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Économie Publié le vendredi 10 juillet 2009 | Le Repère

Cours de renforcement, vente de fascicules et de friandises à l’école : Le nouveau business des enseignants

Depuis le début du mois de juillet, les examens de fin d'année ont débuté, après de nombreuses périodes de grèves et de tractations entre les syndicats de l'enseignement secondaire et le gouvernement. Cette situation a d'ailleurs troublé le sommeil de plusieurs candidats et des parents d'élèves. Cependant, pendant que les cours se faisaient au petit trot, plusieurs business effectués par les enseignants ont vu le jour. A l'image des étudiants à l'Université, les élèves du primaire ainsi que les collégiens et lycéens ne sont plus à l'abri des fascicules. Il ne se passe pas alors un seul jour, sans qu'un parent ne soit interpellé par son enfant pour l'achat d'un document recommandé ou vendu par le ou les enseignants. Le prix de ces fascicules oscille entre 500 francs et 2000 francs Cfa. S'il est vrai qu'aux premières heures de la rentrée académique, ils ne sont pas intéressés par ces documents, il n'en demeure pas moins qu'à l'approche des examens de fin d'années avec la hantise de l'échec, les élèves achètent ces fascicules comme des petits pains. Les parents excédés, ne peuvent que s'y plier, surtout lorsqu'il s'agit de la réussite aux différents examens de leur progéniture dans un système éducatif ébranlé depuis belle lurette par de nombreuses grèves intempestives.


Les affaires sur le dos des enfants

Outre ce business lucratif auxquel s'adonnent les enseignants, nous notons aussi les cours de renforcement que d'aucuns appellent avec un bri d'humour "Arrondisseurs de fin d'année (AFA)". L'objectif de ces cours est d'aider les enfants à rattraper les cours qu'ils n'auraient pas compris ou qu'ils n'auraient pas suivi, mais aussi et surtout à avoir un bon rendement scolaire et à se mettre également au travail. Ce genre de cours est organisé par un ensemble d'enseignants et prend en compte plusieurs disciplines. L'argent que les élèves et étudiants déboursent pour suivre ces cours revient de plein droit aux enseignants. De là à ce que des enseignants négligent volontiers des chapitres entiers au cours de l'année, en vue d'en faire des cours de renforcement à l'approche des examens de fin d'année, il n'y a qu'un pas que des professeurs franchissent très rapidement. On peut donc retrouver un élève suivant des cours de renforcement en anglais, en mathématique, en français, en biologie, en histoire-géographie, etc. Ils sont dispensés généralement les samedis ou les jours ordinaires entre midi et quatorze heures. Pour une somme variante à partir de cinq mille francs CFA minimum, selon la valeur et l'importance de la matière.


Le préscolaire et le primaire pas en reste

Les maîtresses du préscolaire, ne pouvant vendre de fascicules à leurs bambins, ont une autre technique pour pouvoir se faire un peu d'argent. En effet, certaines d'entre elles n'hésitent plus à vendre des jus ou des friandises à leurs petits élèves, si ce n'est des gadgets à l'effigie de l'établissement ou tout simplement des cotisations sans fondement réel. Fini alors la honte ! Il n'est pas rare que des enfants, en plus de leur argent de poche, réclament toujours aux parents quelques pièces pour " acheter les jus de bissap ou de gnamakoudji de la maîtresse ou du professeur. Pour ces gamins, c'est un moyen sûr d'entrer dans les bonnes grâces de l'enseignante. A la récréation, le professeur en question invitait ses élèves à acheter ses jus. Pour même encourager ses clients les plus fidèles, des bonus étaient faits sur les notes de classe. Non pas que la vente en soi soit mauvaise, mais ce qui est décrié, c'est le fait que ces business qui se font dans les différents temples du savoir, à l'instar des universités, s'effectuent avec pour motif, la réussite au bout de l'achat. Un autre fait remarquable : cette année, en raison des grèves qui ont prévalu dans le milieu scolaire, de nombreuses écoles n'ont pas pu terminer leurs programmes scolaires. Grande fut la surprise de certains de constater que leurs amis suivaient et comprenaient aisément le rythme des cours dispensés à la va-vite par les professeurs tout simplement parce que les cours ont été vus pendant les cours de renforcement.


Périodes des examens, la traite.

Voici un autre cas de figure de business même pendant le déroulement des examens de fin d'année. A l'oral du BAC et du BEPC, des examinateurs sans vergogne, demandent aux candidats de leur verser de l'argent en échange d'une bonne note. Et là encore, plus le montant de la somme versée est important, plus la note promise est élevée, même si le candidat n'a par la suite aucun moyen de vérifier si, oui ou non, il a eu la note voulue. Au niveau du primaire et du secondaire, dans certaines écoles, des parents sont mis à contribution pour recevoir "dignement" les examinateurs. Pour ce faire, des cotisations sont levées (2000 F à 3000F) par élève. Le système est très simple: les parents sous le couvert des associations, tel le Comité de gestion scolaire (COGES) ou sur exigence de l'école ou du centre d'examen, cotisent pour nourrir les examinateurs et autres surveillants. Les cotisations faites et allant de mille francs vont permettre, d'une part, aux examinateurs de se nourrir et, d'autre part, d'entrer dans les bonnes grâces de ceux-ci. Les cas sont multiples. De telles pratiques poussent de plus en plus les élèves à être de plus en plus des partisans du moindre effort.

Cinthia Raphaëlle Aka (Stg)
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