Certains sont partis de façon inattendue. D’autres ont choisi de quitter la radio nationale de leur propre chef, quand beaucoup de reporters sportifs ont été contraints au changement de poste. Conséquences de ces bouleversements : les auditeurs se trouvent privés de grandes voix qui les faisaient rêver.
Kanté Boubacar alias « Bouba », Jean Louis Farrah Touré dit « Loulou », Jean Baptiste Kacou Bi, Emmanuel Koffi, Brou Konan Bertin « KKB », Mohamed Fofana Darra, Rash N’guessan Kouassi… Des voix. Des reporters sportifs qui ont fait leur temps. Et marqué, à jamais, les auditeurs sportifs sur Radio Côte d’Ivoire. Des journalistes qui avaient l’amour et surtout la passion du métier de journaliste sportif. Ils en certes avaient la qualité mais ils se donnaient les moyens de l’exercer. En fouinant, en se documentant, en se formant. Une génération qui a fait rêver les auditeurs, même dans les contrées les plus reculées du pays. Parmi eux, des génies du micro comme Kanté Boubacar (qui n’est plus) et Jean Louis Farrah Touré (aujourd’hui à l’Afp) crevaient, à eux seuls, l’écran. Mêmes présents sur les stades, des auditeurs, ne pouvaient se passer de leurs commentaires. « Les anciens nous ont fait vibrer. Quand on écoutait Jean Louis Touré commenter un match, on le vivait. J’étais tout le temps scotché à mon poste récepteur. Ce n’est plus le cas. Ce n’est plus le même engouement avec la nouvelle génération », se désole Noël Kouadio, agent à la Saga. Combien sont-ils ces auditeurs qui ont décroché parce qu’ils n’accordent plus vraiment d’intérêt aux commentaires des reporters sportifs actuels ? Une chose est certaine, l’audimat en sport a drastiquement baissé. Le Directeur général adjoint de la Rti, chargé de la radio, Eloi Oulaï, ne s’en cache pas. « Nous en sommes conscients. Vous êtes même gentil. Aujourd’hui, les gens écoutent la radio pour rire parce que les reporters ne font plus leur affaire. Il faut corriger cela. Nous allons voir comment les aider. Effectivement, nous avons des problèmes à ce niveau. Beaucoup font du remplissage », reconnaît le premier responsable de la radio. Mais pourquoi cette cassure entre l’ancienne et la nouvelle génération ? Les raisons, après investigations, sont d’ordre technique, humaine, intellectuelle et environnementale. Il y a également la dure concurrence qui permet, aujourd’hui, aux auditeurs de choisir la chaîne de leurs choix. La nouvelle génération conduite par Konaté Idriss, chef du service, est consciente de cette situation. Titulaire d’une maîtrise en lettres modernes, Konaté Idriss a touché le micro pour la première fois en 1992. Il est à cheval entre la génération des ‘‘dinosaures’’ et l’actuelle. « L’objectivité nous oblige à reconnaître que la radio n’est plus écoutée comme avant. Quoi qu’on dise, ça a chuté. La radio avait les moyens et était même la vitrine des médias. On disposait d’équipements techniques fiables. Ce qui a été sauvé n’a pas été entretenu. L’autre problème, c’est la qualité des hommes. J’ai eu la chance d’avoir été encadré par Eloi Oulaï qui m’a confié à Koné Seydou. Cela m’a permis de me frotter aux Boubacar Kanté, Daniel Compaoré, Jean Louis Touré, Jean Baptiste Kacou Bi, Brou Konan, Emmanuel Koffi et tous les autres. C’étaient de gros bosseurs passionnés et talentueux. Ils méritaient leurs places. Aujourd’hui, on a l’impression que certains arrivent à la radio parce qu’ils n’ont pas eu du travail ailleurs. La technique nous dessert, ajouté à cela la qualité des hommes, cela donne le résultat actuel ». C’est clair, Konaté Idriss, comme l’ensemble des auditeurs, ne reconnaissent plus leur radio. Les grands noms comme Bouba, Jean Louis Touré, Emmanuel Koffi, Brou Konan et tous les autres manquent aux Ivoiriens quelque peu nostalgiques du passé. La relève est en train d’être assurée par une classe biberon appuyée par de vieux briscards comme Daniel Compaoré, Maurice Yao Konan. Konaté Idriss dirige les jeunes loups que sont Sylvestre Konan, Patrick N’Guessan, Brice Kouassi, Stéphane Sé, Eric Boli, Guy Roger Yobouet. Le lourd héritage repose désormais sur les épaules de neuf journalistes au service des sports. Ces reporters essayent tous les week-ends, comme ils le peuvent, de redonner confiance à des auditeurs restés nostalgiques d’un passé glorieux de la radio. « On a une tâche difficile. Avant nous, il y a eu de grands noms. Et les gens attendent beaucoup, voire trop de nous. Non seulement, ils sont nostalgiques, mais ils veulent qu’on fasse comme en Europe. Ce n’est pas évident. Que les auditeurs soient indulgents et patients. On va tout faire pour les satisfaire », relate Brice Kouassi. Une chose est certaine, entre la vieille génération et les jeunes loups, il y a un énorme fossé.
