Rebondissement dans l’affaire Kiefer : Pourquoi toujours Mme Gbagbo?

L’affaire Kieffer, refait surface. Avant-hier, un autre témoin est apparu et a encore accusé l’entourage de la Première dame Simone Ehivet Gbagbo d’être mêlé à la disparition du journaliste Franco-Canadien dont on n’a plus de nouvelles depuis le 16 avril 2004. Celui qui s’est présenté comme un ancien militaire qui répond au nom de Alain Gossé a fait des révélations troublantes qui pointent un doigt accusateur sur l’entourage de la Première dame de Côte d’Ivoire. Selon lui, trois hommes, Seka Yapo Anselme, chargé de la sécurité de Mme Gbagbo, Patrice Baï, à l'époque chef de la sécurité de la présidence, et Jean-Tony Oulaï, soupçonné d'avoir dirigé le commando, ont participé à l’interrogatoire. Un interrogatoire qui s’est passé dans les locaux de la Présidence de la République. Morceaux choisis: "De la cellule, j'ai échangé avec lui (NDLR Kiefer) par le grillage, on a causé, il m'a demandé de l'eau et des cigarettes", témoigne-t-il. Avant de préciser: "Mais ce qui est sûr, je vous le dis, Mme Gbagbo n'est pas trop impliquée, c'est son cabinet ou sa garde rapprochée! Mais c'est une bavure". Le premier mis en cause ne s’est pas fait attendre pour apporter la réplique. Seka Yapo Anselme soutient que ces témoignes sont archi-faux et précise que ce dernier qui s’est fait appeler Alain Gossé se nomme en réalité Zinsonni Nobila Paul, né le 1er janvier 1960 à Zitougou, de Zinsonni Nadiga et de Hambou Lanoupa et exerce la profession de Secrétaire général des relations extérieures comme mentionné sur sa carte d’identité consulaire du Burkina Faso.
Selon toujours l’aide de camp de Mme Gbagbo, le béret sur sa tête de Zinsonni Nobila Paul est la preuve est la preuve du faux qu’il dénonce. En Côte d’Ivoire, le macaron sur le béret militaire se trouve du côté droit et non du côté gauche. Conclusion, il s’agit d’une manipulation. Mais donc tel est le cas, à manipulation, manipulation et demie pourrait-on dire. Dans la mesure où rien ne certifie que l’aide de camp de la Première dame est dans le vrai lui aussi. La grande préoccupation est celle-ci. Pourquoi toujours Simone Gbagbo? Ou plus précisément pourquoi toujours son entourage? Tous les témoignages vrais ou faux, suscités ou avérés sont formels qui accusent son entourage. De Bahagbé Germain, à Alain Gossé Zinsonni ou Nobila Paul, c’est selon en passant par Seydou Berté, tous ont des témoignages certes différents, mais qui se recoupent en un point: l’implication de l’entourage de la Première dame. Que retenir de tout cela? Faites vos jeux.

Yves-M. ABIET