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Économie Publié le jeudi 30 juillet 2009 | Le Mandat

Lutte contre la pauvreté en milieu rural - M. Nguetta Kamanan (Chancelier de l’Association Ivoirienne pour l`Enfance) : " Nous avons des projets de centres d`éducation préscolaires en milieu rural "

M. N'Guetta Kamanan est le chancelier de l'Ong Association Ivoirienne pour l'Enfance. A travers cette interview, il parle des principaux objectifs de sa structure, de la récente visite de la vice-présidente mondiale de l'Organisation Mondiale de l'Education Préscolaire (Omep) chargée de l'Afrique, reçue par son Ong, de la participation de l'Association Ivoirienne pour l'Enfance à la journée mondiale de l'Omep prévue au début du mois d'août à Lagos au Nigeria…

M. Le chancelier, dans le cadre de vos activités, vous avez reçu récemment la vice présidente mondiale de l'organisation mondiale de l'éducation préscolaire (OMEP) chargée de l'Afrique, Mme Victoria Belewu. Quelles ont été vos impressions ?
D'abord, c'est une satisfaction. Parce que cela témoigne de la confiance à nous faite par l'OMEP. Et cela permet de confirmer les résultats que nous avons déjà obtenus dans le cadre de nos actions. Toutes choses qui nous permet d'être confiants pour nous même et pour l'ensemble de nos membres.

Mme Victoria Belewu a séjourné dans le N’zi Comoé pendant trois (3) jours où elle s'est rendue compte de vos actions sur le terrain. Alors, quel bilan pouvez-vous faire de cette visite sur le terrain ?
Du point de vue de son séjour, tout s'est bien passé. Pour l'organisation de son séjour et de son voyage à l'intérieur du pays, je peux dire que le bilan est positif.

Monsieur le chancelier qu'est ce que l'association Ivoirienne pour l'enfance ?
L'association Ivoirienne pour l'enfance s'occupe des enfants et de la mère. Parce que dans tous les pays du monde, dans toutes les communautés, ce sont ces deux groupes sociaux qui sont les plus fragiles. Quand il y a des guerres, la famine, des épidémies et des problèmes politiques, se sont les plus touchés. Donc, notre association vise à faire en sorte qu'aussi bien l'enfant que la mère puisse tirer le meilleur avantage de la vie. Faire la promotion de l'enfant et de la femme. Donc la promotion de toute la société.

Avez-vous atteint ces objectifs ?
On ne peut pas dire qu'on a atteint tous ces objectifs, mais on n’oeuvre de sorte à les atteindre. Parce que tant qu'il aura des hommes sur la terre, les problèmes continueront de se poser. Et ayant toujours en face deux groupes sociaux vulnérables, notre concours consiste à faire en sorte qu'on apporte des contributions. Tant que nous aurons la force pour le faire, nous le ferons.

Quel est votre champ d'action ?
C'est une Ong à caractère national. D'ailleurs, l'étape finale que nous allons atteindre nous donnera le statut d'Ong nationale. Mais cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas actuellement au plan national. Nos activités s'étendent sur l'ensemble du territoire national. Mais comme nous n'avons pas assez de moyens pour le moment, nous commençons par certaines localités. Et progressivement nos actions pourront s'étendre au niveau de toute la nation.

Qu'avez-vous fait concrètement sur le terrain ?
Sur le terrain nous menons actuellement deux types d'actions. La première concerne les soins directs par des médicaments, et la seconde concerne la mise en place de structures sanitaires. Au niveau des médicaments, nous avons contribué à plusieurs reprises à mettre, à la disposition des populations, des médicaments contre le paludisme. Cela a été renouvelé plusieurs fois. Nous avons distribué des vertifuges. Les cibles principales étaient les enfants et les femmes. Mais, d'une façon générale, toutes les couches en ont bénéficié. En ce qui concerne les actions structurelles, nous avons initié des projets de centre de santé dans le village de Diékouadiokro (M'Batto) pour lequel nous avons déjà donné une contribution. C'est la contribution des partenaires ou des ambassadeurs, afin que ce projet rentre dans sa phase d'exécution effective. Nous avons également des projets dans le sens de la formation des jeunes filles dans les villages, de l'hygiène et de la propreté en milieu rural. Mais ces projets n'ont pas encore démarré.

Vous avez parlé de projets pour les jeunes filles et les enfants qui sont les plus vulnérables ?
Nous avons un grand projet qui consiste à mettre en place un centre qui comprendra à la fois une école et un centre de formation. Il y a également des projets de cantines. Nous avons aussi les projets de centres d'éducation préscolaires qui concernent les enfants de 0 à 6 ans. Ces centres seront permanents. Cela permettra aux parents qui vaquent aux travaux champêtres d'avoir des enfants bien surveillés et éduqués.

