Le Patriote : le témoignage d’Alain Gossé apporte-t-il du nouveau dans l’affaire Guy-André de votre frère ?
Bernard Kieffer : Moi, je pense que oui ! Parce que ce témoignage vient préciser et confirmer des informations que nous avions déjà au travail en particulier des juges d’instruction français et ivoiriens. Et aussi grâce au témoignage de Berté Seydou, le chauffeur du commando qui a enlevé mon frère. Ce témoignage du ‘‘major Gossé’’ me paraît très important car il apporte des précisions extrêmement importante pour l’enquête. Par exemple, il confirme que mon frère a été détenu à la Présidence juste après son enlèvement, il confirme l’implication de suspects dont les noms sont dans les dossiers des juges français depuis le début. Je veux parler de Jean Tony Oulaï, Anselme Seka Yapo, Patrice Baï. Ce témoignage nous apporte également des précisions sur l’exécution de mon frère qui serait survenue deux jours après son enlèvement. Pour moi, c’est un témoignage extrêmement important.
L.P. : Ce témoignage vous semble-t-il crédible ? Il fait polémique à Abidjan.
B.K. : Sur le fond, toute ce que dit ce témoin me paraît crédible. Je tiens à vous préciser qu’on a diffusé juste quelques minutes sur la télévision française France 3. Alors que son témoignage environ 30 minutes. Avant de polémiquer, je souhaite qu’on sache exactement ce qui est dans ce reportage. Cela dit, ce que moi j’ai entendu, ce que j’en sais ne donne pas lieu à polémique puisqu’il dit ce qu’on savait déjà. Il n’apporte des éléments nouveaux mais il ne fait non plus de révélations fracassantes. Je ne sais pourquoi il aurait polémique. Je crois que c’est sur son identique qu’il y a beaucoup plus la polémique. On en saura beaucoup plus le moment venu. Quand cet homme sera définitivement en sécurité.
L.P. : Son témoignage ne disculpe-t-il pas Simone Gbagbo ?
B.K. : Non ! Il la ne disculpe pas de mon point de vue. Il dit, ce n’est pas trop elle, je dis son expression, ce qui est un peu bizarre, un peu curieux. Il dit : « ce n’est pas trop trop elle qui est impliquée mais son entourage immédiat ». Or, moi quant on me dit par exemple que M. Seka Yapo Anselme est impliqué dans cette affaire, je comprends mal que Madame Simone Gbagbo ne soit pas informée de ce que fait son aide de camp. Quant on me dit que Patrice Baï et Jean Tony Oulaï sont également informés, impliqués, quant on me dit que mon frère a été détenu à la Présidence, j’ai un peu de mal à comprendre que son séjour en ces lieux ne soit pas connu du couple présidentiel, M. et Mme Gbagbo. Donc, moi je ne vois pas en quoi ce témoignage disculpe Simone ou Laurent Gbagbo. Au contraire, je vois des éléments qui confirment leur implication.
L.P. : Accepteriez-vous la thèse de la bavure ?
B.K. : Alors, ça, ce n’est pas impossible. C’est tout à fait possible ! Pourquoi pas. J’observe quand même que le ‘‘major Gossé’’ dit qu’il s’agit de rumeurs, de bruits qui lui sont parvenus qu’il s’agit d’une bavure. Il n’était pas là-bas. Cela dit, il impossible que ce soit une bavure. Moi, je n’y étais pas non plus. Je ne sais si mon frère a reçu une rafale de mitraillette qui lu a été tirée dessus volontairement ou par erreur. Toujours est-il que le résultat est même. Bavure ou pas bavure, il a été exécuté froidement alors qu’il ne faisait que son travail de journaliste. Il n’était en rien un danger pour la Côte d’Ivoire ou la population ivoirienne.
L.P. : Un témoin s’est évadé récemment de la Maca. Avez-vous reçu des assurances qu’il sera retrouvez?
