La rentrée scolaire 2009-2010 a démarrée. Pour les parents d’élèves, il ne suffit pas de se rendre à la librairie avec de l’argent, il faut surtout que l’achat plaise à l’élève. Et pour cela, il faut être au parfum de la tendance !
«Non, non, pas celui-là ! J’ai dit Bamba Amy Sarah, Star tonnerre », insiste le client. La gérante est noyée par une myriade de sacs à dos, accrochés, emballés ou entassés sur des stands. Elle lève les yeux, cherche, avant de répondre à son client : « Désolé, nous n’avons pas de sac Bamba Amy Sarah ». Le monsieur qui tient la main d’une fillette dans la dizaine, est pressé par cette dernière. « Bon, et celui-là ? ». Il montre un sac « Dora ». La fillette ne veut pas de sac de cette appellation, le célèbre dessin animé qui a longtemps conquis le cœur des tout-petits. C’est Bamba Amy Sarah ou rien, lui fait-elle savoir. Le père, en désaccord, quittent la « Librairie Chic-Shop » d’Adjamé mosquée. Mais, la grande boutique de fournitures scolaire ne désemplit pas. Les stands de cahiers, d’ardoises, de stylos, de matériel géométrique, de cartables, abondent de revendeurs, de parents d’élèves et d’élèves.
« Star Tonnerre » cartonne!
On se bouscule dans les halls pour s’effrayer un chemin avec les paniers remplis. Mais, les marchandises que contiennent ces paniers semblent avoir été choisies avec le plus grand soin, selon la tendance. Comme on vient de le voir, le sac à dos à la mode, c’est celui qui porte la photo de la célèbre chanteuse de l’émission « Star tonnerre », Bamba Amy Sarah. A Sococé, il se vend bien. «C’est ce que les parents préfèrent », fait remarquer un gérant de cet hypermarché. Et sur les rayons, c’est du « Star tonnerre » toutes les couleurs et toutes les formes. Ce sac a presque volé la vedette aux cartables Dora. « Mikey », « spider man » et « Kirikou » sont choisis à défaut. Pour certains parents d’élèves, le sacrifice vaut le coup pour les enfants qui travaillent bien à l’école. « Ma fille va au CE2. C’est une accroc de l’émission Star tonnerre et de Bamba Amy Sarah. Elle voulait ce cartable, je le lui ai offert pour l’amener à travailler d’avantage », explique Yao M., que nous avons rencontré à la sortie de Sococé. C’est un sac à dos ordinaire, avec deux poches en filet sur le côté qui contiennent des gourdes. En parlant de gourdes, cette année, les vendeurs ont pensé aux « enfants têtus » en mettant sur le marché des gourdes en aliminium. Elles sont sous forme de grenade lacrymogène. « C’est pour les enfants têtus. Parce que c’est solide et incassable », précise Mory B., un parent d’élève qui en achète pour son petit garçon qui fera le CP2. C’est un gaffeur ! Pour les enfants « chocos », comme aiment le dire les gérants, il y a « Flamiko ». A Sococé, comme à « Chic-Shop », c’est ce que les enfants préfèrent. Ces gourdes en plastique comportent les éffigies de plusieurs dessins animés, depuis Mikey jusqu’à Dora. « C’est arrivé cette année et ça marche parce que les parents les adorent », explique l’un des gérants à Sococé. Du côté des adolescents, il faut dire que la mode a été influencée par l’histoire. Pour le démontrer, il faut jeter un coup d’œil sur les couvertures des cahiers, les classeurs, etc. Avec la photo de Barack Obama, le président des Etats-Unis d’Amérique, on fait la bonne affaire. Dans la librairie « Chic-Shop », les élèves semblent en rafoler. La boutique a étoffé ses commandes. Les cahiers de Travaux pratiques (Tp), sont les plus nombreux. Et se vendent comme de petits pains. Binjamin, un élève de 3ème, qui vient lui-même faire ses achats, est bien méticuleux sur les détails. Et quand il n’y a pas de Barack Obama, c’est la photo de l’équipe nationale de football, qu’il cherche. Est-ce vraiment important, tous ces détails ? « Oui. Si le cahier ne te plait pas, eh bien, tu ne l’utilises pas bien », nous répond-il. La remarque est d’autant plus surprenante que le cours qu’il prendra dans ce cahier ne semble pas avoir d’importance aux yeux du garçon. A Abobo, à partir de « Samaké », où les petits points de vente de fournitures scolaire abondent, on n’est pas en reste côté tendance.
