Les coopératives accusent les usiniers de vouloir s'arroger les activités qui leur sont dévolues. Les deux parties se regardent en chiens de faïence. Les producteurs de palmier à huile sont en colère. Ils n'arrivent pas à donner un contenu réel à la convention de transfert de compétences signée avec l'Etat à travers le ministère de l'Agriculture. Le texte en question dispose que la collecte, le transport de la production, le paiement des planteurs villageois, le recouvrement des crédits de campagne, l'encadrement des planteurs ainsi que l'entretien des pistes villageoises sont désormais du ressort des coopératives. Malgré ce cadre réglementaire clair, font remarquer les paysans, les agro-industriels de première transformation continuent d'être présents en milieu villageois et réaliser les mêmes activités que les coopératives. Ils accusent particulièrement Palm-ci de venir au bord champ, faussant du coup les règles édictées par l'autorité. Au niveau des récoltes, ce dysfonctionnement engendre une perte dans l'ordre de 30 à 35%. «Nous demandons à Palm-ci de rétablir dans l'immédiat les dispositions, entre autres, le reversement à notre faîtière, des prélèvements opérés sur l'ensemble des planteurs», a menacé lundi à Abidjan le président de la Fédération nationale des coopératives de planteurs de palmiers à huile de Côte d'Ivoire (Fenacoph-ci). En effet, M. Kouadio Fri ne voit pas de raison à la présence des industriels au bord champ dans la mesure où les coopératives ont fait la preuve, à travers les contrats de prestation signés avec le Firca, qu'elles ont l'expertise nécessaire en matière d'encadrement. «Nous exigeons le retrait de tout leur personnel d'encadrement. Nous demandons aussi leur départ de la collecte des régimes au niveau du secteur villageois et la définition avec les directeurs des coopératives des tonnages à livrer par semaine dans ses huilerie à compter du 10 septembre prochain», avertit-il, soulignant que la présence des industriels au niveau de la collecte perturbe sérieusement les activités des coopératives. «Les interférences nous pénalisent », a indiqué M. Kouadio. Si le Directeur général de Palm-ci, Angora Tano, ne conteste pas la convention portant transfert des activités, il s'offusque, en revanche de l'incapacité des coopératives à honorer pleinement leur part de contrat. Ce qui a eu pour conséquence la baisse de la production mettant à mal le fonctionnement des usines en situation de déficit chronique de matières premières transformables. En ce qui concerne les prélèvements, M. Angora regrette qu'ils ne servent toujours pas à leur objet c'est-à-dire à l'entretien de pistes.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko