Ibn Chambas s’est démené comme un beau diable. La commission de la Cedeao qu’il préside a multiplié les démarches. De guerre lasse, il a pris la mesure symbolique de ne pas envoyer d’observateurs au Niger. Mesure minimale pour un homme qui a les marges de manœuvre limitées. Pour que la position de la Cedeao exprimée contre le referendum de Tandja ait pu avoir du poids, l’implication forte des chefs d’Etat de la sous-région était indispensable. Et sur ce terrain, les fonctionnaires d’Abuja se sont retrouvés bien seuls. Le président du Nigeria a envoyé quelques signaux vers son entêté voisin, mais Umaru Yar’Adua n’a pas été suivi. C’est que, dans la sous-région ouest-africaine, la tentation de modification des constitutions reste très forte. Guinée, Sénégal, hier, le Niger aujourd’hui, le virus gagne du terrain. Au Burkina Faso de Blaise Compaoré, des voix s’élèvent pour appeler à toucher la loi fondamentale.
Ici comme au Niger de Tandja, il s’agit de faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats. Dans la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo, des initiatives avaient été lancées visant à demander par pétition une prorogation du mandat du chef de l’Etat. Pour ses pairs adeptes de la présidence à vie, Tandja est une aubaine. Il se livre en pâture aux critiques de chez lui et d’ailleurs. Et après ce sera du déjà vu et du déjà entendu. Un tel homologue précieux, personne ne veut l’incendier. Et les chefs d’Etat ont laissé Chambas se lamenter. Le pauvre leur permet de dire que la Cedeao a protesté. La forme est donc sauve. Pour le reste, les princes à vie savent qu’ils ont un boulevard devant eux pour mourir au pouvoir. Tandja a donc réussi son coup de force avec la bénédiction des autres présidents de la sous-région.
D. Al Seni
Ici comme au Niger de Tandja, il s’agit de faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats. Dans la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo, des initiatives avaient été lancées visant à demander par pétition une prorogation du mandat du chef de l’Etat. Pour ses pairs adeptes de la présidence à vie, Tandja est une aubaine. Il se livre en pâture aux critiques de chez lui et d’ailleurs. Et après ce sera du déjà vu et du déjà entendu. Un tel homologue précieux, personne ne veut l’incendier. Et les chefs d’Etat ont laissé Chambas se lamenter. Le pauvre leur permet de dire que la Cedeao a protesté. La forme est donc sauve. Pour le reste, les princes à vie savent qu’ils ont un boulevard devant eux pour mourir au pouvoir. Tandja a donc réussi son coup de force avec la bénédiction des autres présidents de la sous-région.
D. Al Seni