années 1993 juste après le décès du Président FHB. Des gens ont fait croire que le Nord était exclu. Le Président d'alors Henri Konan Bédié a tellement mal géré cette crise que son programme de société était axé sur Alassane Dramane Ouattara et le Nord. Ce qui a envenimé la situation qui a débouché sur un coup d'Etat. Guéi Robert est donc venu et Laurent Gbagbo est arrivé après des élections. C'est sur ces cendres que la crise militaro politique a explosé. Sur le plan identitaire, et je l'ai toujours dit, ce combat mené avec haine par Henri Konan Bédié, avec grossièreté contre les gens du Nord, a fait que ces derniers se sont sentis exclus. Mais au-delà, nous considérons que ceux qui ont prétendu aimer le Nord ont fini par démontrer à nos parents qu'ils se battaient pour leurs intérêts égoïstes. Je ne citerai pas de noms ni de partis politiques. Mais après avoir eu des acquis dans cette guerre, des ministres, des maires et des conseils généraux, ceux qui prétendaient se battre pour le Nord ont montré leur vrai visage. La preuve : regardez à la mairie d’Adjamé. Le maire s'est accaparé de la commune comme une entreprise familiale. Idem pour Abobo. Vous ne trouverez pas d'extraits de naissance signés par le maire tandis qu'à Adjamé, le maire s'est mué en ingénieur des Travaux publics.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez demandé aux populations de faire partir le maire ?
En Côte d'Ivoire, nous nous connaissons. Des gens qui n'étaient rien et qui n'avaient rien roulent carrosse aujourd'hui. Il n'est ni mon ami ni mon parent. Je dis qu'à l'issue de ce combat, les jeunes devraient être les premiers bénéficiaires. Ces dirigeants ont trahi ; ils ont menti. L'enrichissement illicite n'était pas l'objet de la lutte. Le maire a passé le clair de son temps à vendre les terrains aux libanais. A Abobo, la population n'a pas accès au maire qui n'a fait que planter des arbres qu'il a chiffré à 475 millions. A part cela, il n'a pas été capable d'entretenir ne serait-ce qu'un seul caniveau. Je ne peux plus encourager un jeune ou une maman à mener ce genre de combat. C'est vraiment de l'aberration.
Vous dénoncez un système…
Tout à fait. Ce système n'arrange guère la jeunesse ivoirienne dans toutes ses composantes car nous ne pouvons pas dire que nous nous battons pour une génération. Le pdci nous a endormis : l'avenir appartient à la jeunesse. Houphouët-Boigny qui est le premier Président de la Côte d'Ivoire, a mis les moyens à la disposition de nos aînés c'est-à-dire nos papas, la génération des Bédié, Camille alliali, Samba Diarra, Seydou diarra. Tous sont allés étudier, les allassane ouattara également. A leur retour, ce fut la course à l'enrichissement illicite. Mais à longueur de journée, ils prétendent consacrer une partie du budget à la jeunesse. Quelle jeunesse? Vous avez dirigé un pays pendant près de 40 ans, tout ce qui existe, c'est grâce à Houphouët. Ils n'ont fait que créer une bourgeoisie administrative.
Mais ils vous répondront qu'ils ne sont plus au pouvoir et que c'est le Président Gbagbo qui est au pouvoir?
C'est justement pour cela que nous allons aider Laurent Gbagbo.
Il est déjà au pouvoir…
Effectivement, cela fait 9 ans. Mais il n'a pas eu un gouvernement et une Côte d'Ivoire stable. Ça, il faut le reconnaître. Et au-delà, il a connu une guerre. C'est le cocktail et le menu créés par Bédié et Alassane. Les gens se sont sentis exclus, mais c'est l'Ivoirité. Et le problème d'exclusion, c'est à cause du manque de routes ou de résidences. Regardez à Aboisso où le Dr Aka Aouélé, président du conseil général, Brou Gustave et kangah Dominique, tous cadres du pdci ont construit dans leur village. Nous les gens du Nord, on a eu les mêmes privilèges. D'Houphouët-Boigny à aujourd'hui, tous les gouvernements ont eu en leur sein des ministres originaires du Nord. Les directeurs généraux, n'en parlons pas. Avec Laurent Gbagbo, il y en a près de 10. Certains et des moindres n'ont même pas une petite case dans leur village. Alors qu'en Europe, aux Usa, ils ont des réalisations et même des entreprises. Est-ce l'Etat de Côte d'Ivoire qui a construit l'Université privée de Ouragahio? C'est un particulier. Il faut investir dans sa région.
Que vous inspire la déclaration du président du Rdr selon laquelle la guerre était indispensable ?
Nous avons condamné et condamnerons toujours ces propos de va-t-en-guerre de M. Ouattara. Si la guerre était indispensable pour la Côte d'Ivoire comme il le prétend, nous disons que c'est faux. Ça été essentiel pour lui, ses collaborateurs et sa famille car avant la guerre, ils ne pouvaient nullement prétendre à un porte-feuille comme le ministère de l'agriculture ou des ministères de souveraineté. C'est la guerre qui l'a permis. Elle a été un désastre pour les Ivoiriens intelligents. Quand il dit sans sourciller : "vous avez pris les armes contre quelqu'un et cet homme est encore au pouvoir", il veut manipuler ses ouailles. Nous jeunes, nous n'accepterons plus jamais cela.
Pour ou contre la poursuite de l'enrôlement ?
Je souhaite qu'on fasse en sorte que le plus grand nombre soit enrôlé. Dans un village de Touba, il n'y avait même pas de photocopieuse lors des audiences foraines en 2006 à cause de la guerre. Il faut trouver une solution. Une grande commune comme Abobo avec près de 2 millions d'habitants, il n'y avait que 4 centres de rattrapage. Allez-y comprendre quelque chose.
L'élection du 29 novembre, y croyez- vous ?
Bien entendu et nous y travaillons afin que celui qui porte en lui l'espoir des jeunes, Laurent Gbagbo, soit élu au premier tour. En tout cas, nous sommes majoritaires.
Le leader des jeunes du Pdci, Kkb, prévient que si l'élection n'a pas lieu le 29 novembre, la situation sera intenable. Qu'en pensez- vous ?
C'est regrettable. En Côte d'Ivoire, il y a une frange d'individus qui se retrouvent quand il y a l'instabilité. Menacer n'est plus de mise. Je ne crois pas qu'un jeune ivoirien digne de ce nom soit à même de suivre ces gens. La jeunesse de Côte d'Ivoire ne se laissera plus manipuler.
Un appel ?
Je voudrais lancer un appel à toute la jeunesse en général et ceux qui militent dans les partis politiques en particulier. C'est dans un pays stable que les investisseurs étrangers affluent. Que toute la jeunesse suive le Président de la République et le Premier ministre afin que les élections aient lieu. Il y aura deux types de candidats. Le candidat des pauvres, qui est Laurent Gbagbo, et en face, les candidats des puissances coloniales. C'est pour cela que lorsque nous entendons des candidats promettre des milliards, nous sommes scandalisés. Je n'ai jamais entendu parler d'un don de ce montant par la Banque mondiale. Ceux qui le font montrent la voie de la paresse aux jeunes. Nous saluons le Président de la République qui, lui, appelle les jeunes au travail. Que les jeunes s'unissent pour porter au pouvoir Laurent Gbagbo au premier tour, le soir du 29 novembre.
Réalisée par Tché Bi Tché
Coll. : Yolande De Sépénédio