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Société Publié le mercredi 9 septembre 2009 | Nord-Sud

Rentrée universitaire 2009-2010 - Nouveaux bacheliers : La peur d`être abandonnés

Avec tous les problèmes que connaît l'enseignement supérieur, les nouveaux bacheliers craignent pour leur avenir universitaire. Après l'euphorie des résultats et les vacances, les soucis ont commencé pour les nouveaux bacheliers. Il est 15 heures ce l7 septembre à l'Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (Inphb) d'Abidjan, sis au Campus de Cocody. Dans l'enceinte de cet établissement, les nouveaux bacheliers se déplacent dans tous les sens. La distance entre la photocopieuse située à l'entrée et le secrétariat n'est pas négligeable. N'Guessan Amena Olive est présente en ces lieux depuis 8 heures. Elle est là pour sa préinscription à l'Inphb. Son visage est couvert de sueur. Elle a du mal à s'orienter. Venue d'Aboisso, cette jeune fille espère être retenue dans cette prestigieuse école. « C'est vraiment mon souhait. Car ici, on respecte le choix des étudiants », souligne-t-elle. Comme elle, beaucoup de candidats sont dans l'angoisse de leur orientation dans les grandes écoles et universités. Il n'y a plus de places dans les universités. En 2008 l'université Cocody avait annoncé 5.700 places disponibles. Elle a reçu 6.335 étudiants. L'offre ne devrait pas être plus élevée cette année où 28. 487 nouveaux bacheliers frappent à la porte du supérieur. Plus de 20.000 d'entre eux sont d'office exclus du ''Temple du savoir''. L'année dernière, des départements ont reçu plus que leur capacité d'accueil. Certaines filières de cette université n'ont par contre pas reçu d'étudiants. Il s'agit des départements de Lettres modernes et de criminologie. Jean Noël a obtenu le Bac au lycée moderne d'Abobo. Ce jeune a encore en mémoire le cas de sa sœur aînée. Cette fille du nom de Julie a eu du mal à être orientée en 2008. Après avoir opté pour la filière de Finance comptabilité (Fc), Julie est allée tranquillement passer le reste de ses vacances chez un oncle à Grand-Bassam. Quelle ne fut sa surprise, de ne pas voir son nom figurer parmi les orientés. « Elle a fait sa préinscription pour le deuxième tour mais, son problème n'a pas trouvé de solution », atteste le garçon. Pour ne pas chômer, Julie était prête à tous les sacrifices. Un étudiant de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) lui a proposé son aide moyennant la somme de 150. 000 Fcfa. « Mes parents ont payé l'argent. Des semaines après, il est venu nous informer qu'elle a été orientée en histoire ». La jeune fille a suivi les cours normalement. « C'est lors des compositions qu'elle s'est rendue compte qu'elle n'était pas orientée ». « Elle a beaucoup souffert de cette situation », nous explique Jean Noël. Nombreux sont les bacheliers qui craignent que cette situation leur arrive. Kobena Koffi Anselme est l'un de ceux-là. Ce bachelier, espère être retenu en lettres modernes. « Depuis ma classe de 6ème, j'ai toujours désiré être professeur de français. Je ne me vois pas en train de faire autre chose ». «Quand les élèves sont orientés dans les filières qu'ils n'ont pas choisies, cela ne peut qu'engendrer les problèmes que nous connaissons aujourd'hui », affirme-t-il avec assurance.
Préinscription égale magouille
La situation que vit l'école ivoirienne n'est pas réjouissante. Même si le taux de réussite au baccalauréat est faible, les nouveaux bacheliers ne sont pas confiants quant au sort qui leur sera réservé. « Vivement que cette année nos choix soient respectés et que tous les bacheliers soient orientés », espère Bamba Hassan. Les uns et les autres n'hésitent pas déjà à prévoir des réseaux (Circuit parallèle pour être orienté). « J'ai un oncle qui travaille à la présidence de l'université de Cocody, le moment venu, j'irai le voir pour être sûre d'être orientée », révèle Armande. Cette jeune fille, veut opter pour les sciences économiques. « D'après les échos qui nous parviennent, il est très difficile d'être orienté dans cette filière ». Quant à Fofana Abiba, elle est venue accompagner son amie pour sa préinscription à l'Inphb. Cette fille n'est nullement inquiétée pour son orientation. « Mon frère travaille au ministère de l'Enseignement supérieur, il va s'occuper de tout ». Lors de sa conférence de presse hier, le directeur de l'Enseignement supérieur public, le professeur Sidibé Valy, a révélé que pour cette rentrée universitaire, il faut au moins 15 milliards Fcfa. Selon lui, les universités manquent d'enseignants-chercheurs et chercheurs. L'Unesco recommande 1 enseignant pour 25 étudiants. Alors qu'en Côte d'Ivoire le ratio encadrement de 2006-2007 démontre qu'on a un enseignant pour 183 étudiants dans les universités. Il a diagnostiqué un certain nombre de problèmes. Entre autres, un déficit criant d'équipements scientifiques et informatiques, des bâtiments et amphithéâtres obsolètes, surexploités, des effectifs pléthoriques dans les salles de travaux dirigés et des bibliothèques vides, dépassées et mal entretenues, et des enseignants-chercheurs démotivés. « Notre système universitaire fonctionne mal », a-t-il dénoncé. Le Pr Sidibé propose la décentralisation des universités, la construction de nouvelles universités et Grandes écoles publiques la nécessité d'un « plan Marshall » et d'un budget d'urgence d'au moins 20 milliards de Fcfa pour l'applicabilité du système Licence, Master, Doctorat (L.M.D).
Soro Sita (Stagiaire)
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