“Depuis quelque temps, nous avons remarqué une sorte de recrudescence des demandes de sortie pour cause d`opérations bancaires de la part d`un certain nombre de détenus. Cette façon de faire leur permettant de se livrer à autre chose une fois dehors. Donc, nous avons pris la décision de ne plus autoriser de sortie pour cette raison. Et depuis que cette décision a été prise, la nouvelle trouvaille, c`est les demandes de sortie pour cause de maladies. Et sur cette question, le régisseur que je suis n`a aucun moyen juridique pour empêcher un détenu d`aller se faire consulter médicalement à l`extérieur de la prison. Nous avons une infirmerie ici mais ceux qui y travaillent ne sont que des généralistes. Donc quand le détenu va voir le docteur et qu`il lui dit qu`il a tel ou tel mal qui nécessite par exemple des examens ou une radiographie, le docteur lui délivre un bulletin de consultation externe qui est remis à l`adjudant de compagnie. Ce dernier m`envoie ce bulletin pour signature. Au nom de quoi je peux refuser de signer ce bulletin ? Il s`agit de cas de maladies et on ne peut pas refuser à un détenu d`aller se faire consulter ou soigner à l`extérieur quand le docteur l`estime nécessaire. Donc quand je signe ce bulletin, il est remis à l`adjudant qui désigne les gardes pénitentiaires qui doivent accompagner le détenu à l`hôpital. Et leur itinéraire est, comme vous le savez vous-même, très clair. Ils partent avec le détenu, directement pour l`hôpital en question, et juste après la consultation, ils reviennent avec lui dans la prison, sauf s`il doit y avoir une hospitalisation. Ils ne doivent pas aller où que ce soit avec le détenu, quel que soit le motif. Quand ils sortent de la prison, c`est pour l`hôpital. Et dès qu`ils quittent l`hôpital, c`est pour la prison Dans le cas présent, les deux gardes pénitentiaires, après la consultation à l`hôpital militaire, on ne sait pour quelles raisons, se sont retrouvés avec le détenu Lago Charles Rosaire, dans une maison aux 220 Logements à Adjamé. Et c`est dans cette maison qu`il a disparu sans que les gardes, d`après eux-mêmes, ne sachent par quelle porte il est ressorti de la maison. Qu`étaient-ils allés faire dans cette maison ? Je ne sais pas ! Toujours est-il que moi, je n`ai été informé de cette évasion, que tard dans la nuit. Parce que c`est à 20 heures que le chef de poste a été informé de cette évasion quand il a appelé les deux gardes pour savoir où ils étaient. Ce matin (Ndlr hier jeudi), j`ai saisi le procureur de la République et en ce moment même, les deux gardes se trouvent au commissariat du 23ème arrondissement de Yopougon Andokoi, pour s`expliquer sur ce qui s`est passé. …", nous a-t-il confié. Non sans préciser que cela fait plusieurs semaines qu`il attire l`attention des gardes pénitentiaires sur la nécessité de demeurer honnêtes et de faire leur travail avec responsabilité en évitant les compromissions.
Propos recueillis par ASSALE TIEMOKO
Propos recueillis par ASSALE TIEMOKO