Jeudi dernier, lors de sa conférence de presse hebdomadaire qu’il a animée au siège de l’Institution à Sébroko, YJ Choi, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire s’est inquiété d’un ‘’éventuel glissement du chronogramme’’. Toute chose qui n’a pas été appréciée par les responsables de la CEI et certains leaders politiques ivoiriens. Dans cette interview qu’il nous a accordée lundi dernier, donc avant la publication du chronogramme par la CEI, le porte-parole de l’ONUCI, Hamadoun Touré, précise la pensée de Y.J. Choi. Non sans rassurer les Ivoiriens sur la détermination et la volonté de la communauté internationale d’aider les Ivoiriens à sortir de la crise.
Le Patriote: Monsieur Hamadoun Touré, vous êtes le porte-parole du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire. A une conférence de presse, M. Choi a dit qu’il craignait des risques de report des élections, qu’est-ce qu’il voulait dire exactement?
Hamadoun Touré: Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU n’a jamais dit qu’il craignait les risques du report. Il a tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de respecter certaines étapes qui doivent conduire à l’élection présidentielle du 29 novembre 2009. Il a dit que si nous voulions respecter la date du 29 novembre, il y avait des préalables à observer. Dans son rôle d’alerter les partenaires ivoiriens sur les risques de glissement de chronogramme établi, il a parlé de glissement de l’ensemble du chronogramme électoral. Cela veut dire que si vous avez une chorégraphie, s’il y a des pas de danse qui ne vont pas ensemble, il y a des risques de perturbation ou de disharmonie. C’est de la même chose s’agissant du processus électoral, s’il y a des étapes claires, il faut les exécuter pour arriver au 29 novembre, surtout dans les délais impartis. Donc son appel était surtout pour insister sur le temps qui n’était pas avec nous. C’était de prévenir qu’il y avait une course contre la montre qu’il faudra absolument gagner si on veut respecter le 29 novembre. Le report ou pas n’est pas du ressort du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. En revanche, en tant qu’accompagnateur du processus de sortie de crise, il est de son devoir d’attirer l’attention sur ce qui se passe ; parce qu’il est observateur et suit les choses de très près. Il apporte l’appui logistique de la mission qu’il dirige. Il est tout à fait normal qu’il attire l’attention des personnalités ivoiriennes.
LP : Pourquoi réclame-t-il tant le chronogramme?
H.T. : Ce n’est pas lui qui le réclame. Il se fait écho d’une vieille demande du Conseil de sécurité de l’ONU. Comme vous le savez, il y a eu deux déclarations présidentielles en novembre 2008 et en mai 2009. Entre temps, il y a eu une résolution en janvier 2009 qui demandait la fixation d’un chronogramme électoral avec des étapes. Cela répond à un souci bien précis. Un chronogramme électoral doit être rigoureux et public. Parce que le chronogramme est fait pour les Ivoiriens qui contribuent par leurs impôts, au bon déroulement du processus électoral. Egalement ils ont besoin de savoir où on les conduit et à quelle condition. Or pour le moment nous n’avons que deux dates connues publiquement. Celle du 30 juin qui marque la fin de l’enrôlement et la date du 29 novembre qui marque le scrutin présidentiel. Entre les deux dates, il y a plusieurs étapes que même vous de la presse, devez savoir pour organiser votre couverture médiatique du processus électoral. Les populations ont besoin de savoir pour s’organiser, pour être tranquillisées. La communauté internationale est également sollicitée, elle a aussi besoin de connaître ce chronogramme pour organiser son appui, son assistance, son aide en fonction des étapes qui auront été fixées entre le 30 juin et le 29 novembre. C’est cela le sens des nombreuses demandes de conseil de sécurité dont le représentant spécial ici est le mandataire. Son mandat est de mettre en œuvre ou d’aider à mettre en œuvre, des résolutions du Conseil de sécurité.
LP : La CEI rétorque que la communauté internationale en général et M. Choi particulier disposent de ce chronogramme. Elle dit donc ne pas comprendre les sorties du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU.
HT. : Le chronogramme n’est pas fait pour M. Choi, il est fait, comme je l’ai dit plus haut, pour les populations ivoiriennes. Ce sont elles qui s’identifient. Ce sont elles qui se font enrôler. Ce sont elles également qui vont voter pour choisir un président. C’est à elles qu’on doit le chronogramme électoral. Encore une fois, il s’agit de le rendre public pour que le tout monde sache. C’est une question de transparence. Je ne pense pas qu’il faille le donner à quelqu’un ou de le concevoir dans un cercle restreint de personnalités. Notre rôle est d’accompagner le public ivoirien à sortir de la crise dont nous sommes absolument fondés à demander que le chronogramme soit public. Pour le reste, je ne pense pas qu’il y ait matière à commentaire. Dans tous les pays du monde, le chronogramme électoral est public, on sait où on va. Cela fait partie de notre mandat et de notre rôle ici en Côte d’Ivoire.
