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Économie Publié le mardi 25 août 2009 | Le Patriote

Menaces sur les entreprises : Les manœuvres du Fpi pour liquider le Groupe Cie-Sodeci

Le serpent n’est pas encore mort. En effet, la volonté du Fpi (Front populaire ivoirien) de voir disparaître les sociétés françaises ne s’est pas estompée. Ce sentiment anti-français né de la crise militaro-politique est en train de se réveiller. Et la cible aujourd’hui, est le Groupe Cie-Sodeci du Groupe Bouygues que les refondateurs, à défaut de le contrôler, veulent voir disparaître. Mais pour éviter que cela ne soit flagrant, le Fpi a décidé d’actionner le Synaseg et ensuite la Fesene. L’on se rappelle que les autorités ivoiriennes n’étaient pas très enthousiastes quant au renouvellement du contrat de concession du Groupe Cie-Sodeci. Cependant finalement, la raison a pris le pas sur les sentiments belliqueux et anti-français. L’entreprise a pu fonctionner bon an mal an. Mais c’était mal connaître ces refondateurs qui dans l’ombre ruminaient leur vengeance. Et le cheval de Troie choisi par le Fpi est M. Yao François, alors secrétaire général du Synaseg (Syndicat national des agents du secteur de l'énergie).

Les ministres Monnet, Oulaye…

A la tête de cette structure, il a fait parler négativement de lui car brandissant à chaque revendication, le spectre de la déstabilisation voire la disparition du Groupe Cie-Sodeci. Ensuite, en tant que secrétaire général de la Fesene (Fédération syndicale des travailleurs de l’eau et de l’énergie) regroupement du Synaseg et du Synatrase (Syndicat national des agents travailleurs du secteur de l`eau), il récidive dans sa tentative de déstabilisation du groupe Cie-Sodeci. Ainsi pendant 18 ans de lutte syndicale, le Synaseg a usé de menaces intempestives de grèves, de revendications irréalistes (en 2002, le Synaseg exigeait une hausse de salaire de 81%). A cela s’ajoute le non respect des protocoles signés avec la Direction générale. Face à cette attitude, la Direction générale a décidé, le 14 janvier 2009, de dénoncer le protocole de 1995. Une convention qui dispose que la Direction générale détache quatre collaborateurs, dont les secrétaires généraux des syndicats pour qu’ils se consacrent exclusivement aux activités syndicales avec les moyens requis. Les différents responsables syndicaux ont alors été affectés à des postes de travail, à l’instar de tous les autres collaborateurs. Mais alors que les autres responsables syndicaux rejoignent leurs postes d’affectation, M.Yao François et deux de ses collaborateurs refusent de rejoindre leur nouveau poste de travail. Face à cet acte d’insubordination, l’inspection du travail est saisie de l’affaire, le 19 février 2009. C’est ainsi que la procédure a été enclenchée. Au niveau de la Sodeci, c’est M. Bilé Amon, secrétaire général du Synatrase, qui, face à la gravité des accusations mettant en danger l’intégrité physique et morale du Directeur général, a été licencié le 03 mars 2009. La tutelle n’a rien fait pour régler le problème en amont. Encourageant même Yao François dans sa tentative de déstabilisation puisque jamais il n’a été rappelé à l’ordre. Yao François, Bilé Amon et bien d’autres agents de l’entreprise ont donc été remerciés pour fautes professionnelles. C’est là qu’entre en action le ministre de la Fonction publique et de l’Emploi, Hubert Oulaye. Par courrier en date du 30 juillet 2009, il fait injonction au Pca de la Sodeci et de la Cie, de réintégrer les agents licenciés. Certains le sont depuis 2004. Et bien plus, l’un, d’entre eux, est même décédé. Cette ingérence a été dénoncée par le collectif des syndicats et associations professionnelles du groupe Cie-Sodeci. Qui refuse la réintégration des ex-agents qui ont toujours oeuvré à la déstabilisation et à la disparition des deux entreprises.

…et les ‘‘Jeunes patriotes’’

Ces personnes ont sillonné les "Agoras" et les "parlements" pour vilipender, discréditer et jeter l'opprobre sur le Groupe Cie-Sodeci. Le 18 mars 2009, à la ‘‘Sorbonne’’ au Plateau, l’un des déflatés indiquait que M. Marcel Zadi Kessy, Pca du Groupe ‘‘est le parrain de la rébellion et qu’il sert de relais entre le Groupe Bouygues et les rebelles’’. Appelant les ‘‘jeunes patriotes’’ à se soulever contre tous les travailleurs de la Sodeci et de la Cie qui entraveraient leur acte de sabotage. Le 20 août dernier, Yao François, fort de l’injonction du ministre Oulaye, a menacé les dirigeants de cette entreprise et le Groupe Bouygues. Il a même ajouté que ‘‘cette lutte dépasse le simple cadre des intérêts des travailleurs du groupe Cie-Sodeci et qu’il s’agit bien d’un groupe français qui délibérément a décidé de piétiner les lois ivoiriennes’’. Yao François est allé plus loin en soulignant que c’est le même élan de mépris qu’a eu récemment le président Sarkozy contre le président Gbagbo. Aussi a-t-il demandé aux jeunes dits « patriotes » de se tenir prêts. Propos qui nous rappellent les sentiments anti-français qui ont caractérisé les refondateurs au début de la crise ivoirienne. Mais avant le ministre Oulaye, il y a eu le ministre Monnet. En effet, l’on se rappelle qu’en mars 2009, le ministre des Mines et de l’Energie, Léon-Emmanuel Monnet ‘‘prenant par la main’’, Yao François, l’avait conduit chez le président Gbagbo pour une audience. Et cela, sans les responsables du Groupe Cie-Sodeci qui étaient à couteaux tirés avec cette fédération. Et cela, en sachant que les revendications étaient non corporatistes. Avec de tels soutiens, Yao François qui affirme que le président Gbagbo sait ce qui se passe, n’est pas prêt à lâcher prise. Mais il risque de déchanter car les 5000 travailleurs de ce groupe sont prêts à lui porter la contradiction.

Jean Eric ADINGRA
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