Vendredi 27 février, il est 17h. La ville est plutôt calme et la plupart des travailleurs de la capitale économique rentrent pour le week-end. Mais, sur le boulevard Latrille, vers Angré «Pétro Ivoir », on entend des coups de feu. La police criminelle mène la chasse à un taxi-compteur. La poursuite a débuté depuis les II-Plateaux où un braquage a eu lieu. Pendant qu’ils se sauvaient avec le butin, les bandits, au nombre de 4, ont été surpris par la police, arlertée diligemment. L’un d’entre eux a été abattu sur le champ. Les trois autres, ont braqué un taxi-compteur pour tenter de semer les flics. Comme on le voit, les bandits, arrivent au niveau d’Angré «Petro Ivoir». La police est à leurs trousses. Ils espèrent entrer à Abobo-Baoulé. Mais, au niveau de la station d’essence Petro Ivoir, ils sont rattrappés. Les malfaiteurs descendent dare-dare du taxi. Deux des malfrats arrivent à atteindre Abobo-Baoulé et disparaissent. Le troisième a eu moins de chance. Il prend un plomb dans la jambe et ne peut suivre ses camarades. Il se traîne alors vers un domicile, suivi par une partie de la patrouille de police. Les policiers tirent sur lui à plusieurs reprises. Le forcéné entre dans un jardin de fleurs où il sera tué.
Taximen exposés
Pendant cette chasse à l’homme, le chauffeur du taxi-compteur n’a pas paniqué. Il est resté au volant. Le taxi est conduit au 22ème arrondissement d’Angré pour examen. Le chauffeur est l’objet de plusieurs interrogations. Victime d’un braquage ou complice ? « Chaque jour doit être un nouveau jour de défis pour le taximan parce qu’il doit envisager tous les cas de figure dans sa tâche », explique Samake Salif, Pca du Groupement d’intérêt économique qui s’occupe de l’intérêt des minis-cars et des taxis-compteur. Et il n’a pas tord car les chauffeurs de taxi sont utilisés par les bandits avant, pendant et après les braquages. Le samedi 20 décembre, vers 8h, on assiste à un autre braquage en taxi aux II-Plateaux. Une bande de trois bandits attaque deux domiciles vers le « carrefour Duncan ». Ils dépouillent une femme blanche de son ordinateur portable. Un autre domicile est pris pour cible où ils ligotent toute la famille et emportent des téléphones et des numéraires. Les bandits, selon toute vraisemblance, sont venus du zoo, comme des passants. Mais, pour quitter les lieux, ils braquent un taxi-compteur au niveau du « carrefour Duncan ». Malheureusement pour eux, une patrouille du Centre de Commandement des opérations de sécurité (CeCos) passe par là. Les policiers sifflent le taxi. Les forbans, se voyant découverts, descendent et prennent la tangente. Deux des malfaiteurs s’échappent vers le Vallon. Le troisième court vers l’hypermarché Sococé. Il prend une balle dans la jambe. Perdu, il prend place dans un wôrô-wôrô pris dans l’embouteillage sur le boulevard Latrille. Tous les passagers, y compris le chauffeur se sauvent abandonnant le véhicule. Les policiers l’abattent. Le chauffeur du wôrô-wôrô, Méité Abou, se retrouve avec un véhicule criblé de plombs. De son côté, le chauffeur du taxi braqué est obligé d’interrompre son travail pour une déposition, tout en espérant qu’il ne sera pas pris pour un membre du gang.
Victimes ou…
«Les chauffeurs complices ? Non. Si un chauffeur de taxi se fait complice d’un braquage, il s’expose à tous les barrages de contrôle de la police, parce qu’on peut l’arrêter à partir de son signalement et de sa plaque d’immatriculation», explique Yacouba Sylla, un chauffeur de taxi. Pour lui, ils sont tout simplement des victimes. « Les chauffeurs qui se font complices des braqueurs ne sont pas des chauffeurs de taxi. Ce sont des gens qui louent le taxi souvent en faisant croire qu’ils vont en mission », ajoute-t-il. S’ils ne sont pas complices, comment se fait-il que des braqueurs soient à bord de leurs véhicules? Est-ce sous la menace des armes ? « Il est très difficile de reconnaître d’emblée que celui qui monte dans votre taxi est un braqueur. Parce que les braqueurs arrêtent les taxis comme tout le monde. Très souvent, c’est après que le chauffeur réalise que les passagers qui sont à bord sont des malfrats », explique Sylla.