LP : Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU a rencontré le président de la CEI. Pourquoi ne lui a-t-il pas demandé officiellement de rendre public le chronogramme électoral ?
HT : Cette demande a été maintes fois exprimée. Si vous regardez vos archives, vous verrez que le représentant spécial a fait cette demande à maintes occasions. Quand il est allé à la CEI le mercredi dernier, c’était pour prendre acte et se féliciter de ce qui s’est passé et en même temps dire qu’il nous reste du chemin à parcourir. Nous devons continuer sur ce rythme si nous voulons respecter la date du 29 novembre 2009, si nous voulons gagner le pari du 29 novembre. Il avait dit trois choses : c’est bien d’avoir fait l’enrôlement sans incident majeur ; le chiffre de six millions et demi est bon et l’ONUCI est prête mais elle veut savoir de quelle aide dont vous avez besoin, car il y a de la logistique à mobiliser. Cela demande du temps, de la planification. Ceux qui ont couvert cette rencontre ont bien compris M. Choi parler du défi technique de planification et de gestion. Il n’a pas dit autre chose. Cela est conforme également à un défi dont on a sous-estimé l’envergure, je veux parler de la planification, parce qu’on ne sait pas ce qu’on va faire demain. Quelle est la date choisie pour la publication de la liste électorale, je ne sais pas si vous savez le temps qu’il faudra pour l’examiner, je ne sais pas si vous savez la date de la fabrication et de la distribution des cartes d’électeur. Je ne sais pas quelle est la durée de la campagne. Il y a beaucoup d’étapes entre le 30 mai et le 29 novembre 2009 qui méritent d’être connues. Il est difficile de s’organiser quand on ne sait pas de manière précise toutes les étapes avant le 29 novembre.
LP : Est-ce à dire que le représentant spécial de l’ONU a des appréhensions quant à une éventuelle cachoterie ?
Ht : Pas de cachoterie ! Le représentant spécial de l’ONU fait de l’arithmétique. Il dit entre le 30 juin et le 29 novembre : voici les étapes à parcourir. Tous les pas sont donc décisifs. Et chaque minute compte. Si on commence à perdre du temps, cela risque d’avoir des effets. Il dit donc « attention les amis, voici comment nous devons procéder si nous voulons atteindre l’objectif commun que nous nous sommes fixés ».
LP : Quelles seront les conséquences d’un éventuel glissement du chronogramme?
HT : Il faut tout faire pour éviter un éventuel glissement. Car un éventuel glissement nous empêcherait de gagner le pari du 29 novembre. Le représentant spécial de l’ONU le dit avant qu’il ne soit trop tard. Il ne faut pas qu’on regarde les Ivoiriens sans rien dire, alors que nous sommes là pour les accompagner, cela ne serait pas saint, cela ne serait pas honnête ni conforme à notre mandat. C’est pourquoi le représentant spécial a rencontré tous les principaux responsables du CPC à l’exception du Président Bédié absent du pays mais dont il a rencontré les responsables du parti pour leur dire voilà ce que nous constatons. Sur la base arithmétique, nous avons des défis ou des difficultés logiques à relever. Mettons-nous ensemble pour les relever pour que nous puissions tous gagner le parti du 29 novembre. Le souci du représentant spécial de l’ONU, c’est d’éviter les dérapages, c’est d’éviter que tous les investissements faits pour le 29 novembre ne soient pas vains, tous les espoirs ne soient pas vains, surtout c’est d’éviter que les espérances du peuple ivoirien ne soient pas déçues.
LP: A vous entendre, les appréhensions du représentant spécial sont justifiées mais, on comprend mal le silence de ceux qui sont concernés ?
HT: Je me réserverai de commentaires. Moi, je suis le porte-parole de l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Je suis habilité à parler au nom du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU.
LP : La réaction du représentant spécial de l’ONU n’est-elle pas liée à la réunion du Conseil de sécurité qui aura lieu le 23 juillet prochain?
HT : Il est allé échanger avec les membres du CPC sur des questions qui vont dominer cette réunion. Effectivement, le 23 juillet 2009, il y aura une consultation sur la Côte d’Ivoire. Il est allé leur dire l’état des choses, les sujets qui seront débattus et solliciter leur point de vue. Les Ivoiriens sont les propriétaires du dossier. Peut-être qu’ils ont une façon de l’aborder qu’ils peuvent lui transmettre et lui à son tour sera chargé de le porter à la connaissance du Conseil de sécurité ; c’est traditionnel. L’ONUCI vit avec les Ivoiriens, c’est à nous de faire des messages fidèles de leurs préoccupations, de leurs ambitions à New York. Parce qu’il s’agit de savoir quels sont les moyens qui seront mis en œuvre en terme logistique, des ressources humaine, technique, diplomatique pour atteindre la date du 29 novembre.
