Une bataille sans précédent a commencé devant la cour de Manchester (Angleterre) vendredi dernier autour des dommages et intérêts réclamés à Trafigura par 30.000 victimes des déchets toxiques déversés à Abidjan par le Probo Koala, dans la nuit du 18 août 2006. Les avocats du négociant Trafigura, affréteur du navire pollueur, ont échoué dans leur tentative d`exclure du procès beaucoup de victimes. Les victimes incluent en effet des médecins et membres du personnel d`urgence. Au cours de l`audience, le conseil de Trafigura, Edwin Glasgow QC, a attaqué quelques-uns des arguments des 30.000 plaignants. Il a mis en cause la réalité des blessures de certains d`entre eux. Selon lui, certains symptômes ont été exagérés et les registres médicaux ivoiriens sont peu fiables. Le juge a annoncé une bataille d`experts scientifiques au sujet de la cause du présumé empoisonnement. Les deux parties se font en effet assister par des toxicologues, des pharmaciens, des experts de la médecine tropicale et des psychiatres. Un début d’encouragement pour les victimes. C`est dans la nuit du 19 au 20 août 2006 que des tonnes de déchets chimiques ont été déversées sur plusieurs sites à Abidjan. Ils ont été transportés par le Probo Koala, navire affrété par Trafigura, propriétaire des déchets. Ils ont fait plus 100 mille victimes dont plus 15 cas de décès. Trafigura a obtenu un arrangement avec l`Etat de Côte d`Ivoire à qui la multinationale a versé au moins 100 milliards de Fcfa. Cet accord ne mettait pas fin aux poursuites pénales individuelles ou collectives des victimes contre le pollueur.
S.S.
S.S.