Treichville, rue 12. Il est 15 heures 45 mn, ce mardi 14 juillet. L'atmosphère est lourde. Le décor habituel grouillants de commerçants siro-libanais et autres vendeurs d'articles de manages a fait place à un champ de bataille. Des détachements de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) et de la Force d'intervention rapide (Fir) et de garde républicaine veillent au grain. En face et par petits groupes, de jeunes gens très excités près en découdre avec des libanais. La raison : L'assassinat d'un jeune ivoirien dit-on, abattu par son employeur, Dib Sultan, un ivoirien d'origine libanaise. Une information qui s'est avérée fausse après vérification. En dépit du fort déploiement des Fds pour boucler la zone commerciale de la rue 12 et les tirs de bombes lacrymogènes, des magasins ont été pillés, et des vitres de véhicules ont volé en éclats. "L'espace régal ", appartenant au sieur Dib, n'a pas échappé à la furia des badauds prêts à piller. "On ne peut pas comprendre qu'un Lib…" tire sur un des nôtres et que nous restions les bras croisés. Que ceux qui protègent cet assassin nous disent la vérité si non nous ne partirons pas d'ici ", nous lance un garnement au visage badigeonné de kaolin. Dans notre randonnée et à quelques dizaines de mètres de 'l'espace régal, bien connu des treichvillois, la tension est toujours vive. A tel point, que le Commissaire divisionnaire Sami Bi Irié, directeur général adjoint de la Police nationale, chargé de la sécurité publique est sur le terrain avec des hommes, scoché à son mobile, il donne des instructions à un détachement de Crs prêt à charger. A la question de savoir si la tension était tombée, le Dga de la Police nationale nous répond : "Vous êtes sur le terrain et vous le constatez. Une chose est sûre, l'auteur du forfait est aux arrêts". A l'issue de notre randonnée, le constat qui se dégageait hier aux environs de 16 heures 45 mn, au moment où nous quittions Trechville, est que la tension était toujours vive, le grand marché a tourné au ralenti et les magasins sont restés fermés. Pendant que le quartier restait toujours bouclé par les Fds.
Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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