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Necrologie Publié le mercredi 19 août 2009 | Le Nouveau Réveil

Hommage/ Guédé Guinan “chanté” par Jean Kambiré

A l`heure, où paraîtront ces lignes, je ne pourrai pas être avec le groupe, pour te rendre le dernier hommage, digne du fils de cette région, où naguère, l`on chassait les Antilopes, (cité des Antilopes) que tu dirigeais avec maestria, parce que cloué au lit, par une maladie pernicieuse.

Cher Frère!
N`eût été la volonté du Seigneur, j`allais dire quel gâchis? Pour la nation, pour ton parti, pour tes collègues scientifiques, dont tu es un des plus doués, des plus éminents. Mais ton humilité cachait cette aura. Nous nous sommes rencontrés à l`hémicycle de notre Assemblée Nationale, après notre élection; toi, député de Daloa Commune avec ton colistier Docteur TOURE Lancina et moi Député, du Département à l`époque couvrant les Sous-Préfectures de Bouna, Nassian, Téhini et après, Doropo. Nous étions en 1980. Au cours des combats que nous menions, pour faire hisser au perchoir, notre candidat de l`époque, tu avais en charge de convaincre les nouveaux élus du haut Sassandra et moi tout le grand Nord aidé en cela par des doyens que volontairement je tairai les noms, mais parmi ceux-ci, deux excellaient, l`un se détachait, par son caractère, son intrépidité, j`ai nommé le doyen Lamine FADIKA que soutenait un autre et non des moindres batailleurs et résistant jusqu`à l`âme le Doyen CISSE, Lanciné d`Odiénné. Le "Directeur Scientifique" de cette noble cause, que nous entamions à cette époque n`étant autre que l`éminent Juriste Nemin Noël, Député de Katiola-Fronan, une équipe vraiment soudée. Nos réunions se tenaient, alternativement dans les résidences du Doyen CISSE Lanciné à Marcory Résidentiel au bord de la lagune et chez cet autre Doyen Lamine FADIKA au Plateau lndénié. Les débats étaient souvent houleux. Quand le caractère des débats devenaient très secrets, nous nous retrouvions en groupe restreint à la résidence de notre mentor à Cocody qui venait de rentrer des Etats -Unis, où il occupait de très hautes fonctions à la Banque Mondiale ayant tout laissé pour venir occuper le fauteuil de Député-Maire de Daoukro. Nous autres, qui faisions office de jeunes étaient au nombre de (5) cinq Députés nouvellement élus. Toi GUEDE Frédéric, YORO Joachim de Guibéroua, Begnagnan Bogui de Lakota (Paix à son âme) et DIOULO Emmanuel, du Plateau (Paix aussi à son âme) et l`auteur de cette lettre, votre serviteur Jean Kambiré de Bouna. Nous sommes sortis vainqueurs puisque notre candidat a été élu au premier tour Président de l`Assemblée Nationale et cela nous a valu notre entrée comme secrétaires dans le Bureau à l`Assemblée Nationale. Toi et moi partagions le même bureau ainsi que Danielle Boni Claverie et YORO Joachim que respectueusement nous appelions: chef du village de Gbéloua. Des moments intenses, nous les avons passés! Ce fut merveilleux... Ce que j`ai constaté en toi m`a édifié. S`il est vrai que dans toutes les grandes familles, il y a un empêcheur de tourner en rond, tu en étais le champion et tu fus le diseur de vérités même si elles sont blessantes. Tu ne mâchais jamais tes mots à l`égard de personne. Calme à souhait, mais ton esprit de la fronde déteignait sur ta démarche même si parfois ton langage est brutal, il est aussi direct et plein de sens. Cher FRED, l`égrener le chapelet de tous ceux que nous aurions voulu immortels est assurément une funeste