LP : Le représentant spécial de l’ONU a également dit que la publication du chronogramme électoral sera une sorte de boussole pour la communauté internationale…
HT : Absolument, pour qu’elle sache solliciter dans le cadre de l’appui ce que nous appelons le panier du fonds qui est à plus de cinquante millions de dollars. Ces fonds sont dépensés en fonction des étapes qui conduisent à la sortie de crise. Si vous n’avez pas de boussole, si vous n’avez pas d’étapes clairement définies, comment allez-vous vous organiser, planifier et mobiliser ? Il n’y a pas que l’argent, il y a aussi des ressources humaines, il y a des moyens logistiques, vous avez des avions à louer, vous avez des hélicoptères à mettre en place, des moyens terrestre, des moyens fluviaux à mobiliser. Vous savez que cela prend du temps et de la planification. Si vous avez besoin d’un gros porteur pour le mois de septembre, le mois d’octobre, il faut commencer dès maintenant les démarches. Il faut savoir quand on en aura besoin si vous allez louer du matériel qui restera immobilisé, inutilisé mais que vous allez payer. C’est cela la question des boussoles pour les bailleurs de fonds et la communauté internationale. Mais également pour les investisseurs, les compagnies, personnes physiques ou morales qui veulent savoir là où elles vont, combien il faut investir sur combien de temps, mais savoir également si l’élection présidentielle va avoir lieu.
L.P. : Quelle est actuellement l’état de lieu du basket –found ?
H.T : Il y a cinquante millions de dollars qui sont à la disposition des autorités ivoiriennes. Il suffira qu’on nous sollicite et on les utilisera. Ce fonds est à la disposition des Ivoiriens, particulièrement de la CEI dans le cas du processus électoral. Il y a des procédures à respecter pour avoir accès à ces fonds.
L.P : La sortie médiatique de Choi n’a pas plu aux partisans de certains partis politiques qui l’accusent de prendre partie pour le camp adverse.
H.T : Je mets cela sur le plan de l’incompréhension. Mais je répète que le message de Monsieur Choi, c’est d’aider, appuyer et faire respecter la date du 29 novembre. Il est le premier intéressé du respect de la date des élections, parce qu’il en est le certificateur. Il est bon qu’il ait les étapes encore que celles-ci ne sont pas faites pour lui. C’est pourquoi, je ne comprends pas qu’il y ait eu des incompréhensions devant une telle bonne volonté de monsieur le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU. Simplement, je constate que même ceux qui critiquent reconnaissent l’appui qu’il a apporté au processus. C’est son mandat, c’est son travail.
L.P. : Ces attaques vous affligent elles ?
H.T : Non, non pas du tout. Je viens de vous évoquer des raisons du geste ou de la décision du représentant spécial. Nous sommes-là pour aider les Ivoiriens à sortir de la crise. Nous préférons que les choses aillent telles qu’elles ont été prévues.
L.P: L’ONUCI affiche sa détermination de voir la date du 29 novembre respectée. Si tel n’est pas d’aventure le cas, quelle sera votre réaction ?
H.T: L’ONUCI ne fait pas de la politique fiction. Nous faisons de la realpolitik. C’est pour éviter des situations hypothétiques que le représentant spécial a pris son bâton de pèlerin pour rencontrer les membres du CPC et leur dire où nous en sommes. Voilà où nous ambitionnons d’arriver. Entre le 30 juin et le 29 novembre, il a du chemin à parcourir qui se fait dans le temps, et le temps n’est pas totalement avec nous. Et nous travaillons ensemble. Il y a du travail à faire, on n’a pas encore fini de spéculer. Nous sommes encore au mois de juillet, on peut respecter la date. Il faut éviter les reports dans les étapes. C’est ce que nous appelons les risques de glissement dans le chronogramme, car une étape que vous devez faire aujourd’hui, si vous la mettez la semaine, celle de la semaine prochaine est compromise. Et cela a forcement une répercussion sur l’ensemble du chronogramme. Ainsi, à chaque fois que le processus sera menacé, le représentant spécial va le dire. De même, à chaque fois qu’il fait un bond stratégique, des avancées positives, il va le mentionner. Vous savez qu’il a félicité tous ceux qui ont concouru à obtenir les résultats que nous avons à la date du 30 juin. Mais ce n’est pas parce que vous avez réussi quelque chose que le reste n’est pas un défi. Comme on le dit, il ne faut pas jeter le manche après la cognée. Continuons avec la même énergie, avec le même engagement si nous voulons arriver à la date du 29 novembre.