Dans la nuit du 31 août à Adjamé Renault, aux environs de 19 heures, Ibrahim C., un chauffeur de taxi est arrêté par deux individus qui se font passer pour des militaires. Adingra Célestin, 27 ans, et Karamoko Abdoul Karim, 26 ans. En réalité, ce sont des éléments du Groupement des patriotes pour la paix (Gpp), qui viennent de faire une série de braquages vers « Mirador ». Ils agressent et dépouillent un commerçant de la somme de 500.000 Fcfa. Pour la course, les forbans proposent 1.300 Fcfa au chauffeur de taxi. Direction Yopougon. Au niveau du carrefour de la cathédrale Saint-André, à Yopougon, ils tombent nez-à-nez sur des éléments de la police criminelle en patrouille dans le secteur. Ils sont démasqués et arrêtés. Le 9 septembre, à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, Adingra Célestin et Karamoko Abdoul sont condamnés à 18 mois chacun. « C’était une bonne affaire pour moi, c’est pour cela que j’ai accepté de les conduire», affirme Ibrahim qui n’a pas su, comme l’a signalé Sylla, que ses passagers étaient des bandits.
…complices
« Il arrive que le taxi soit braqué pour une opération », confirme Samaké Salif. Mais, ils associent très souvent le chauffeur. « Nous avons eu plusieurs cas où le chauffeur de taxi fait braquer son véhicule en complicité avec des bandits», ajoute-t-il. Pour relevé la moralité douteuse de certains chauffeurs.
Le 15 août 2008, la rédaction de Nord Sud Quotidien a été prise à partie par trois gangsters armés de pistolets automatiques. Après avoir dépouillé les travailleurs de l’entreprise de leurs téléphones et des numéraires, les scélérats sont montés dans un taxi-compteur et ont filé. Un coup de feu avait été tiré lors du braquage. La détonation avait alerté le voisinage. Pourtant, lorsque les bandits sont sortis du bâtiment, ils n’ont pas tenté de quitter les lieux d’urgence. Ils ont attendu et un taxi est venu garer à leur niveau. Le braquage était coordonné avec le taxi. On se souvient également du gang des taxis arrêté le 25 juin par la police du 8ème arrondissement de Cocody. Le taxi braquait ses passagers. Le chauffeur, Konaté Issouf, 36 ans et ses complices Gnagbo Djalega Emmanuel, 30 ans, Kouassi N’Dri Marc, 33 ans, Mehon Téhé Adeline, 31 ans, ont été arrêtés et condamnés à 10 ans fermes par le tribunal du Plateau. Selon une source de la police criminelle, la fréquence des braquages en taxi-compteur a baissé au profit des braquages en véhicules personnels. « Les taxis sont moins rapides. Les bandits se tournent de plus en plus vers des véhicules rapides pour mener leurs opérations», explique-t-il sous le coup de l’anonymat.
Raphaël Tanoh
Taximen exposés
Pendant cette chasse à l’homme, le chauffeur du taxi-compteur n’a pas paniqué. Il est resté au volant. Le taxi est conduit au 22ème arrondissement d’Angré pour examen. Le chauffeur est l’objet de plusieurs interrogations. Victime d’un braquage ou complice ? « Chaque jour doit être un nouveau jour de défis pour le taximan parce qu’il doit envisager tous les cas de figure dans sa tâche », explique Samake Salif, Pca du Groupement d’intérêt économique qui s’occupe de l’intérêt des minis-cars et des taxis-compteur. Et il n’a pas tord car les chauffeurs de taxi sont utilisés par les bandits avant, pendant et après les braquages. Le samedi 20 décembre, vers 8h, on assiste à un autre braquage en taxi aux II-Plateaux. Une bande de trois bandits attaque deux domiciles vers le « carrefour Duncan ». Ils dépouillent une femme blanche de son ordinateur portable. Un autre domicile est pris pour cible où ils ligotent toute la famille et emportent des téléphones et des numéraires. Les bandits, selon toute vraisemblance, sont venus du zoo, comme des passants. Mais, pour quitter les lieux, ils braquent un taxi-compteur au niveau du « carrefour Duncan ». Malheureusement pour eux, une patrouille du Centre de Commandement des opérations de sécurité (CeCos) passe par là. Les policiers sifflent le taxi. Les forbans, se voyant découverts, descendent et prennent la tangente. Deux des malfaiteurs s’échappent vers le Vallon. Le troisième court vers l’hypermarché Sococé. Il prend une balle dans la jambe. Perdu, il prend place dans un wôrô-wôrô pris dans l’embouteillage sur le boulevard Latrille. Tous les passagers, y compris le chauffeur se sauvent abandonnant le véhicule. Les policiers l’abattent. Le chauffeur du wôrô-wôrô, Méité Abou, se retrouve avec un véhicule criblé de plombs. De son côté, le chauffeur du taxi braqué est obligé d’interrompre son travail pour une déposition, tout en espérant qu’il ne sera pas pris pour un membre du gang.