mission. Ne pas le faire eût été un manquement grave à mon tempérament et à ma sensibilité de journaliste, ami de longue date du disparu témoin de son temps. Pour tous ceux qui connaissaient G.G.F, je les sens; leur douleur est aujourd`hui plus qu`intense et sans limite. Elle est même sourde et elle est muette. Un puissant maillon de la chaîne de la cité des Antilopes vient d`être brisé; surprise et stupeur habitent et envahissent tous tes amis, parents, collaborateurs, ton parti et le Président Alassane Dramane OUATTARA. Rendons-nous à l`évidence. Nous comprenons, une fois encore que rien d`humain n`est éternel. Quand nous avions appris que" FRED" était malade, nous avions le secret espoir et ferme qu`il n`était pas l`homme à lâcher les siens surtout à ce carrefour d`incertitudes et d`interrogations que traversent notre époque et notre pays. Hélas, nous voilà réduit à élever vers le Créateur et vers la postérité notre complainte. La complainte des orphelins et de ceux qui l`ont connu et qui ont cru en l`étoile et lui ont offert spontanément leur admiration, leur amitié et leur cœur. Je laisserai à tes amis de promotion, à tes frères de Daloa, à ta famille, de tracer ta brillante carrière et ta biographie ô combien, riche. Quant à moi, je m`évertuerai à témoigner de ce que nous avons vécu; de l`homme tout court que j`ai côtoyé pendant sept ans. De nos préparations des stratégies à adopter quand aux amendements à apporter aux différentes lois à déposer sur nos bureaux par les différents commissaires du gouvernement. Tu aimais rappeler, ton souhait de voir tes proches avoir de la persévérance et surtout de la rigueur du travail bien fait. Tu m`interpellais en ces termes: "John" comme tu aimais m`appeler" depuis ma jeunesse, disais-tu, j`ai toujours privilégié l`autorité de la compétence à la compétence de l`autorité. Tu renchérissais en me disant:" il est préférable d`être reconnu chef par ses pairs au lieu de demander à ses pairs d`être leur chef", fin de citation. C`est cela Frédéric GUEDE Guinan. Notre récente rencontre à Bondoukou où tu présidais la cérémonie de clôture des jeunes de ton parti, m`a laissé entrevoir 1`homme qui, avec ses coups de gueule, déroutait ses adversaires, ses flèches oratoires aussi acérées que des plumes d`acier, sa verve poétique et sa caustique dialectique résonnent encore dans toutes les contrées où il fut envoyé en mission pour le compte de son parti. Ta verve, cher" FRED" ! Résonne encore dans ces hameaux comme un pavé dans la mare tranquille du confort et des habitudes installées.
"FRED" dérangeait et son militantisme passionné dérangea toute sa vie sur la terre des Hommes. Il se voulait l`incarnation de la continuité d`un autre "Grand", DIOULO Emmanuel, force de fidélité, d`humilité, d`abnégation et de patience. Patiemment avec conviction tel que je te connais, aux côtés de tes collaborateurs du parti à Daloa, tu contribuais à faire de la région, le bastion de ton parti. Les Responsables du parti au plus haut niveau, les militantes et les militants de Daloa et du RDR témoigneront toujours et à juste titre de leur gratitude au Baobab que tu as été à l`ombre duquel depuis des générations présentes et à venir deviseront paisiblement encore longtemps. Dans cette région de Daloa, dans les forêts, dans les hameaux les plus reculés. Longtemps encore les cors sonneront, les tam-tams crépiteront, les grelots résonneront, car chez vous comme chez nous, le guerrier ne meurt jamais.