A vous entendre, on se demande si ces centres permanents d'éducations préscolaires sont spécifiques aux enfants des zones rurales ?
Ce n'est pas que l'Ong est orientée uniquement vers les populations paysannes. Mais vous savez qu'en ville, il y a des structures qui existent d'une part, et d'autre part en ville, les parents ont plus de moyens. Généralement, c'est le milieu rural qui est le plus défavorisé. Et c'est ce milieu qui a le plus besoin de soutien. Pour le moment, notre cible principale, ce sont les enfants des milieux ruraux.

M Le chancelier, à combien d'adhérents êtes-vous ?
Au niveau des membres actifs nous sommes à 366 personnes, avec les sympathisants, nous tournons autour de 418 membres.

Aujourd'hui, vous attendez une étape très importante. Il s'agit du passage de votre Ong, du statut de comité provisoire au comité préparatoire. A cet effet, vous devez répondre au rendez-vous de l'Omep internationale prévu très prochainement à Lagos au Nigeria. Comment préparez-vous cette rencontre ?
Ces rencontres internationales sont comme des examens de passage pour nous. C'est pourquoi, bien que ce ne soit pas facile financièrement de participer à cette rencontre, il n'est pas non plus bon de ne pas être présent. Parce que l'absence signifierait un défaut ou une absence d'activité. Donc nous mettrons tout en œuvre pour que l'Ong soit présente à Lagos. Car très bientôt, nous passerons à une étape supérieure. A partir de ce moment nous n'avons pas le droit de manquer aux rencontres internationales. Nous y serons.

Qu'avez-vous prévu en cas de rencontre avec ces nombreux financiers ou partenaires?
Nous avons un dynamique président qui a mis en place un très grand nombre de projets que nous analysons et regardons souvent. Et donc, ce sera l'opportunité pour notre Ong Ivoirienne de rencontrer d'autres partenaires et institutions afin de leur présenter et de leur vendre nos projets, nous avons divers projets dans le domaine social, concernant l'enfance et la femme. Ce sont les centres de santé préscolaires spécialisés, les centres socio sanitaires, les structures d'éducation féminines.

Si tout se passe bien, en 2010, votre Ong passera au dernier grade qui sera de représenter l'Omep au niveau national. Avant cette date, n'avez-vous pas des craintes ?
Nous n'avons pas de crainte, c'est plutôt un souhait que nous voulons voir exaucer très rapidement. Nos vœux, c'est donc d'être une Ong nationale qui nous permettra d'avoir des agents permanents qui réfléchiront toujours à nos projets en faveur des femmes et des enfants. Ce que nous souhaitons, c'est d'avoir à cette étape tout le soutien nécessaire aussi bien auprès d'autres institutions qu'auprès de l'Ong mère.

La vice présidente, Mme Belewn, vous a conseillé de travailler avec le gouvernement. Avez-vous prévu cela dans votre planning ?
Il y a 2 ans, 3 ans, nous n'étions pas invités par le ministère de l'intérieur, mais depuis un an, nous sommes sollicités par ce ministère chaque fois qu'il y a des activités. Donc, nous allons continuer de développer cette collaboration avec l'Etat. Etant entendu que lorsque nous passerons à l'étape d'Ong nationale, cela nous permettra d'avoir plusieurs avantages. Il est évident qu'en tant que Ong humanitaire, nous puissions disposer de certaines facilités venant de l'Etat. Donc nous allons faire en sorte de remplir toutes les conditions demandées par l'Etat afin de bénéficier de ses faveurs.

Existe-il des difficultés majeures dans vos actions sur le terrain ?
Nos difficultés sont de 2 types. Au plan administratif, étant donné que nous n'avons pas encore un statut d'utilité publique, il y a des facilités que nous ne pouvons pas avoir au niveau de l'Etat. L'autre difficulté, c'est que nous sommes dans un milieu où la population est très pauvre. La plupart du temps, les projets doivent être réalisés avec une contribution de l'ordre de 10% des bénéfices. Ce n'est souvent pas facile de réunir ces 10%. Mais avec les personnes de bonne volonté, les donateurs, on arrive de temps en temps à les réunir. Le reste, concerne le niveau routier. Nous exerçons en milieu rural, il faut aller dans les villages et les routes sont impraticables. Alors, si nous avons des institutions qui veulent nous donner des véhicules de type 4x4 qui peuvent passer les voies difficiles, cela pourra soulager énormément notre Ong.

Avez-vous un message particulier ?
Ce n'est pas facile d'entrer dans une action de type humanitaire. Parce que la cible est un groupe qui par définition est démunie. Donc, les besoins sont énormes et ce n'est pas facile de les satisfaire car, tout est à la fois prioritaire. Ce que je souhaite, c'est d'adresser un appel à l'ensemble des membres de notre organisation, c'est-à-dire, les 418 membres y compris les membres actifs afin qu'ils ne prennent pas les difficultés rencontrées comme des choses insurmontables. C'est toujours difficile de démarrer une activité. Quand nous aurons le statut de Ong nationale, nous aurons certaines facilités. Donc, je leur demande de prendre courage, de persévérer. Je les remercie déjà pour ce qui a été fait. Le chemin est un peu long. Il nous reste un an et demi. Et à la fin, nous aurons la satisfaction.

Réalisée par Benoît Kadjo
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