B.K. : je n’ai reçu aucune assurance. Je ne pas certain que ce soit un personnage assez important dans l’instruction en cours. Je serai si plus inquiet si M. Jean Tony Oulaï s’évadait. Lui est détenu en France et je pense qu’il aura beaucoup plus de mal à le faire.
L.P. : Gossé sait-il où se trouve le corps de notre confrère ?
B.K. : Je ne sais pas s’il sait exactement où se trouve le corps, si c’est le cas, ce sera intéressant qu’il nous le dise. C’est tout de même cela l’un des objectifs prépondérants pour la famille. On ne se fait aucune illusion sur le sort qui lui a été réservé. Nous demandons une nouvelle fois, à l’occasion de ce témoignage, aux autorités ivoiriennes de nous restituer le corps de Guy-André Kieffer. Nous voulons son corps pour lui donner un enterrement digne de son nom en France, dans son pays. Ensuite, ce que nous c’est que les commanditaires et les exécutants de ce crime aient à répondre de leurs actes devant la justice française et/ou ivoirienne.
L.P. : En dehors du reportage de Fr3, le juge Ramaël ou vous-même avez rencontré Gossé ?
B.K. : Je ne crois qu’il l’ait rencontré. Je crois qu’il en a l’intention et souhaite le faire. Le témoignage que le ‘‘major Gossé’’ livre a Fr3 doit être conforté et consolidé par une audition de cet homme en bonne et due forme par les juges français dans le cadre de l’instruction.
L.P. : Au-delà de l’audition de M. Bouabré et Mme Gbagbo, quelle est l’étape suivante en Côte d’Ivoire ?
B.K. : Je pense que je juge Ramaël ne reviendra en Côte d’Ivoire que s’il a des raisons déterminantes de le faire. S’il s’avère que cela est décisif pour l’éclatement de la vérité. S’il s’agit d’écouter pour la énième fois des témoins qui disent qu’ils ne sont au courant de rien, qu’ils n’ont jamais rencontré ni entendu parler de mon frère alors que tout montre le contraire, ça m’étonnerait. Enfin, ils ne sont pas très adeptes des missions touristiques.
par KIGBAFORY Inza
Bernard Kieffer : Moi, je pense que oui ! Parce que ce témoignage vient préciser et confirmer des informations que nous avions déjà au travail en particulier des juges d’instruction français et ivoiriens. Et aussi grâce au témoignage de Berté Seydou, le chauffeur du commando qui a enlevé mon frère. Ce témoignage du ‘‘major Gossé’’ me paraît très important car il apporte des précisions extrêmement importante pour l’enquête. Par exemple, il confirme que mon frère a été détenu à la Présidence juste après son enlèvement, il confirme l’implication de suspects dont les noms sont dans les dossiers des juges français depuis le début. Je veux parler de Jean Tony Oulaï, Anselme Seka Yapo, Patrice Baï. Ce témoignage nous apporte également des précisions sur l’exécution de mon frère qui serait survenue deux jours après son enlèvement. Pour moi, c’est un témoignage extrêmement important.
L.P. : Ce témoignage vous semble-t-il crédible ? Il fait polémique à Abidjan.
B.K. : Sur le fond, toute ce que dit ce témoin me paraît crédible. Je tiens à vous préciser qu’on a diffusé juste quelques minutes sur la télévision française France 3. Alors que son témoignage environ 30 minutes. Avant de polémiquer, je souhaite qu’on sache exactement ce qui est dans ce reportage. Cela dit, ce que moi j’ai entendu, ce que j’en sais ne donne pas lieu à polémique puisqu’il dit ce qu’on savait déjà. Il n’apporte des éléments nouveaux mais il ne fait non plus de révélations fracassantes. Je ne sais pourquoi il aurait polémique. Je crois que c’est sur son identique qu’il y a beaucoup plus la polémique. On en saura beaucoup plus le moment venu. Quand cet homme sera définitivement en sécurité.
L.P. : Son témoignage ne disculpe-t-il pas Simone Gbagbo ?
