x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le samedi 11 juillet 2009 | Le Patriote

Cyclisme : Hébergement, restauration - La galère des coureurs

“Ce n’est pas vrai. Vous voyez les conditions dans lesquelles nous sommes. Quand c’est comme ça, on a envie de faire le vélo. On a un bon suivi médical, une nourriture contrôlée et l’hébergement de qualité pour terminer. Parce que les organisateurs ont dit qu’il faut mettre les coureurs dans de très bonnes conditions». Ces propos tenus par un cycliste ivoirien, le 4 mars 2008 à l’Hôtel Ivoire à Cocody (Abidjan), montrent à quel niveau cet athlète était fier de son statut de cycliste ce jour-là. Dans le souci de booster la réconciliation en Côte d’Ivoire, l’association sportive «Côte d'Ivoire environnement et paix» décide d’organiser une compétition cycliste sous l’égide de la fédération ivoirienne de cyclisme (FIC). Dénommée «Tour ivoirien de la Paix», cette compétition enregistre la participation de quatorze équipes, neuf africaines (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Erythrée, Gabon, Egypte, Maroc, Rwanda, Sénégal, Tunisie) et cinq européennes, deux françaises, deux italiennes et l'équipe d'Autriche. D’Abidjan à Yamoussoukro, les deux villes choisies pour héberger la délégation, les coureurs ont eu droit à des privilèges. Logés à l’Hôtel Ivoire (Abidjan) et à l’Hôtel des Parlementaires (Yamoussoukro), ils ont goûté pour une fois aux délices de la discipline qu’ils pratiquent, le temps d’une compétition (6-12 mars 2008). Cette aisance restera dans la mémoire des cyclistes qui ont pris part à cette compétition. Car, les commodités du Tour ivoirien de la paix sont comme le jour et la nuit avec ce qui est donné de voir dans les autres compétitions en Côte d’Ivoire. Pour les différentes compétitions dont les plus importantes sont le Tour de l’Or Blanc et la Route de l’Est International. Deux compétitions internationales qui peinent à se mettre aux normes requises par l’Union cycliste internationale (UCI). L’hébergement et la restauration, la galère. Si la Route de l’Est Organisation (REO) peut être fier de la participation de l’UCI au niveau technique, il n’est pas exclu que beaucoup reste à faire pour Georges Adou et son équipe. Depuis plusieurs années que ces compétitions durent, l’hébergement et la restauration des coureurs restent toujours un handicap. Comme ce fut le cas, cette année, pour la 23e édition de la REI. Durant la dizaine de jours qu’a duré cette compétition, les cyclistes ont vécu les difficultés de l’hébergement et de la restauration. Des affres ajoutées à l’état défectueux des routes. Logés au Centre pilote de Port-Bouët à Abidjan, les coureurs venus du Burkina, du Bénin, du Togo, du Burkina Faso, du Cameroun et de la Côte d’Ivoire ne connaîtront pas meilleur sort lors des autres étapes. A Bondoukou, c’est le centre religieux Botogoni qui accueille les coureurs. Des salles de retraite pour religieux avec des lits individuels, sans climatisation et ventilation. A Agnibilékrou, c’est pareil. Même lieu, même décor. Dans l’Indénié (Abengourou), un effort a été fait par la REO en orientant les coureurs vers l’Hôtel Indénié. Certes, ce réceptif n’a plus sa renommée d’antan et n’offre pas des commodités exceptionnelles, mais le cadre est acceptable tout de même. A Daoukro, les cyclistes ont vécu la plus grosse galère. Logés au centre des métiers, ils ont été accueillis par les toiles d’araignée avant de partager les salles avec les moustiques, salamandres et autres insectes volants et rampants. La REO ne trouvera pas mieux à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne. Et pourtant, la donne peut être autre. Pour chaque Tour organisé par la REO, un partenariat est scellé avec les hôteliers dans les différentes villes étapes. Les hôtels Marhaba, La Bonne Auberge,… (Bondoukou), Goma, Monadjoce, La Colline, L’Indénié… (Abengourou), La paix,…(Daoukro), Le Président (Yamoussoukro), Moh N’Dri (Agnibilékrou), Hôtel Ivoire (Abidjan). Ces différents réceptifs devraient servir en premier lieu à héberger les athlètes. Ceux qui font la discipline. Ceux par qui et pour qui le Tour vit. Et que dire de la présence de tous ces sponsors sur l’événement dont les animateurs restent les coureurs. Malheureusement !
Et si l’Etat intervenait un tout petit peu ?
La REO ne cesse jamais de le dire. Elle ne bénéficie pas de l’apport de l’Etat de Côte d’Ivoire pour organiser les différents tours. «Le jour que l’Etat nous donnera des moyens pour organiser les tours, je pense qu’on aura pas de problèmes pour faire face à nos charges», ne cesse de dire Georges Adou de la REO. Cela est d’autant plus vrai que l’édition 2009 a échappé de peu à une annulation. Mais la crédibilité et la notoriété acquise par la REO et le Tour ont poussé à des efforts supplémentaires. La REO a parrainé le maillot de leader en absence de preneur. La participation, cette année, de certaines entreprises comme la Petroci, la Lonaci, la CNE, a permis de sauver la compétition. «Organiser un Tour n’est pas facile. Si M. Georges Adou arrive à le faire, il faut le soutenir. Il est difficile de juger l’organisation dans la mesure où nous, au Bénin, on n’arrive même pas à organiser une compétition de la sorte», s’est prononcé Dandaho Fernand, entraîneur de l’équipe nationale du Bénin. Ce dernier, en se réjouissant de la participation de son équipe malgré l’absence d’une préparation adéquate, prétend que la REO a fait de son mieux. «Les sponsors et partenaires se font rares dans notre discipline. Ci qui constitue un réel problème pour nous». Pour sa part, Chef Yobouet Assane, Directeur sportif de la SOA, reconnaît les efforts fournis par Georges Adou pour tenir la route. «L’organisation ne peut pas être à 100%. Mais ce qui se passe en terme d’organisation, d’hébergement et de restauration est bon, à mon sens», a souligné le responsable militaire. Dans le camp burkinabè, le discours est identique. «Nous avons fait les Tours du Cameroun, du Gabon, du Sénégal et celui que nous organisons chez nous. On ne peut pas se plaindre dans la mesure où nous n’avions pas les mêmes habitudes alimentaires. En plus, on ne peut pas comparer un Tour à un autre à partir du moment où les moyens diffèrent. Ce qu’il faut retenir, c’est d’encourager ceux qui font des efforts pour que le cyclisme vit en Afrique», a exhorté Ali Bangré, secrétaire à l’organisation à la fédération burkinabè de cyclisme (FBC).
Si les uns et les autres sont conscients des difficultés afférentes à une telle compétition, cela ne saurait dédouaner la REO. On ne demande pas à Mli Dominique et Etchambone N’Draman, respectivement responsables de l’hébergement et de la restauration, de donner la lune aux coureurs. Mais juste les loger dans les différents hôtels avec une bonne alimentation. Pour qu’ils offrent du spectacle et de bonnes prestations. Car la morosité de l’hébergement a conduit l’équipe camerounaise, la SNH, à déserter les locaux mis à sa disposition par la REO. Encore faut-il que l’Etat de Côte d’Ivoire accepte d’accompagner la REO dans cette aventure qui ne fait que promouvoir Le patrimoine culturel et touristique ivoirien.
OUATTARA Gaoussou
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