Victimes ou…
«Les chauffeurs complices ? Non. Si un chauffeur de taxi se fait complice d’un braquage, il s’expose à tous les barrages de contrôle de la police, parce qu’on peut l’arrêter à partir de son signalement et de sa plaque d’immatriculation», explique Yacouba Sylla, un chauffeur de taxi. Pour lui, ils sont tout simplement des victimes. « Les chauffeurs qui se font complices des braqueurs ne sont pas des chauffeurs de taxi. Ce sont des gens qui louent le taxi souvent en faisant croire qu’ils vont en mission », ajoute-t-il. S’ils ne sont pas complices, comment se fait-il que des braqueurs soient à bord de leurs véhicules? Est-ce sous la menace des armes ? « Il est très difficile de reconnaître d’emblée que celui qui monte dans votre taxi est un braqueur. Parce que les braqueurs arrêtent les taxis comme tout le monde. Très souvent, c’est après que le chauffeur réalise que les passagers qui sont à bord sont des malfrats », explique Sylla.
Dans la nuit du 31 août à Adjamé Renault, aux environs de 19 heures, Ibrahim C., un chauffeur de taxi est arrêté par deux individus qui se font passer pour des militaires. Adingra Célestin, 27 ans, et Karamoko Abdoul Karim, 26 ans. En réalité, ce sont des éléments du Groupement des patriotes pour la paix (Gpp), qui viennent de faire une série de braquages vers « Mirador ». Ils agressent et dépouillent un commerçant de la somme de 500.000 Fcfa. Pour la course, les forbans proposent 1.300 Fcfa au chauffeur de taxi. Direction Yopougon. Au niveau du carrefour de la cathédrale Saint-André, à Yopougon, ils tombent nez-à-nez sur des éléments de la police criminelle en patrouille dans le secteur. Ils sont démasqués et arrêtés. Le 9 septembre, à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, Adingra Célestin et Karamoko Abdoul sont condamnés à 18 mois chacun. « C’était une bonne affaire pour moi, c’est pour cela que j’ai accepté de les conduire», affirme Ibrahim qui n’a pas su, comme l’a signalé Sylla, que ses passagers étaient des bandits.
…complices
« Il arrive que le taxi soit braqué pour une opération », confirme Samaké Salif. Mais, ils associent très souvent le chauffeur. « Nous avons eu plusieurs cas où le chauffeur de taxi fait braquer son véhicule en complicité avec des bandits», ajoute-t-il. Pour relevé la moralité douteuse de certains chauffeurs.
Le 15 août 2008, la rédaction de Nord Sud Quotidien a été prise à partie par trois gangsters armés de pistolets automatiques. Après avoir dépouillé les travailleurs de l’entreprise de leurs téléphones et des numéraires, les scélérats sont montés dans un taxi-compteur et ont filé. Un coup de feu avait été tiré lors du braquage. La détonation avait alerté le voisinage. Pourtant, lorsque les bandits sont sortis du bâtiment, ils n’ont pas tenté de quitter les lieux d’urgence. Ils ont attendu et un taxi est venu garer à leur niveau. Le braquage était coordonné avec le taxi. On se souvient également du gang des taxis arrêté le 25 juin par la police du 8ème arrondissement de Cocody. Le taxi braquait ses passagers. Le chauffeur, Konaté Issouf, 36 ans et ses complices Gnagbo Djalega Emmanuel, 30 ans, Kouassi N’Dri Marc, 33 ans, Mehon Téhé Adeline, 31 ans, ont été arrêtés et condamnés à 10 ans fermes par le tribunal du Plateau. Selon une source de la police criminelle, la fréquence des braquages en taxi-compteur a baissé au profit des braquages en véhicules personnels. « Les taxis sont moins rapides. Les bandits se tournent de plus en plus vers des véhicules rapides pour mener leurs opérations», explique-t-il sous le coup de l’anonymat.
Raphaël Tanoh