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Sport Publié le jeudi 9 juillet 2009 | Le Patriote

Interview - Joël Abati (international français de handball): “Les autorités ivoiriennes doivent s’impliquer”

Le Patriote : Joël Abati, vous êtes présent en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’association « DK Cœur d’Afrique ». Est-ce que tout se passe bien ?

Joël Abati : J’ai répondu à l’appel de Daouda Karaboué qui est mon compatriote dans l’équipe de France. C’est vrai que nous sommes sollicités un peu partout. Mais j’ai tenu à venir en Côte d’ivoire parce je sais que ma venue apportera un plus au handball ivoirien. Car, le handball a besoin d’aide au-delà des frontières françaises. Nous voyons qu’une bonne partie des joueurs ivoiriens évoluent en France, dans le championnat français. Nous voyons la réussite de l’équipe nationale, puisqu’elle est qualifiée pour la coupe du monde qui aura lieu en Chine. Et nous voulons aussi que le handball se développe. Ma venue ici va également permettre de sensibiliser, de regrouper la pépinière du handball ivoirien afin de permettre à cette pépinière de rêver à travers à notre présence et évoluer aussi à travers les conseils que nous allons leur donner. Et de permettre un jour que nous soyons fiers d’avoir des champions comme Daouda. Des champions ivoiriens issus de l’école ivoirienne et qui auraient réussi dans leur pays. C’est surtout cette force que nous voulons mettre en place.


LP : Concrètement sur le terrain, qu’allez-vous apporter au handball ivoirien ou aux joueurs ivoiriens ?

J A : Nous allons dans un premier temps leur prodiguer des conseils. J’ai déjà rencontré plusieurs joueurs ivoiriens. Nous allons voir dans quelle mesure, nous pouvons leur permettre de faire des stages en France dans des clubs avec des structures adaptées pour que ces jeunes puissent évoluer avec d’autres jeunes. Nous allons leur apporter des apports techniques à travers les stages d’entraînement. Nous allons voir les jeunes dès demain (la semaine dernière, ndlr). Mais malheureusement aujourd’hui le temps pluvieux ne nous a pas permis de préparer cette rencontre. Parce qu’il n’y a pas de gymnase et l’espace extérieur, à cause de la pluie, des intempéries tout notre programme est tombé à l’eau. Mais, nous sommes là pour les aider avec les enseignements. Nous leur fournissons des ballons, des habits, des chaussures et également de la logistique et un apport technique. Notamment sur la manière de se déplacer, et de faire un tir. Ça, c’est mon apport.


LP : N’avez-vous pas l’impression que vous venez prêcher dans le désert tant le manque d’infrastructure est criant ?

J A : Mais, nous ne désespérons pas, que le prêche que nous allons faire, ait un écho auprès des autorités ivoiriennes. Qu’elles constatent que trois champions du monde, champions olympiques se retrouvent en Côte d’Ivoire, pour apporter un plus et que malheureusement, il manque des infrastructures pour permettre à ces jeunes d’évoluer et de combler le retard déjà pris. Et qu’elles fassent en sorte que ce retard ne puisse pas se creuser d’avantage. C’est pour cela que nous sommes là. Parce qu’issus de l’école de France, nous croyons que c’est possible de faire en sorte qu’il y ait des champions olympiques ivoiriens dans le handball qui est ma passion. Au-delà des frontières, au-delà de la France, nous voulons que handball se développe en Côte d’Ivoire ou dans d’autres pays qui nous feront appel. Nous sommes ici avec l’association «DK Cœur d’Afrique », parce qu’il y a aussi une démarche humanitaire, c’est ça aussi ma sensibilité. Au-delà de l’apport sportif, nous fournissons aussi du matériel pour les orphelinats. C’est cette sensibilité qui m’a beaucoup motivé à venir. Mais s’il n’y a pas d’infrastructures et qu’il n’y a pas une volonté politique pour permettre aux jeunes d’évoluer dans les gymnases, nous régressons et notre démarche sera vaine également. C’est ce que nous ne voulons pas, nous sommes donc déterminés pour que cela puisse suivre avec eux. Parce que nous avons besoin d’eux. Nous souhaitons simplement qu’ils soient sensibles à notre appel.


LP : En tant que joueur expérimenté, comment jugez-vous le niveau du handball ivoirien ?

JA : Le hand-ball ivoirien a montré toute sa gloire, il y a quelques années. Nous avons vu, ils ont participé au championnat du monde en France et ils sont qualifiés encore. Mais malheureusement, il n’ y a plus de relève. Ce qui fait que le handball est train de perdre du terrain. Parce qu’il est limité à travers la pépinière qu’on n’a pas assez formée. La pépinière, en elle-même, n’a pas pu évoluer dans des infrastructures dignes. Ce qui fait qu’elle n’a pu évoluer et s’adapter au handball moderne. Il y a donc un effet de boule neige qui fait que les infrastructures permettront aux jeunes d’évoluer, de s’entraîner, et de s’adapter au handball de haut niveau.


LP : Avec l’équipe de France, vous avez pratiquement tout gagné. Vous êtes double champion du monde, aujourd’hui champion olympique, vous avez gagné la coupe d’Europe des clubs. Quel sera le nouveau challenge de Joël Abati avec l’équipe de France surtout avec l’arrivée de tous ces jeunes qui frappent à la porte ?

JA : Oui, C’est vrai que ma carrière est plus derrière que devant moi. J’ai tout gagné à ce jour. Ma suite, c’est de pouvoir faire une dernière année avec Montpellier Handball et après prendre ma retraite. Entre-temps, je souhaite apporter aux jeunes générations françaises et ivoiriennes en tant que entraîneur, mon savoir, mon héritage, ce que j’ai acquis pendant toutes ces années. Aujourd’hui, je suis en Côte d’Ivoire pour cela. Demain, je serai en tant qu’entraîneur en France pour transmettre aux jeunes français tout mon savoir. Donc il y a une évolution, il y a un autre métier que j’aurai à apprendre. Je suis en passe de le faire pour que les jeunes puissent hériter de mon savoir.


LP : Nikola Karabatic qui revient de l’Allemagne pour rejoindre Montpellier votre club, dit vouloir gagner l’Europe. Est-ce votre rêve?

JA : J’ai déjà gagné l’Europe une première fois en Allemagne avec mon club (Magdebourg, ndlr). Mais nous espérons avec le meilleur joueur du monde, Karabatic, gagner la ligue des champions une deuxième fois. Puisque Montpellier l’a déjà gagné 2003. Et c’est sûr que Karabatic pourra nous apporter son apport. Ça peut se faire. Montpellier s’est donné les moyens pour ça avec une grande salle de 10.000 places qu’ils sont en train de construire et que nous allons inaugurer en septembre 2010.


LP Vous connaissez mieux Daouda Karaboué que beaucoup d’Ivoiriens. Qui est-il en quelques mots?

JA : Mais ce n’est pas un hasard qu’il ait sorti « DK Cœur Afrique ». Daouda Karaboué a du cœur. Ça vient de sa racine, de ses terres. Je pense que ce qu’il fait aussi, c’est qu’il a envie de donner. Il a ce sens du don. Le don qu’il a reçu, il veut le transmettre aux jeunes générations. De Daouda, je dirais qu’il a le sens du don et qu’il aime transmettre son savoir aux autres. Il est généreux dans ce qu’il fait.

Réalisée par Koné Lassiné
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