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Société Publié le vendredi 17 juillet 2009 | Nord-Sud

Pollution à Treichville : Les victimes toujours sous le choc

Quartier Biafra, dans la commune de Treichville, il est 9 heures. La ville se réveille peu à peu de son sommeil. Les vendeurs sont pressés de monter leurs étalages. Le tintamarre des voitures apporte une animation particulière à la vie de cette commune. Néanmoins, la population est loin d'oublier la grosse frayeur de ce lundi où un liquide nauséabond et invitant a été déversé dans le quartier. Précisément sous le pont Félix Houphouët-Boigny. Ce jeudi, lorsque nous sommes retourné sur les lieux, les visages étaient encore marqués. En longeant le pont, vous trouvez des vendeurs d'ignames. Parmi eux Salif. Ce jeune Yoruba a été beaucoup effrayé. « Lorsque l'odeur s'est propagée, mon patron nous a demandé de rentrer à la maison. Toutefois, on avait déja senti l'odeur. J'ai eu vraiment peur de mourir. Car le bébé de notre voisine a pris un coup. Il n'arrivait plus à bien respirer », explique-t-il. A l'avenue 3 du quartier Biafra nous allons à la rencontre d'une victime. «Elle est allée à l'hôpital », nous informe une voisine. Direction la formation sanitaire Jean Delafosse. Là-bas, accompagnée de deux garçonnets, une infirmière nous fait comprendre que les victimes des déchets sont prises en charge par la mairie. Cela tombe bien. Ce sera l'occasion pour nous de discuter avec plusieurs victimes. Aux alentours de 10h 30 nous sommes dans l'enceinte de la mairie de Treichville. «Allez voir à l'infirmerie, les victimes des déchets toxiques sont là-bas» nous informe un vigile. Nos guides, qui sont en réalité des parents d'une victime, nous suivent docilement. Renseignement pris, il ressort que les victimes de la pollution sont retournées chez elles. « Il n'y a pas de médecins. On leur a demandé de revenir le soir à 14 heures pour recevoir des soins », explique une infirmière. Retour au quartier Biafra. Cette fois-ci, nous avons plus de chance. Nous découvrons Diakité Fatoumata. Assise à même le sol dans la cour familiale, elle converse difficilement avec ses parents. La marche de son quartier à la mairie, l'a beaucoup fatiguée. En plus de cela la jeune dame est revenue sans avoir reçu de soin. Elle nous raconte sa journée: « les déchets ont été déversés non loin de chez nous. Lorsque j'ai senti cette odeur difficile à supporter, je me suis évanouie sur le champ. Ensuite, j'ai été transportée au Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Treichville ». Elle ajoute qu'elle a reçu les premiers soins et le médecin lui a donné une ordonnance. « Je n'ai pas encore payé les médicaments faute de moyens ». Toutefois, elle ajoute que : « Toute la journée du lundi je ne faisais que vomir, la nuit je n'arrive pas à dormir, j'ai des douleurs au ventre ». Il a été conseillé à la victime de faire une radiographie mais jusque-là, faute de moyens, elle ne l'a pas encore faite. Elle espère que Dieu la délivrera de cette situation. Quant à Cherif, mécanicien, il s'est réveillé le lendemain le visage totalement enflé et les yeux bouffis. « Notre garage n'est pas près de l'endroit où les déchets ont été déversés. Quand le vent a propagé l'odeur sur nous, nous n'avons rien ressenti sur le champ. C'est le lendemain que je me suis réveillé avec le visage enflé. Aujourd'hui c'est difficile pour moi d'ouvrir les yeux », se plaint-il.

Soro Sita (Stagiaire)
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