L.P. : Est-ce que vous pouvez expliquer l’étape de la certification qui est quand même très importante ?
H.T : Dans le cas de la certification, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU a également consulté, comme il le fait d’habitude, tous les partenaires pour leur proposer les critères de certification. Qui sont au nombre de cinq : La paix, l’inclusion, les médias d’Etat, la liste électorale et enfin les résultats. Le conseil de sécurité lui a demandé explicitement de certifier la liste électorale. Il va de soi qu’il va également certifier les résultats. Mais, les trois premiers critères à savoir, paix, inclusion et média d’Etat, seront certifiés implicitement. Nous voyons comment est l’ambiance générale dans le pays. On ne peut pas certifier la paix, c’est une donnée permanente, elle est fluctuante. Ce n’est pas donc une certification figée. Au fur et à mesure que l’environnement avance, la situation avance, nous constatons. L’inclusion c’est pareil. Vous voyez que personne n’a remis en cause la candidature où le droit d’un citoyen à voter. Quiconque a le droit d’être candidat, peut être candidat, quiconque a le droit d’être électeur peut l’être. C’est ça l’inclusion. En ce qui concerne les médias d’Etat, lorsque la campagne électorale va commencer, la CEI, en accord avec le CNCA, fixera l’accès égal pour tous les candidats. Ce sont ces trois critères qui seront de manière implicite.
L.P. : Le centre de commandement intégré sera chargé de la sécurisation des élections. Mais aussi les soldats de l’ONUCI. A quel niveau interviendront vos soldats?
H.T : Il y a deux niveaux de sécurisation. Le premier niveau est occupé par le centre de commandement intégré, qui comprend les forces de défense et de sécurité et les forces armées des forces nouvelles. Au second niveau, interviennent les forces impartiales de l’ONUCI. C’est comme cela qu’il a été convenu de sécuriser les élections. Et nous allons jouer notre partition jusqu’au bout. C’est dans ce cadre qu’il y a des réunions périodiques entre ce que nous appelons les cadres généraux : les deux généraux des forces impartiales, les deux généraux des forces ivoiriennes.
L.P. : La réunion du 23 juillet du Conseil de Sécurité va-t-elle examiner la sanction prise contre certains acteurs ivoiriens?
H.T. : Je ne le sais pas. Je ne peux pas vous communiquer l’ordre du jour parce que je ne le sais pas. Je sais que c’est sur la situation en Côte d’Ivoire et que le Conseil de sécurité va examiner le 28ème rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur l’ONUCI. C’est ce que je peux vous dire pour l’instant. Je ne sais pas s’il y a d’autres points qui vont être soumis par les Etats membre de l’ONU,
L.P. : Un commentaire sur l’avancement du processus de la paix?
H.T : La paix et la stabilité sont établies en Côte d’Ivoire. Il y a une grande liberté de circulation du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Je pense que de plus en plus des personnes sont rassurées, notamment dans leurs activités. Il faut pouvoir aller au champ, il faut que les femmes aient la possibilité d’aller et revenir sans être inquiétées par les actes de banditisme. Tout cela constitue la paix. C’est un ensemble de choses qu’il faut. C’est ça qui rend difficile la certification explicite de la paix. Elle n’est pas constante, elle est variable en fonction de l’évolution du climat social et économique. C’est pourquoi il faut soigner la paix avec beaucoup d’attention. Au-delà de l’accompagnement de l’Accord de Ouagadougou, l’ONUCI a également pour mandat d’assurer la paix et la stabilité dans le pays. On peut dire que nous sommes satisfaits. Toutefois, nous veillons au grain. Il faut être vigilant.
L.P. : La paix et la stabilité vont de paire avec la sécurité. Est-ce que ces derniers temps on vous a signalé des cas flagrants de violation de droit de l’Homme ?
H.T : Il y a encore beaucoup de travail à faire. Il y a surtout des violences faites aux femmes. Mais, je dois dire que ce n’est pas spécifique à la Côte d’Ivoire. C’est une œuvre de longue haleine qui va au-delà du processus de paix. Après les élections, le gouvernement qui sera élu, fera face à ces violations de droit de l’Homme. Mais, nous avons nos collègues du droit de l’Homme du genre qui travail lent sur le dossier.
L.P. : La cohabitation entre l’ONUCI et les acteurs de la crise est-elle harmonieuse?
H.T : Je constate que la cohabitation se passe bien. Les relations que nous avons avec tous les acteurs sont bonnes. Avant le départ du représentant spécial à New York, il a rencontré tous les acteurs, je n’ai pas entendu des sons de discordance entre lui et les membres du CPC, les choses se passent très bien. Vous savez, chacun pense vouloir bien faire pour la même cause. Parfois, il y a des différences de méthodologies, d’approches qui expliquent les incompréhensions. Nous tendons vers un même idéal et nous l’atteindrons. Je voudrais dire pour conclure que le chronogramme que nous demandons, ce n’est pas pour faire plaisir à la communauté internationale, c’est un droit du peuple ivoirien.
