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Politique Publié le samedi 11 juillet 2009 | Le Temps

Neuf ans après le Charnier de Yopougon : La vérité éclate enfin !

Dans le mois de mars 2003, Abou Kamagaté, 67 ans, de nationalité malienne, chauffeur de son état, est arrivé de son Mali natal pour, a- t- dit, rencontrer les autorités judiciaires ivoiriennes. Des entretiens qu`il a eus avec ses hôtes, il ressort que l`homme est arrivé de son pays, rien que pour faire des révélations sur le chantier de Yopougon. En exclusivité, nous vous proposons quelques unes de ces révélations qui vont sans nul doute provoquer un séisme dans le microcosme politique ivoirien. “Je suis Abou Kamagaté, chauffeur de camion- Benne. Précisément, je livre du sable de construction. Je travaille à la gare de sable d`Abobo, un quartier où j`ai habité avant de le quitter précipitamment pour m`installer au Mali. Mon départ est lié à l`affaire du chantier de Yopougon. Que j`ai contribué à monter de toutes pièces. Tout a commencé dans la nuit du jour où le général Robert Guéi a capitulé devant la mobilisation des Ivoiriens. Cette nuit- là, Kaba, un ami coxer à la gare routière d`Abobo, m`a approché pour qu`on fasse un “travail”. Nous avions l`habitude de travailler ensemble dans le cadre de la livraison de sable. Cette fois- ci, Kaba est venu louer mes services pour un autre type de travail. A savoir transporter, non pas du sable comme d`habitude, mais des cadavres, sur recommandation de M. Aly Coulibaly, responsable de la Communication du Rdr. Kaba m`a dit qu`Aly Coulibaly proposait 50 millions de F CFA et souhaite que les cadavres soient déposés derrière la Maca. J`ai tout de suite accepté de ce marché.
Dans la même nuit, Kaba a fait venir six personnes qui nous ont rejoint à la gare de sable d`Abobo. Je ne les connaissais pas. Deux personnes sont montées devant, et le reste, derrière le véhicule de type Benne que j`ai acquis comme héritage de mon frère aîné Adama Kamagaté, décédé à la Maca. Sur indication de Kaba, nous nous sommes rendus devant la pharmacie Sainte Odile (Dokui) d`Abobo. Nous avons ramassé les corps qui jonchaient le sol pour les mettre dans le camion. Je suis allé les déverser au lieu indiqué par Aly Coulibaly. Puis, nous sommes allés à Cocody. Comme je ne connais pas le quartier, je ne suis pas en mesure de préciser les endroits exacts. J`ai fait, cette nuit- là, trois voyages. Les corps que nous avons déposés étaient habillés. Une fois le travail fini, je suis allé descendre les six personnes que Kaba avait envoyées à la gare de sable, exactement devant le domicile d`Adama Sanogo. Restés à deux, Kaba m`a remercié d`avoir aidé le parti (ndlr : Rdr), puis m`a rassuré que le lendemain, je recevrais les 50 millions de F cfa comme promis. Le lendemain, Kaba est venu me chercher à la gare de sable pour m`envoyer au domicile d`Ahmed Bassam. A 16 heures, j`ai été reçu par Alassane Dramane Ouattara (Ado) et Aly Coulibaly. Ils m`ont félicité en disant que “j`ai fait du bon travail”. Ado, tout en posant sa main sur mon épaule, m`a présenté à un blanc en ces termes : “Voici le monsieur qui a déposé les corps au lieu indiqué. Allez, faites votre travail !” . Dans le salon d`Ahmed Bassam se trouvait outre lui- même, Henriette Dagri Diabaté et Adama Toungara. C`est au domicile d`Ahmed Bassam que Kaba m`a remis les 50 millions de F cfa. Il les a reçus des mains d`Aly Coulibaly. En me remettant l`argent, Kaba a ajouté : “ Dans les trois jours qui suivent, quittez la Côte d`Ivoire”. Puis Aly Coulibaly m`a donné trois documents en me recommandant de les garder soigneusement : un passeport, un billet d`avion puis une interdiction de séjour sur le sol ivoirien. Le jour où je quittais Abidjan, j`ai été escorté jusqu`à Pôgô dans une 4x4. Une fois à Sikasso, j`ai décidé de me construire une maison. J`ai donc remis la somme de 500 000 de F cfa à un de mes frères officiers de police pour acheter un terrain. C`est lui qui m`a dit que l`argent était faux. On s`est rendu compte que les 50 millions de F cfa étaient en faux billets. J`ai compris qu`Aly Coulibaly, Ado et autres m`avaient arnaqué. Ecœuré, j`ai décidé d`effectuer le voyage de Sikasso à Abidjan pour venir porter à votre connaissance ces faits. Il faut que les Ivoiriens sachent que l`affaire du charnier est faux, tout comme les 50 millions de F cfa que j`ai reçus pour ramasser les corps”.
In Notre Voie n°1702
du mardi 3 février 2004
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