A la faveur d’une pétition lancée par son organisation, nous avons rencontré M. Robé pour recueillir son avis sur l’actualité sociale des Ivoiriens.
Qu’en est-il de la pétition nationale pour l’application de la loi sur l’Assurance Maladie Universelle (AMU) ?
La pétition électronique a été lancée. Les Ivoiriens peuvent la signer sur notre site :www.orphelins-secours.com. La pétition populaire se fera pendant la campagne présidentielle.
Vous lancez une pétition pour l’AMU alors que M. Alassane Dramane Ouattara, candidat du RDR, propose une autre assurance maladie. Qu’en dites-vous ?
M. Ouattara ne dit pas encore qu’il fera l’impasse sur la loi instituant l’amu. Elle est une loi républicaine. Et M. Ouattara qui aspire gouverner la Côte d’Ivoire se doit d’être républicain en appliquant cette loi. C’est un homme d’état, nous comptons donc sur lui. Pareil pour M. Bédié. En tout état de cause, s’il souhaite une nouvelle loi, car il en a le droit, il devra démontrer aux Ivoiriens que celle qui existe est inapplicable et que la nouvelle sera meilleure que la précédente.
Vous souhaitez donc un débat de fond ?
Bien sûr ! Sans la santé,rien de grand ne se fait durablement,au plan d’un individu ou d’une nation. Chaque candidat devra cette fois, présenter, ne serait-ce, au plan de la politique de santé, un programme cohérent, compréhensible et réalisable. Cela suppose une indication précise et détaillée des sources internes de financement.Nous autres, membres de la société civile, veillerons scrupuleusement à cela. Une assurance maladie avec 1000 f CFA de cotisation pour des soins gratuits, c’est une très bonne chose ! Mais ce montant concerne-t-il tous les revenus ou toutes les catégories sociales ? Est-ce selon le modèle bismarckien, donc une logique assurantielle, le modèle bévéridgien, avec une logique universelle ou un mixage des deux avec une tendance libérale ? De nombreuses questions qui nécessitent autant de réponses. Sachons cependant une chose : un système très généreux à la française, avec la création de nombreux droits non contributifs, génère des déficits abyssaux. Donc la notion de gratuité doit être appréhendée et utilisée avec prudence.
Cette loi existe depuis 2001. Une nouvelle loi n’est-elle pas nécessaire, surtout qu’elle n’a jamais été appliquée?
Absolument pas ! Il est vrai que certaines dispositions doivent être actualisées ou renforcées. Par exemple, quand on votait la loi, la carte de séjour était en vigueur. Cela facilitait l’identification des étrangers, aussi bénéficiaires de l’amu. Or, cette carte n’existe plus. Ensuite, la gestion de la filière café-cacao a mis en exergue certaines dérives. Le mode de gestion de l’amu doit s’en inspirer. Le mode de financement devra aussi être diversifié. Enfin, le coût du ticket modérateur et les cotisations méritent d’être revus à la baisse, sachant qu’en 2001, il y avait 38% d’Ivoiriens pauvres. Ils sont aujourd’hui 49%. D’ailleurs, le document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) évoque le recadrage du financement et des objectifs de l’amu. Il faut donc lancer rapidement la réflexion. Mais attention ! Modifier ou actualiser 5 ou 6 articles d’une loi qui en compte 100 ne nécessite pas sa remise en cause. Son application doit faire l’objet d’un consensus national afin de bâtir une Côte d’Ivoire dynamique et éviter des “orphelins précoces”.
Huberson Digbeu
Qu’en est-il de la pétition nationale pour l’application de la loi sur l’Assurance Maladie Universelle (AMU) ?
La pétition électronique a été lancée. Les Ivoiriens peuvent la signer sur notre site :www.orphelins-secours.com. La pétition populaire se fera pendant la campagne présidentielle.
Vous lancez une pétition pour l’AMU alors que M. Alassane Dramane Ouattara, candidat du RDR, propose une autre assurance maladie. Qu’en dites-vous ?
M. Ouattara ne dit pas encore qu’il fera l’impasse sur la loi instituant l’amu. Elle est une loi républicaine. Et M. Ouattara qui aspire gouverner la Côte d’Ivoire se doit d’être républicain en appliquant cette loi. C’est un homme d’état, nous comptons donc sur lui. Pareil pour M. Bédié. En tout état de cause, s’il souhaite une nouvelle loi, car il en a le droit, il devra démontrer aux Ivoiriens que celle qui existe est inapplicable et que la nouvelle sera meilleure que la précédente.
Vous souhaitez donc un débat de fond ?
Bien sûr ! Sans la santé,rien de grand ne se fait durablement,au plan d’un individu ou d’une nation. Chaque candidat devra cette fois, présenter, ne serait-ce, au plan de la politique de santé, un programme cohérent, compréhensible et réalisable. Cela suppose une indication précise et détaillée des sources internes de financement.Nous autres, membres de la société civile, veillerons scrupuleusement à cela. Une assurance maladie avec 1000 f CFA de cotisation pour des soins gratuits, c’est une très bonne chose ! Mais ce montant concerne-t-il tous les revenus ou toutes les catégories sociales ? Est-ce selon le modèle bismarckien, donc une logique assurantielle, le modèle bévéridgien, avec une logique universelle ou un mixage des deux avec une tendance libérale ? De nombreuses questions qui nécessitent autant de réponses. Sachons cependant une chose : un système très généreux à la française, avec la création de nombreux droits non contributifs, génère des déficits abyssaux. Donc la notion de gratuité doit être appréhendée et utilisée avec prudence.
Cette loi existe depuis 2001. Une nouvelle loi n’est-elle pas nécessaire, surtout qu’elle n’a jamais été appliquée?
Absolument pas ! Il est vrai que certaines dispositions doivent être actualisées ou renforcées. Par exemple, quand on votait la loi, la carte de séjour était en vigueur. Cela facilitait l’identification des étrangers, aussi bénéficiaires de l’amu. Or, cette carte n’existe plus. Ensuite, la gestion de la filière café-cacao a mis en exergue certaines dérives. Le mode de gestion de l’amu doit s’en inspirer. Le mode de financement devra aussi être diversifié. Enfin, le coût du ticket modérateur et les cotisations méritent d’être revus à la baisse, sachant qu’en 2001, il y avait 38% d’Ivoiriens pauvres. Ils sont aujourd’hui 49%. D’ailleurs, le document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) évoque le recadrage du financement et des objectifs de l’amu. Il faut donc lancer rapidement la réflexion. Mais attention ! Modifier ou actualiser 5 ou 6 articles d’une loi qui en compte 100 ne nécessite pas sa remise en cause. Son application doit faire l’objet d’un consensus national afin de bâtir une Côte d’Ivoire dynamique et éviter des “orphelins précoces”.
Huberson Digbeu