Yves M. ABIET
Le Patriote: Monsieur Hamadoun Touré, vous êtes le porte-parole du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire. A une conférence de presse, M. Choi a dit qu’il craignait des risques de report des élections, qu’est-ce qu’il voulait dire exactement?
Hamadoun Touré: Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU n’a jamais dit qu’il craignait les risques du report. Il a tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de respecter certaines étapes qui doivent conduire à l’élection présidentielle du 29 novembre 2009. Il a dit que si nous voulions respecter la date du 29 novembre, il y avait des préalables à observer. Dans son rôle d’alerter les partenaires ivoiriens sur les risques de glissement de chronogramme établi, il a parlé de glissement de l’ensemble du chronogramme électoral. Cela veut dire que si vous avez une chorégraphie, s’il y a des pas de danse qui ne vont pas ensemble, il y a des risques de perturbation ou de disharmonie. C’est de la même chose s’agissant du processus électoral, s’il y a des étapes claires, il faut les exécuter pour arriver au 29 novembre, surtout dans les délais impartis. Donc son appel était surtout pour insister sur le temps qui n’était pas avec nous. C’était de prévenir qu’il y avait une course contre la montre qu’il faudra absolument gagner si on veut respecter le 29 novembre. Le report ou pas n’est pas du ressort du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. En revanche, en tant qu’accompagnateur du processus de sortie de crise, il est de son devoir d’attirer l’attention sur ce qui se passe ; parce qu’il est observateur et suit les choses de très près. Il apporte l’appui logistique de la mission qu’il dirige. Il est tout à fait normal qu’il attire l’attention des personnalités ivoiriennes.
LP : Pourquoi réclame-t-il tant le chronogramme?
H.T. : Ce n’est pas lui qui le réclame. Il se fait écho d’une vieille demande du Conseil de sécurité de l’ONU. Comme vous le savez, il y a eu deux déclarations présidentielles en novembre 2008 et en mai 2009. Entre temps, il y a eu une résolution en janvier 2009 qui demandait la fixation d’un chronogramme électoral avec des étapes. Cela répond à un souci bien précis. Un chronogramme électoral doit être rigoureux et public. Parce que le chronogramme est fait pour les Ivoiriens qui contribuent par leurs impôts, au bon déroulement du processus électoral. Egalement ils ont besoin de savoir où on les conduit et à quelle condition. Or pour le moment nous n’avons que deux dates connues publiquement. Celle du 30 juin qui marque la fin de l’enrôlement et la date du 29 novembre qui marque le scrutin présidentiel. Entre les deux dates, il y a plusieurs étapes que même vous de la presse, devez savoir pour organiser votre couverture médiatique du processus électoral. Les populations ont besoin de savoir pour s’organiser, pour être tranquillisées. La communauté internationale est également sollicitée, elle a aussi besoin de connaître ce chronogramme pour organiser son appui, son assistance, son aide en fonction des étapes qui auront été fixées entre le 30 juin et le 29 novembre. C’est cela le sens des nombreuses demandes de conseil de sécurité dont le représentant spécial ici est le mandataire. Son mandat est de mettre en œuvre ou d’aider à mettre en œuvre, des résolutions du Conseil de sécurité.
LP : La CEI rétorque que la communauté internationale en général et M. Choi particulier disposent de ce chronogramme. Elle dit donc ne pas comprendre les sorties du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU.
HT. : Le chronogramme n’est pas fait pour M. Choi, il est fait, comme je l’ai dit plus haut, pour les populations ivoiriennes. Ce sont elles qui s’identifient. Ce sont elles qui se font enrôler. Ce sont elles également qui vont voter pour choisir un président. C’est à elles qu’on doit le chronogramme électoral. Encore une fois, il s’agit de le rendre public pour que le tout monde sache. C’est une question de transparence. Je ne pense pas qu’il faille le donner à quelqu’un ou de le concevoir dans un cercle restreint de personnalités. Notre rôle est d’accompagner le public ivoirien à sortir de la crise dont nous sommes absolument fondés à demander que le chronogramme soit public. Pour le reste, je ne pense pas qu’il y ait matière à commentaire. Dans tous les pays du monde, le chronogramme électoral est public, on sait où on va. Cela fait partie de notre mandat et de notre rôle ici en Côte d’Ivoire.
LP : Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU a rencontré le président de la CEI. Pourquoi ne lui a-t-il pas demandé officiellement de rendre public le chronogramme électoral ?
