En visite au Ghana - Barack Obama parle aujourd’hui à l’Afrique

Six mois après son élection à la tête de la première puissance mondiale, Barack Obama a décidé de se rendre en Afrique subsaharienne. C’est depuis le pays de Kwame Nkrumah que le premier Président noir des Etats-Unis d’Amérique a choisi de parler à ses «frères africains» après avoir foulé le sol ghanéen, il y a quelques heures. Ainsi, le choix du Ghana procède plus du modèle économique, démocratique et de stabilité politique qu’il incarne en Afrique subsaharienne que toute autre considération. Bien sûr, le pétrole ghanéen pourrait intéresser la première puissance économique de la planète. Aujourd’hui, Obama doit prononcer un discours au Parlement ghanéen, mais aussi lors d’un meeting à la Place de l’Indépendance d’Accra où Kwame Nkrumah proclama l’indépendance du Ghana en 1957. Ce discours, selon les analystes politiques, devrait situer les Africains sur la place qu`ils ont dans la nouvelle administration Obama. Comme quoi, l’intervention du locataire de la maison Blanche très attendue, revêt une importance capitale pour le continent noir principalement «pour ses jeunes en quête de rapports nouveaux avec le reste du monde». Depuis son arrivée à la tête des Etats-Unis, Obama n’a pas caché sa volonté de tisser de nouveaux rapports basés sur un partenariat dynamique et respectueux entre son pays et le reste du Monde. C’est au nom de cette vision novatrice voire révolutionnaire que l’homme a décidé d’engager des négociations avec l’Iran et même la Russie. Concernant l’Afrique, étant fils d’africain, Obama a de fait une relation naturelle particulière avec le continent noir. Toutefois, dans la droite ligne de sa vision nouvelle des relations entre les pays, le locataire de la Maison blanche attend des dirigeants politiques africains, qu’ils soient suffisamment responsables vis-à-vis de leur peuple respectif. L’homme est convaincu que l’Afrique ne sortira des sentiers battus que lorsque ses dirigeants auront intégré la nécessité des régimes véritablement démocratiques, enclins à la bonne gouvernance et à l’Etat de droit. En effet, dans une interview à AllAfrica.com mardi dernier, Barack Obama a réitéré sa volonté de lutter contre la corruption et l`instabilité politique en Afrique, tout en déclarant notamment qu’il est primordial que les dirigeants africains endossent des responsabilités car on n`obtient pas d`investissements sans bonne gouvernance. Notons que lors de son séjour, le couple présidentiel américain se rendra aussi à Cape Coast Castle et au fort d`Elmina, hauts lieux du départ forcé des Africains vers l`occident lors de la traite négrière; «une visite importante pour sa femme Michelle, descendante d`esclave».

Ibrahima B. Kamagaté