Tibet Kipré
Kanté Boubacar alias « Bouba », Jean Louis Farrah Touré dit « Loulou », Jean Baptiste Kacou Bi, Emmanuel Koffi, Brou Konan Bertin « KKB », Mohamed Fofana Darra, Rash N’guessan Kouassi… Des voix. Des reporters sportifs qui ont fait leur temps. Et marqué, à jamais, les auditeurs sportifs sur Radio Côte d’Ivoire. Des journalistes qui avaient l’amour et surtout la passion du métier de journaliste sportif. Ils en certes avaient la qualité mais ils se donnaient les moyens de l’exercer. En fouinant, en se documentant, en se formant. Une génération qui a fait rêver les auditeurs, même dans les contrées les plus reculées du pays. Parmi eux, des génies du micro comme Kanté Boubacar (qui n’est plus) et Jean Louis Farrah Touré (aujourd’hui à l’Afp) crevaient, à eux seuls, l’écran. Mêmes présents sur les stades, des auditeurs, ne pouvaient se passer de leurs commentaires. « Les anciens nous ont fait vibrer. Quand on écoutait Jean Louis Touré commenter un match, on le vivait. J’étais tout le temps scotché à mon poste récepteur. Ce n’est plus le cas. Ce n’est plus le même engouement avec la nouvelle génération », se désole Noël Kouadio, agent à la Saga. Combien sont-ils ces auditeurs qui ont décroché parce qu’ils n’accordent plus vraiment d’intérêt aux commentaires des reporters sportifs actuels ? Une chose est certaine, l’audimat en sport a drastiquement baissé. Le Directeur général adjoint de la Rti, chargé de la radio, Eloi Oulaï, ne s’en cache pas. « Nous en sommes conscients. Vous êtes même gentil. Aujourd’hui, les gens écoutent la radio pour rire parce que les reporters ne font plus leur affaire. Il faut corriger cela. Nous allons voir comment les aider. Effectivement, nous avons des problèmes à ce niveau. Beaucoup font du remplissage », reconnaît le premier responsable de la radio. Mais pourquoi cette cassure entre l’ancienne et la nouvelle génération ? Les raisons, après investigations, sont d’ordre technique, humaine, intellectuelle et environnementale. Il y a également la dure concurrence qui permet, aujourd’hui, aux auditeurs de choisir la chaîne de leurs choix. La nouvelle génération conduite par Konaté Idriss, chef du service, est consciente de cette situation. Titulaire d’une maîtrise en lettres modernes, Konaté Idriss a touché le micro pour la première fois en 1992. Il est à cheval entre la génération des ‘‘dinosaures’’ et l’actuelle. « L’objectivité nous oblige à reconnaître que la radio n’est plus écoutée comme avant. Quoi qu’on dise, ça a chuté. La radio avait les moyens et était même la vitrine des médias. On disposait d’équipements techniques fiables. Ce qui a été sauvé n’a pas été entretenu. L’autre problème, c’est la qualité des hommes. J’ai eu la chance d’avoir été encadré par Eloi Oulaï qui m’a confié à Koné Seydou. Cela m’a permis de me frotter aux Boubacar Kanté, Daniel Compaoré, Jean Louis Touré, Jean Baptiste Kacou Bi, Brou Konan, Emmanuel Koffi et tous les autres. C’étaient de gros bosseurs passionnés et talentueux. Ils méritaient leurs places. Aujourd’hui, on a l’impression que certains arrivent à la radio parce qu’ils n’ont pas eu du travail ailleurs. La technique nous dessert, ajouté à cela la qualité des hommes, cela donne le résultat actuel ». C’est clair, Konaté Idriss, comme l’ensemble des auditeurs, ne reconnaissent plus leur radio. Les grands noms comme Bouba, Jean Louis Touré, Emmanuel Koffi, Brou Konan et tous les autres manquent aux Ivoiriens quelque peu nostalgiques du passé. La relève est en train d’être assurée par une classe biberon appuyée par de vieux briscards comme Daniel Compaoré, Maurice Yao Konan. Konaté Idriss dirige les jeunes loups que sont Sylvestre Konan, Patrick N’Guessan, Brice Kouassi, Stéphane Sé, Eric Boli, Guy Roger Yobouet. Le lourd héritage repose désormais sur les épaules de neuf journalistes au service des sports. Ces reporters essayent tous les week-ends, comme ils le peuvent, de redonner confiance à des auditeurs restés nostalgiques d’un passé glorieux de la radio. « On a une tâche difficile. Avant nous, il y a eu de grands noms. Et les gens attendent beaucoup, voire trop de nous. Non seulement, ils sont nostalgiques, mais ils veulent qu’on fasse comme en Europe. Ce n’est pas évident. Que les auditeurs soient indulgents et patients. On va tout faire pour les satisfaire », relate Brice Kouassi. Une chose est certaine, entre la vieille génération et les jeunes loups, il y a un énorme fossé.
Tibet Kipré