« Barack Obama » le héros
Cette année, chez Yavo, gérant d’une librairie au carrefour Sodepalm, l’ensemble géométrique comporte la carte de la Côte d’Ivoire, et des stylos. Les cahiers doubles-lignes ont des couvertures allèchants, « Pretty Gang » et les films qui cartonnent. « L’année dernière, les doubles-lignes n’avaient pas de couverture par exemple ; les ensembles géométriques n’avaient pas d’accessoires», explique-t-il. A la librairie Papeterie, « Chez Ade », ces arrivages ne sont pas sans importance pour les parents d’élèves. « Ma fille regarde beaucoup les dessins animés. Je choisis toujours ses cahiers en fonction de ses séries et ses feuilletons préférés », explique Mme Traoré que nous avons rencontrée devant le guichet avec des cahiers et des ensembles géométriques. Par contre, tout ce qui brille n’est pas de l’or. Les trousses à main, « Take-Me » venus abondamment cette année ne sont pas du goût des élèves. Elles sont comme des bandoulières. Et, pour Allou Allah David, un vendeur chez ‘‘Flash Promotion’’, le slogan « tout nouveau tout beau » ne semble pas le meilleur. Il a une façon autre que la tendance pour attirer la clientèle. Pour un achat de plus de 5.000 Fcfa, vous avez un ticket pour participer à une tombola avec la possibilité de gagner des appareils. Certains parents d’élèves sont d’ailleurs de son avis. La mode ne doit pas influencer les habitudes d’achat. « Déjà que c’est difficile de se faire des économies pour la rentrée scolaire, on ne va pas se laisser aller dans les tendances, parce que c’est couteux», affirme Brahima T., un client chez «Chic-Shop ». Le sac « Star Tonnerre », par exemple, se vend au-delà de 16.000 Fcfa. Les gourdes « Flamiko », c’est dans l’ordre de 3.000 voire 4.000 Fcfa. « Avec cette folie de tendance dans les librairies, on risque de dépenser plus et de revenir avec moins d’articles dans le panier. Cette année, je menage mes dépenses. J’ai 5 enfants du CP2 en Terminal. Les baskets dernier cri, les sacs à dos à la mode, je ne suis pas pour. On achète moins cher », soutient Diakité B., un chauffeur de taxi. A la fin de chaque année, celui qui travaille bien a un cadeau, c’est tout. Simple comme technique, non ?
Raphaël Tanoh
«Non, non, pas celui-là ! J’ai dit Bamba Amy Sarah, Star tonnerre », insiste le client. La gérante est noyée par une myriade de sacs à dos, accrochés, emballés ou entassés sur des stands. Elle lève les yeux, cherche, avant de répondre à son client : « Désolé, nous n’avons pas de sac Bamba Amy Sarah ». Le monsieur qui tient la main d’une fillette dans la dizaine, est pressé par cette dernière. « Bon, et celui-là ? ». Il montre un sac « Dora ». La fillette ne veut pas de sac de cette appellation, le célèbre dessin animé qui a longtemps conquis le cœur des tout-petits. C’est Bamba Amy Sarah ou rien, lui fait-elle savoir. Le père, en désaccord, quittent la « Librairie Chic-Shop » d’Adjamé mosquée. Mais, la grande boutique de fournitures scolaire ne désemplit pas. Les stands de cahiers, d’ardoises, de stylos, de matériel géométrique, de cartables, abondent de revendeurs, de parents d’élèves et d’élèves.
« Star Tonnerre » cartonne!