HT : Cette demande a été maintes fois exprimée. Si vous regardez vos archives, vous verrez que le représentant spécial a fait cette demande à maintes occasions. Quand il est allé à la CEI le mercredi dernier, c’était pour prendre acte et se féliciter de ce qui s’est passé et en même temps dire qu’il nous reste du chemin à parcourir. Nous devons continuer sur ce rythme si nous voulons respecter la date du 29 novembre 2009, si nous voulons gagner le pari du 29 novembre. Il avait dit trois choses : c’est bien d’avoir fait l’enrôlement sans incident majeur ; le chiffre de six millions et demi est bon et l’ONUCI est prête mais elle veut savoir de quelle aide dont vous avez besoin, car il y a de la logistique à mobiliser. Cela demande du temps, de la planification. Ceux qui ont couvert cette rencontre ont bien compris M. Choi parler du défi technique de planification et de gestion. Il n’a pas dit autre chose. Cela est conforme également à un défi dont on a sous-estimé l’envergure, je veux parler de la planification, parce qu’on ne sait pas ce qu’on va faire demain. Quelle est la date choisie pour la publication de la liste électorale, je ne sais pas si vous savez le temps qu’il faudra pour l’examiner, je ne sais pas si vous savez la date de la fabrication et de la distribution des cartes d’électeur. Je ne sais pas quelle est la durée de la campagne. Il y a beaucoup d’étapes entre le 30 mai et le 29 novembre 2009 qui méritent d’être connues. Il est difficile de s’organiser quand on ne sait pas de manière précise toutes les étapes avant le 29 novembre.
LP : Est-ce à dire que le représentant spécial de l’ONU a des appréhensions quant à une éventuelle cachoterie ?
Ht : Pas de cachoterie ! Le représentant spécial de l’ONU fait de l’arithmétique. Il dit entre le 30 juin et le 29 novembre : voici les étapes à parcourir. Tous les pas sont donc décisifs. Et chaque minute compte. Si on commence à perdre du temps, cela risque d’avoir des effets. Il dit donc « attention les amis, voici comment nous devons procéder si nous voulons atteindre l’objectif commun que nous nous sommes fixés ».
LP : Quelles seront les conséquences d’un éventuel glissement du chronogramme?
HT : Il faut tout faire pour éviter un éventuel glissement. Car un éventuel glissement nous empêcherait de gagner le pari du 29 novembre. Le représentant spécial de l’ONU le dit avant qu’il ne soit trop tard. Il ne faut pas qu’on regarde les Ivoiriens sans rien dire, alors que nous sommes là pour les accompagner, cela ne serait pas saint, cela ne serait pas honnête ni conforme à notre mandat. C’est pourquoi le représentant spécial a rencontré tous les principaux responsables du CPC à l’exception du Président Bédié absent du pays mais dont il a rencontré les responsables du parti pour leur dire voilà ce que nous constatons. Sur la base arithmétique, nous avons des défis ou des difficultés logiques à relever. Mettons-nous ensemble pour les relever pour que nous puissions tous gagner le parti du 29 novembre. Le souci du représentant spécial de l’ONU, c’est d’éviter les dérapages, c’est d’éviter que tous les investissements faits pour le 29 novembre ne soient pas vains, tous les espoirs ne soient pas vains, surtout c’est d’éviter que les espérances du peuple ivoirien ne soient pas déçues.
LP: A vous entendre, les appréhensions du représentant spécial sont justifiées mais, on comprend mal le silence de ceux qui sont concernés ?
HT: Je me réserverai de commentaires. Moi, je suis le porte-parole de l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Je suis habilité à parler au nom du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU.
LP : La réaction du représentant spécial de l’ONU n’est-elle pas liée à la réunion du Conseil de sécurité qui aura lieu le 23 juillet prochain?
HT : Il est allé échanger avec les membres du CPC sur des questions qui vont dominer cette réunion. Effectivement, le 23 juillet 2009, il y aura une consultation sur la Côte d’Ivoire. Il est allé leur dire l’état des choses, les sujets qui seront débattus et solliciter leur point de vue. Les Ivoiriens sont les propriétaires du dossier. Peut-être qu’ils ont une façon de l’aborder qu’ils peuvent lui transmettre et lui à son tour sera chargé de le porter à la connaissance du Conseil de sécurité ; c’est traditionnel. L’ONUCI vit avec les Ivoiriens, c’est à nous de faire des messages fidèles de leurs préoccupations, de leurs ambitions à New York. Parce qu’il s’agit de savoir quels sont les moyens qui seront mis en œuvre en terme logistique, des ressources humaine, technique, diplomatique pour atteindre la date du 29 novembre.
