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Politique Publié le samedi 3 octobre 2009 | Notre Voie

SEM Park Yoon-june, ambassadeur de Corée en Côte d’Ivoire (suite et fin)

“La Corée du sud et la Corée du nord, c’est comme le Pôle nord et le Pôle sud” Dans cette dernière partie de son interview, SEM Park Yoon-june, ambassadeur de Corée en Côte d’Ivoire, explique comment l’exemple de l’évolution de son pays peut aider les Ivoiriens. Il parle aussi de la crise avec la Corée du Nord. Notre Voie : A partir de l’exemple de la Corée du sud, dites comment la Côte d’Ivoire et l’Afrique de façon générale peuvent surmonter les obstacles du développement ? Park Yoon-june : La question de développement varie selon la situation du pays, selon son histoire et sa culture. Il sera donc difficile d’appliquer à la lettre le modèle de développement des pays de l’Asie de l’Est comme la Corée. Mais on pourrait parler des meilleures pratiques de la Corée à travers les recherches et les expériences du passé. Avoir de la main d’oeuvre de bonne qualité à travers l’éducation est très important et là il faut les efforts conjoints du gouvernement et de la population. Le gouvernement doit promouvoir des développements et des politiques saines et, par la planification transparente des politiques et leur exécution, fournir un environnement propice aux affaires. Les éléments les plus importants pour le développement économique sont l’esprit de créativité des entreprises pour engendrer les bénéfices et le leadership ; pour donner la motivation aux ouvriers de travailler. Le contrôle de la croissance de la population et l’égalité des sexes sont aussi des facteurs qui permettent de promouvoir la productivité sociale. N.V. : De façon générale quelles sont les nouvelles relations entre la Corée et les pays africains ? P.Y.J. : La politique de la Corée pour l’Afrique a pris forme au cours du 1er Forum Corée-Afrique en 2006 et nous avons décidé d’élargir les aides pour atteindre les OMD et promouvoir le développement africain tout en augmentant les offres de stages. Nous avons aussi sélectionné les pays prioritaires pour les projets de coopération pour l’efficacité des aides. Cette année, du 24 au 25 novembre, le 2e Forum Corée-Afrique sera organisé en coopération avec l’Union africaine, ce qui permettra d’établir des stratégies de développement plus précises et réalistes avec une application plus efficace. N.V. : Quelles sont les nouvelles ambitions de la Corée sur la scène internationale ? La Corée entend jouer le rôle qui est le sien sur le plan international. Pour ce qui est de l’actualité, elle essaie de contribuer à faire face à la crise économique internationale. A la dernière réunion du G20 à Londres, par exemple, le Président Lee Myung-bak a proposé l’élargissement et l’harmonisation des dépenses des pays ainsi que le maintien du système d’échanges libres. En reconnaissance de cette contribution, les grands du G20 ont désigné le Président Lee Myung-bak comme Président du prochain sommet de novembre 2010 que va abriter la Corée. Pendant cette période, notre pays aura à coordonner les efforts du groupe, afin de trouver les voies et moyens pour réaliser la stabilité financière mondiale, la création d’emploi, l’expansion du commerce et la coopération au développement. En outre, la diplomatie coréenne continuera de renforcer la coopération internationale pour l’élargissement de l’économie de marché et la démocratie dans le monde, le respect des droits de l’homme, la non-prolifération nucléaire et des missiles, le développement, etc. Pour le développement surtout, nous souhaitons y contribuer efficacement, la Corée s’étant développé rapidement grâce aux aides internationales dans le passé. Notre objectif est de témoigner notre reconnaissance à la communauté internationale en participant à notre tour au développement des pays en voie de développement par une augmentation conséquente des aides. Dans ce contexte, des discussions concrètes et l’augmentation des budgets sont en cours, de même qu’une révision de loi pour participer plus activement au maintien de la paix. N.V. : Depuis des décennies, la Corée est divisée. Selon vous, la réunification est envisageable ? P.Y.J. : La Corée du Nord, pays le plus fermé du monde, prône plutôt le maintien de son régime que le bien-être des populations ou le développement du pays et elle refuse même de parler avec le Sud. Il y a beaucoup de familles séparées par la guerre en Corée mais la Corée du Nord refuse non seulement la libre circulation de ces personnes mais aussi les appels téléphoniques ou l’échange des courriers. Donc géographiquement les deux Corées sont proches mais en réalité, c’est comme si le pôle nord ne peut s’approcher du pôle sud. Dans ces conditions, il est insignifiant de parler de la réunification qui ne tient pas du tout compte de la réalité. Notre gouvernement a au cours des dix dernières années déployé des efforts pour des échanges et des coopérations en leur offrant de la nourriture, des engrais et autres produits mais le Nord verse tout son budget dans le développement des armes nucléaires et des missiles balistiques, alors que la population se trouve toujours dans la famine. Notre gouvernement avait déclaré que nous allons l’aider pour augmenter son PNB jusqu’à 3000 dollars dans les dix années à venir s’il renonçait aux armes nucléaires mais il reste toujours sans réponse. Cependant, nous allons continuer à convaincre le Nord à renoncer au nucléaire pour la paix et la stabilité de la péninsule coréenne pour que nos deux pays puissent vivre ensemble. N.V. : Comment expliquez-vous la tension actuelle entre les deux pays ? P.Y.J. : Au-delà de sa sécurité, c’est pour la sécurité régionale et mondiale que la Corée s’inquiète. Nous, la communauté internationale faisons de la lutte contre les armes nucléaires une priorité mondiale. Et c’est d’ailleurs dans ce contexte qu’elle continue de condamner les velléités de toutes les nations qui aspirent à développer l’arme nucléaire, y compris la Corée du Nord. Nous avons, dans ce cadre, salué la résolution 1874 adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU le 12 juin 2009, renforçant les sanctions déjà prises contre la Corée du Nord. Cette résolution a aujourd’hui ouvert les portes du dialogue qui avait été interrompu. C’est le lieu de rappeler que la Corée du Nord est co-signataire avec la République de Corée de la Déclaration Commune de Dénucléarisation de la Péninsule coréenne en 1992. Elle a également signé en 2005 et 2007 les Accords de Pourparlers des Six, qui ont réuni, outre les deux Corées, les USA, la Russie, la Chine et le Japon. Mais ces différents engagements ne sont pas respectés par la Corée du Nord. Vous comprenez donc que la Résolution de l’ONU soit adoptée à l’unanimité, y compris la Chine et la Russie. Pour revenir à votre question, il faut dire que la menace de la Corée du Nord est réelle pour la République de Corée, parce que la Corée du Nord peut aujourd’hui produire des armes nucléaires ; elle a déjà développé les moyens pour y parvenir. Mais rassurez-vous, la République de Corée, alliée à d’autres Etats comme les Etats-Unis d’Amérique, est solidement capable de prévenir tout risque d’insécurité dans la région et au-delà. Interview réalisée par César Ebrokié
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