Le Conseil national de presse (Cnp) voudrait étouffer le jeune loup de la presse nationale, Le Temps Hebdo, un journal qui prend le temps de s'imposer par ses critiques objectives, ses analyses pertinentes et ses investigations, qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Qu'on ne s'y trompe pas. Il s'agit ici d'une cabale contre le Groupe Cyclone société éditrice de cet hebdo. En atteste le communiqué du reste évasif du Cnp, fruit de sa session du vendredi 26 juin 2009 et lu le 8 juillet dernier sur le plateau de Rti première chaine. Et qui décrète " la suspension de l'hebdomadaire Le Temps Hebdo édité par la Régie Cyclone, pour hui (8) parutions, conformément à l'article 70 de la N°2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse ; La Régie Cyclone dispose d'un délai de trente (30) jours, à compter de la notification de la décision, pour saisir la juridiction administrative compétente." Dans la journée qui a suivi cette sortie musclée contre le confrère, il a fallu des gymnastiques pour rencontrer les responsables de cet organe de régulation, qui visiblement gênés se refusaient à tout commentaire. Donnant ainsi le sentiment de fuir leur responsabilité, là où il s'agissait tout simplement de donner les motifs de leur sanction. Finalement, le pot aux roses fut découvert. Il s'agit, en fait, d'une décision datant du 26 juin relative à trois articles publiés par le confrère sur le charnier de 50 corps découverts à Yopougon et qui ont fait mouche. Le premier article est intitulé : " Coup d'Etat, insurrection: Alassane Ouattara rattrapé par ses mensonges " ; le second article : "Neuf ans après le charnier de Yopougon : la vérité enfin ! " ; et le troisième : "Le diable de la cité ". Le Cnp reproche à Le Temps Hebdo d'accuser Alassane Dramane Ouattara et son parti le Rdr d'être " les instigateurs et les auteurs, de nombreux méfaits et actes de violence qui ont abouti au charnier de Yopougon, d'octobre 2000 ". Soit! Et après ? M. Ouattara et le Rdr ont-ils démenti cette information ou porté la contradiction à Le Temps Hebdo ? M. Ouattara et son parti ont-ils saisi la justice pour avoir été salis et accusés ''injustement'' par le journal en question ? On voit déjà le Cnp avec des arguments du genre : "le Cnp s'est autosaisi." Alors, si tant est que le Cnp peut s'autosaisir, pourquoi ne le fait-il pas quand le Président de la République, chef suprême de la Magistrature, est régulièrement malmené dans les journaux proches de l'opposition ? Dans ces journaux, le Président Laurent Gbagbo est de façon récurrente d’accuser d'être le patron des escadrons de la mort, quand bien même qu'il ait gagné le procès en diffamation contre le journal français Paris-Match. Dans l'édition du jeudi 9 juillet du Nouveau Réveil, Dénis Kah Zion traitait le Président Laurent Gbagbo de " médiocre " que " Sarkozy ne couronnera pas ". Un jour avant, il se faisait plus véhément en traitant le Président de la République de Côte d'Ivoire " d'épileptique ". Qu'a fait le Cnp quand " dans l'affaire " Gnamathè " nos confrères de Le Repère du Groupe Le Réveil traitaient le chef de l'Etat et son gouvernement de " Ali Baba et les 40 voleurs " ? Sur cette question, on s'en souvient, le régulateur avait plutôt volé à leur secours au moment où ils étaient convoqués par le procureur de la République pour explications. Autre question : qui veut transformer le Conseil national de presse en tribune de combat politique ? Qui n'a pas le courage de combattre à visage découvert et se cache hypocritement derrière cet organe ? Tôt ou tard, que ce soit son président Eugène Dié Kacou ou tout autre personnage, qu'il sache qu'il sera débusqué et extirpé au moment venu, des rangs des régulateurs. Dans cette crise qui a secoué les fondements de la Patrie jusqu'à ses Institutions ; les journalistes du Groupe Cyclone ont vu des verts et des pas mûrs. Ce n'est donc pas un tison qui nous fera reculer, nous qui avons affronté des tempêtes de feu sorties du ventre du 19 septembre 2002.
Simplice Allard al08062317@yahoo.fr
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