LP : Le représentant spécial de l’ONU a également dit que la publication du chronogramme électoral sera une sorte de boussole pour la communauté internationale…
HT : Absolument, pour qu’elle sache solliciter dans le cadre de l’appui ce que nous appelons le panier du fonds qui est à plus de cinquante millions de dollars. Ces fonds sont dépensés en fonction des étapes qui conduisent à la sortie de crise. Si vous n’avez pas de boussole, si vous n’avez pas d’étapes clairement définies, comment allez-vous vous organiser, planifier et mobiliser ? Il n’y a pas que l’argent, il y a aussi des ressources humaines, il y a des moyens logistiques, vous avez des avions à louer, vous avez des hélicoptères à mettre en place, des moyens terrestre, des moyens fluviaux à mobiliser. Vous savez que cela prend du temps et de la planification. Si vous avez besoin d’un gros porteur pour le mois de septembre, le mois d’octobre, il faut commencer dès maintenant les démarches. Il faut savoir quand on en aura besoin si vous allez louer du matériel qui restera immobilisé, inutilisé mais que vous allez payer. C’est cela la question des boussoles pour les bailleurs de fonds et la communauté internationale. Mais également pour les investisseurs, les compagnies, personnes physiques ou morales qui veulent savoir là où elles vont, combien il faut investir sur combien de temps, mais savoir également si l’élection présidentielle va avoir lieu.
L.P. : Quelle est actuellement l’état de lieu du basket –found ?
H.T : Il y a cinquante millions de dollars qui sont à la disposition des autorités ivoiriennes. Il suffira qu’on nous sollicite et on les utilisera. Ce fonds est à la disposition des Ivoiriens, particulièrement de la CEI dans le cas du processus électoral. Il y a des procédures à respecter pour avoir accès à ces fonds.
L.P : La sortie médiatique de Choi n’a pas plu aux partisans de certains partis politiques qui l’accusent de prendre partie pour le camp adverse.
H.T : Je mets cela sur le plan de l’incompréhension. Mais je répète que le message de Monsieur Choi, c’est d’aider, appuyer et faire respecter la date du 29 novembre. Il est le premier intéressé du respect de la date des élections, parce qu’il en est le certificateur. Il est bon qu’il ait les étapes encore que celles-ci ne sont pas faites pour lui. C’est pourquoi, je ne comprends pas qu’il y ait eu des incompréhensions devant une telle bonne volonté de monsieur le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU. Simplement, je constate que même ceux qui critiquent reconnaissent l’appui qu’il a apporté au processus. C’est son mandat, c’est son travail.
L.P. : Ces attaques vous affligent elles ?
H.T : Non, non pas du tout. Je viens de vous évoquer des raisons du geste ou de la décision du représentant spécial. Nous sommes-là pour aider les Ivoiriens à sortir de la crise. Nous préférons que les choses aillent telles qu’elles ont été prévues.
L.P: L’ONUCI affiche sa détermination de voir la date du 29 novembre respectée. Si tel n’est pas d’aventure le cas, quelle sera votre réaction ?
H.T: L’ONUCI ne fait pas de la politique fiction. Nous faisons de la realpolitik. C’est pour éviter des situations hypothétiques que le représentant spécial a pris son bâton de pèlerin pour rencontrer les membres du CPC et leur dire où nous en sommes. Voilà où nous ambitionnons d’arriver. Entre le 30 juin et le 29 novembre, il a du chemin à parcourir qui se fait dans le temps, et le temps n’est pas totalement avec nous. Et nous travaillons ensemble. Il y a du travail à faire, on n’a pas encore fini de spéculer. Nous sommes encore au mois de juillet, on peut respecter la date. Il faut éviter les reports dans les étapes. C’est ce que nous appelons les risques de glissement dans le chronogramme, car une étape que vous devez faire aujourd’hui, si vous la mettez la semaine, celle de la semaine prochaine est compromise. Et cela a forcement une répercussion sur l’ensemble du chronogramme. Ainsi, à chaque fois que le processus sera menacé, le représentant spécial va le dire. De même, à chaque fois qu’il fait un bond stratégique, des avancées positives, il va le mentionner. Vous savez qu’il a félicité tous ceux qui ont concouru à obtenir les résultats que nous avons à la date du 30 juin. Mais ce n’est pas parce que vous avez réussi quelque chose que le reste n’est pas un défi. Comme on le dit, il ne faut pas jeter le manche après la cognée. Continuons avec la même énergie, avec le même engagement si nous voulons arriver à la date du 29 novembre.
L.P. : Est-ce que vous pouvez expliquer l’étape de la certification qui est quand même très importante ?