Sur une chaise roulante en ce moment, moi j`ai espoir que je guérirai. Je suis à me demander encore d`où vient ce mal horrible, intolérable, la maladie, la souffrance, la mort ? L`énigme reste sans réponse. Mais le fait est là. L`homme dans la société avoue son impuissance devant cette mort, qui frappe tous. L`océan des larmes suffiront-elles à atténuer nos douleurs? Je ne le pense pas. Heureusement, chez vous les Bétés comme chez nous les Lobis, les veillées funèbres sont là pour traduire en complaintes à la fois déchirantes et sereines la perte cruelle de l`être cher. Tu retrouveras dans l`au-delà auprès de DIEU-le Père dans ce royaume céleste où Amour rime avec justice et égalité, ceux avec qui nous avons concocté le transfert réussi de la capitale du pays d`Abidjan à Yamoussoukro; évènement inoubliable ! Ils nous ont devancés, ces acteurs du transfert, salue-les au passage; dis-leur qu`en attendant notre rappel auprès de DIEU-le Père, car c`est le passage obligé. Le transfert a commencé à pendre forme mais ceux qui veulent immortaliser cet acte ont oublié ses acteurs. Ceux qui restent encore continuent d`entretenir le flambeau. On ne nous volera pas, notre geste historique. L`équipe du transfert de la capitale, à Yamoussoukro, décidée et annoncée depuis Dakar, capitale sénégalaise, avait pour noms : Paix à leurs âmes: Emmanuel DIOULO, KOUASSI Lenoir, Begnangnan Bogui, Frédéric GUEDE Guinan : ceux qui restent encore en vie grâce à DIEU, détenteur du secret de ce transfert, qui a fait couler beaucoup d`encre sont là. Il s`agit entre autres de Ckeikna SYLLA, Jean KAMBIRE, YORO Joachim, Ali KEITA ; ceux qui assuraient le relais pour la réussite de l`évènement, alors que nous étions encore à Dakar, sont Ben SOUMAHORO et Sékou SANGARE, paix à son âme: souvent, des contre-vérités sont dites sur ce transfert sans qu`on ne prenne la peine de prendre attache avec certains auteurs qui sont encore en vie. Récemment, après une émission sur TV.2, réalisée sur le transfert de la capitale, GUEDE Guinan Frédéric, qui a suivi l`émission, m`a interpellé tard dans la nuit au téléphone pour s`indigner de certaines contre-vérités qui l`ont choqué. 24 Heures après l`appel téléphonique de FRED, j`ai saisi à mon tour l`animateur de ladite émission, Ben ZAHUI, qui a poliment accepté de m`expliquer et cela avec professionnalisme le contenu en m`assurant que nous serons les bienvenus sur le plateau lorsqu`il reprogrammera une autre émission sur le transfert de la capitale. Je pensais à toi FRED et à Ali KEITA pour rétablir un certain nombre de vérités, hélas! G.G.F. nous a lâchés sans crier gare ! Ah ! cette mort: elle frappe à droite et détruit à gauche. Oui! Elle tue en silence, elle tue le voleur et le propriétaire des biens volés. Elle tue le patron et le subalterne et mieux le propriétaire de la maison et couvre l`âme de sang. Chers frères et parents de Frédéric GUEDE Guinan. Acceptons-là, ainsi. La mort rôde partout, elle est là: inévitable, insatiable, nécessaire, et à la limite utile comme une précieuse clef qui ouvre la porte de notre résidence définitive; quelle que soit la longueur de nos années sur terre. Comme quoi, nul n`est éternel sur la terre, nul n`est intouchable aussi. Qui que vous soyez, ne l`oubliez point! Nous sommes tous égaux devant la mort et DIEU le Suprême; celui-là qui reste comptable de nos faits et gestes sur terre. Le jour où il lui plaira de nous rappeler à lui, nous ne ferons que nous soumettre à sa volonté. GUEDE Guinan Frédéric, ma lettre sera une symphonie inachevée si je ne reconnaissais devant DIEU et les hommes que durant toute ta vie, ta fidélité à tes amitiés et surtout à ce que tu entreprends, que ce soit dans la vie de tous les jours et dans ta vie professionnelle et politique n`est pas négociable. Président Alassane Dramane OUATTARA, je ne vous apprends rien en vous disant que vous venez de perdre un homme du devoir et de la conviction. GUEDE Guinan, quelle fidélité! Quel amour pour son prochain! Cher frère FRED, ces larmes qui mouillent ce papier me rappelleront toujours ce que tu as toujours été sur la terre des Hommes pour nous, tes amis : la sève vivifiante de l`honneur, FRED hélas! Même ton frère que je suis ne pourra être à Daloa pour cause de maladie. Sache que le jour où l`on se décidera de te mettre sous terre, tout Daloa, ses fils et ses filles, tes héritiers, élus, cadres, ouvriers, tes étudiants, le R.D.R avec à sa tête Alassane Dramane OUATTARA et le RH.D.P., tous seront là pour te faire la promesse de poursuivre ton noble combat. Le combat pour la dignité, pour la liberté, pour la paix, pour l`élection aux Présidentielles de ton mentor. Adieu Frédéric GUEDE Guinan. Adieu, le savant et le courageux !

Jean KAMBIRE
Journaliste A/C Député
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