B.K. : Non ! Il la ne disculpe pas de mon point de vue. Il dit, ce n’est pas trop elle, je dis son expression, ce qui est un peu bizarre, un peu curieux. Il dit : « ce n’est pas trop trop elle qui est impliquée mais son entourage immédiat ». Or, moi quant on me dit par exemple que M. Seka Yapo Anselme est impliqué dans cette affaire, je comprends mal que Madame Simone Gbagbo ne soit pas informée de ce que fait son aide de camp. Quant on me dit que Patrice Baï et Jean Tony Oulaï sont également informés, impliqués, quant on me dit que mon frère a été détenu à la Présidence, j’ai un peu de mal à comprendre que son séjour en ces lieux ne soit pas connu du couple présidentiel, M. et Mme Gbagbo. Donc, moi je ne vois pas en quoi ce témoignage disculpe Simone ou Laurent Gbagbo. Au contraire, je vois des éléments qui confirment leur implication.
L.P. : Accepteriez-vous la thèse de la bavure ?
B.K. : Alors, ça, ce n’est pas impossible. C’est tout à fait possible ! Pourquoi pas. J’observe quand même que le ‘‘major Gossé’’ dit qu’il s’agit de rumeurs, de bruits qui lui sont parvenus qu’il s’agit d’une bavure. Il n’était pas là-bas. Cela dit, il impossible que ce soit une bavure. Moi, je n’y étais pas non plus. Je ne sais si mon frère a reçu une rafale de mitraillette qui lu a été tirée dessus volontairement ou par erreur. Toujours est-il que le résultat est même. Bavure ou pas bavure, il a été exécuté froidement alors qu’il ne faisait que son travail de journaliste. Il n’était en rien un danger pour la Côte d’Ivoire ou la population ivoirienne.
L.P. : Un témoin s’est évadé récemment de la Maca. Avez-vous reçu des assurances qu’il sera retrouvez?
B.K. : je n’ai reçu aucune assurance. Je ne pas certain que ce soit un personnage assez important dans l’instruction en cours. Je serai si plus inquiet si M. Jean Tony Oulaï s’évadait. Lui est détenu en France et je pense qu’il aura beaucoup plus de mal à le faire.
L.P. : Gossé sait-il où se trouve le corps de notre confrère ?
B.K. : Je ne sais pas s’il sait exactement où se trouve le corps, si c’est le cas, ce sera intéressant qu’il nous le dise. C’est tout de même cela l’un des objectifs prépondérants pour la famille. On ne se fait aucune illusion sur le sort qui lui a été réservé. Nous demandons une nouvelle fois, à l’occasion de ce témoignage, aux autorités ivoiriennes de nous restituer le corps de Guy-André Kieffer. Nous voulons son corps pour lui donner un enterrement digne de son nom en France, dans son pays. Ensuite, ce que nous c’est que les commanditaires et les exécutants de ce crime aient à répondre de leurs actes devant la justice française et/ou ivoirienne.
L.P. : En dehors du reportage de Fr3, le juge Ramaël ou vous-même avez rencontré Gossé ?
B.K. : Je ne crois qu’il l’ait rencontré. Je crois qu’il en a l’intention et souhaite le faire. Le témoignage que le ‘‘major Gossé’’ livre a Fr3 doit être conforté et consolidé par une audition de cet homme en bonne et due forme par les juges français dans le cadre de l’instruction.
L.P. : Au-delà de l’audition de M. Bouabré et Mme Gbagbo, quelle est l’étape suivante en Côte d’Ivoire ?
B.K. : Je pense que je juge Ramaël ne reviendra en Côte d’Ivoire que s’il a des raisons déterminantes de le faire. S’il s’avère que cela est décisif pour l’éclatement de la vérité. S’il s’agit d’écouter pour la énième fois des témoins qui disent qu’ils ne sont au courant de rien, qu’ils n’ont jamais rencontré ni entendu parler de mon frère alors que tout montre le contraire, ça m’étonnerait. Enfin, ils ne sont pas très adeptes des missions touristiques.
par KIGBAFORY Inza