On se bouscule dans les halls pour s’effrayer un chemin avec les paniers remplis. Mais, les marchandises que contiennent ces paniers semblent avoir été choisies avec le plus grand soin, selon la tendance. Comme on vient de le voir, le sac à dos à la mode, c’est celui qui porte la photo de la célèbre chanteuse de l’émission « Star tonnerre », Bamba Amy Sarah. A Sococé, il se vend bien. «C’est ce que les parents préfèrent », fait remarquer un gérant de cet hypermarché. Et sur les rayons, c’est du « Star tonnerre » toutes les couleurs et toutes les formes. Ce sac a presque volé la vedette aux cartables Dora. « Mikey », « spider man » et « Kirikou » sont choisis à défaut. Pour certains parents d’élèves, le sacrifice vaut le coup pour les enfants qui travaillent bien à l’école. « Ma fille va au CE2. C’est une accroc de l’émission Star tonnerre et de Bamba Amy Sarah. Elle voulait ce cartable, je le lui ai offert pour l’amener à travailler d’avantage », explique Yao M., que nous avons rencontré à la sortie de Sococé. C’est un sac à dos ordinaire, avec deux poches en filet sur le côté qui contiennent des gourdes. En parlant de gourdes, cette année, les vendeurs ont pensé aux « enfants têtus » en mettant sur le marché des gourdes en aliminium. Elles sont sous forme de grenade lacrymogène. « C’est pour les enfants têtus. Parce que c’est solide et incassable », précise Mory B., un parent d’élève qui en achète pour son petit garçon qui fera le CP2. C’est un gaffeur ! Pour les enfants « chocos », comme aiment le dire les gérants, il y a « Flamiko ». A Sococé, comme à « Chic-Shop », c’est ce que les enfants préfèrent. Ces gourdes en plastique comportent les éffigies de plusieurs dessins animés, depuis Mikey jusqu’à Dora. « C’est arrivé cette année et ça marche parce que les parents les adorent », explique l’un des gérants à Sococé. Du côté des adolescents, il faut dire que la mode a été influencée par l’histoire. Pour le démontrer, il faut jeter un coup d’œil sur les couvertures des cahiers, les classeurs, etc. Avec la photo de Barack Obama, le président des Etats-Unis d’Amérique, on fait la bonne affaire. Dans la librairie « Chic-Shop », les élèves semblent en rafoler. La boutique a étoffé ses commandes. Les cahiers de Travaux pratiques (Tp), sont les plus nombreux. Et se vendent comme de petits pains. Binjamin, un élève de 3ème, qui vient lui-même faire ses achats, est bien méticuleux sur les détails. Et quand il n’y a pas de Barack Obama, c’est la photo de l’équipe nationale de football, qu’il cherche. Est-ce vraiment important, tous ces détails ? « Oui. Si le cahier ne te plait pas, eh bien, tu ne l’utilises pas bien », nous répond-il. La remarque est d’autant plus surprenante que le cours qu’il prendra dans ce cahier ne semble pas avoir d’importance aux yeux du garçon. A Abobo, à partir de « Samaké », où les petits points de vente de fournitures scolaire abondent, on n’est pas en reste côté tendance.
« Barack Obama » le héros
Cette année, chez Yavo, gérant d’une librairie au carrefour Sodepalm, l’ensemble géométrique comporte la carte de la Côte d’Ivoire, et des stylos. Les cahiers doubles-lignes ont des couvertures allèchants, « Pretty Gang » et les films qui cartonnent. « L’année dernière, les doubles-lignes n’avaient pas de couverture par exemple ; les ensembles géométriques n’avaient pas d’accessoires», explique-t-il. A la librairie Papeterie, « Chez Ade », ces arrivages ne sont pas sans importance pour les parents d’élèves. « Ma fille regarde beaucoup les dessins animés. Je choisis toujours ses cahiers en fonction de ses séries et ses feuilletons préférés », explique Mme Traoré que nous avons rencontrée devant le guichet avec des cahiers et des ensembles géométriques. Par contre, tout ce qui brille n’est pas de l’or. Les trousses à main, « Take-Me » venus abondamment cette année ne sont pas du goût des élèves. Elles sont comme des bandoulières. Et, pour Allou Allah David, un vendeur chez ‘‘Flash Promotion’’, le slogan « tout nouveau tout beau » ne semble pas le meilleur. Il a une façon autre que la tendance pour attirer la clientèle. Pour un achat de plus de 5.000 Fcfa, vous avez un ticket pour participer à une tombola avec la possibilité de gagner des appareils. Certains parents d’élèves sont d’ailleurs de son avis. La mode ne doit pas influencer les habitudes d’achat. « Déjà que c’est difficile de se faire des économies pour la rentrée scolaire, on ne va pas se laisser aller dans les tendances, parce que c’est couteux», affirme Brahima T., un client chez «Chic-Shop ». Le sac « Star Tonnerre », par exemple, se vend au-delà de 16.000 Fcfa. Les gourdes « Flamiko », c’est dans l’ordre de 3.000 voire 4.000 Fcfa. « Avec cette folie de tendance dans les librairies, on risque de dépenser plus et de revenir avec moins d’articles dans le panier. Cette année, je menage mes dépenses. J’ai 5 enfants du CP2 en Terminal. Les baskets dernier cri, les sacs à dos à la mode, je ne suis pas pour. On achète moins cher », soutient Diakité B., un chauffeur de taxi. A la fin de chaque année, celui qui travaille bien a un cadeau, c’est tout. Simple comme technique, non ?
Raphaël Tanoh