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Politique Publié le vendredi 7 août 2009 | RFI

Affaire Kieffer : 2 Français inculpés par la justice ivoirienne

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire a inculpé, fin juillet, deux Français vivant à Abidjan pour « complicité d'arrestation arbitraire, enlèvement et séquestration ». Joints par RFI, le conseiller du président Gbagbo, Jean-Yves Garno et l'homme d'affaires Jean-Michel Aron-Bruneutière, qui sont toujours en liberté, ne comprennent pas cette mise en cause et clament leur innocence. Alors que le procureur Raymond Tchimou, lui, est depuis le début de semaine à Paris pour entendre d'autres Français qu'il estime responsables de la disparition de Guy-André Kieffer. Autant dire, une offensive tous azimuts de la justice ivoirienne.

Le procureur Raymond Tchimou est, depuis le début de semaine, à Paris pour entendre d'autres Français qu'il estime responsables de la disparition il y a cinq ans du journaliste franco-canadien. Comme pour préparer le terrain, juste avant de s'envoler pour la France, le procureur Tchimou a inculpé deux Français résidant à Abidjan. Toujours en liberté, le conseiller du président Gbagbo Jean-Yves Garnault et l'homme d'affaires Jean-Michel Aron-Brunetière ne comprennent pas cette mise en cause et clament leur innocence. Ils ont « démenti formellement toute implication dans cette affaire ».

Ce n'est pas la première fois que le procureur ivoirien évoque une « piste française » dans l'enlèvement de Guy-André Kieffer en avril 2004. Déjà en juillet 2008, peu de temps après que le juge d'instruction français Patrick Ramael ait annoncé son intention d'entendre la première dame Simone Gbagbo, le magistrat ivoirien affirmait que le journaliste aurait été victime de ses ex-employeurs du cabinet Commodities Corporate Consulting (CCC). Mobile du crime, selon Raymond Tchimou : Guy-André Kieffer aurait tenté de faire chanter les membres de ce cabinet à partir d'informations compromettantes en sa possession.

A Paris, le procureur ivoirien indique qu'il souhaite entendre deux autres membres de cette société chargée, entre 2001 et 2002, de restructurer la filière cacao et que de nouvelles inculpations pourraient suivre. La famille de Guy-André Kieffer et des sources proches de l'enquête française ne croient pas à cette piste. Selon elles, il s'agit d'un « contre-feu allumé par les autorités d'Abidjan ». Il faut dire que la relance de cette piste française intervient dans la foulée du témoignage d'Alain Gossé, un homme qui se présente comme un major de l'armée ivoirienne et qui affirme avoir vu Guy-André Kieffer dans les sous-sols de la présidence juste après son enlèvement.
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