H.T : Dans le cas de la certification, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU a également consulté, comme il le fait d’habitude, tous les partenaires pour leur proposer les critères de certification. Qui sont au nombre de cinq : La paix, l’inclusion, les médias d’Etat, la liste électorale et enfin les résultats. Le conseil de sécurité lui a demandé explicitement de certifier la liste électorale. Il va de soi qu’il va également certifier les résultats. Mais, les trois premiers critères à savoir, paix, inclusion et média d’Etat, seront certifiés implicitement. Nous voyons comment est l’ambiance générale dans le pays. On ne peut pas certifier la paix, c’est une donnée permanente, elle est fluctuante. Ce n’est pas donc une certification figée. Au fur et à mesure que l’environnement avance, la situation avance, nous constatons. L’inclusion c’est pareil. Vous voyez que personne n’a remis en cause la candidature où le droit d’un citoyen à voter. Quiconque a le droit d’être candidat, peut être candidat, quiconque a le droit d’être électeur peut l’être. C’est ça l’inclusion. En ce qui concerne les médias d’Etat, lorsque la campagne électorale va commencer, la CEI, en accord avec le CNCA, fixera l’accès égal pour tous les candidats. Ce sont ces trois critères qui seront de manière implicite.
L.P. : Le centre de commandement intégré sera chargé de la sécurisation des élections. Mais aussi les soldats de l’ONUCI. A quel niveau interviendront vos soldats?
H.T : Il y a deux niveaux de sécurisation. Le premier niveau est occupé par le centre de commandement intégré, qui comprend les forces de défense et de sécurité et les forces armées des forces nouvelles. Au second niveau, interviennent les forces impartiales de l’ONUCI. C’est comme cela qu’il a été convenu de sécuriser les élections. Et nous allons jouer notre partition jusqu’au bout. C’est dans ce cadre qu’il y a des réunions périodiques entre ce que nous appelons les cadres généraux : les deux généraux des forces impartiales, les deux généraux des forces ivoiriennes.
L.P. : La réunion du 23 juillet du Conseil de Sécurité va-t-elle examiner la sanction prise contre certains acteurs ivoiriens?
H.T. : Je ne le sais pas. Je ne peux pas vous communiquer l’ordre du jour parce que je ne le sais pas. Je sais que c’est sur la situation en Côte d’Ivoire et que le Conseil de sécurité va examiner le 28ème rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur l’ONUCI. C’est ce que je peux vous dire pour l’instant. Je ne sais pas s’il y a d’autres points qui vont être soumis par les Etats membre de l’ONU,
L.P. : Un commentaire sur l’avancement du processus de la paix?
H.T : La paix et la stabilité sont établies en Côte d’Ivoire. Il y a une grande liberté de circulation du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Je pense que de plus en plus des personnes sont rassurées, notamment dans leurs activités. Il faut pouvoir aller au champ, il faut que les femmes aient la possibilité d’aller et revenir sans être inquiétées par les actes de banditisme. Tout cela constitue la paix. C’est un ensemble de choses qu’il faut. C’est ça qui rend difficile la certification explicite de la paix. Elle n’est pas constante, elle est variable en fonction de l’évolution du climat social et économique. C’est pourquoi il faut soigner la paix avec beaucoup d’attention. Au-delà de l’accompagnement de l’Accord de Ouagadougou, l’ONUCI a également pour mandat d’assurer la paix et la stabilité dans le pays. On peut dire que nous sommes satisfaits. Toutefois, nous veillons au grain. Il faut être vigilant.
L.P. : La paix et la stabilité vont de paire avec la sécurité. Est-ce que ces derniers temps on vous a signalé des cas flagrants de violation de droit de l’Homme ?
H.T : Il y a encore beaucoup de travail à faire. Il y a surtout des violences faites aux femmes. Mais, je dois dire que ce n’est pas spécifique à la Côte d’Ivoire. C’est une œuvre de longue haleine qui va au-delà du processus de paix. Après les élections, le gouvernement qui sera élu, fera face à ces violations de droit de l’Homme. Mais, nous avons nos collègues du droit de l’Homme du genre qui travail lent sur le dossier.
L.P. : La cohabitation entre l’ONUCI et les acteurs de la crise est-elle harmonieuse?
H.T : Je constate que la cohabitation se passe bien. Les relations que nous avons avec tous les acteurs sont bonnes. Avant le départ du représentant spécial à New York, il a rencontré tous les acteurs, je n’ai pas entendu des sons de discordance entre lui et les membres du CPC, les choses se passent très bien. Vous savez, chacun pense vouloir bien faire pour la même cause. Parfois, il y a des différences de méthodologies, d’approches qui expliquent les incompréhensions. Nous tendons vers un même idéal et nous l’atteindrons. Je voudrais dire pour conclure que le chronogramme que nous demandons, ce n’est pas pour faire plaisir à la communauté internationale, c’est un droit du peuple ivoirien.
Yves M. ABIET