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Politique Publié le samedi 3 octobre 2009 | Le Nouveau Réveil

Bernard Kieffer répond au procureur Tchimou Raymond : “C`est une façon démagogique de diversion visant à détourner l`attention du fond de l`affaire”

Bernard Kieffer, le frère du journaliste franco-canadien Guy André Kieffer, disparu en Côte d'Ivoire depuis le 16 avril 2004, répond au procureur ivoirien Tchimou Raymond qui a déclaré récemment que le journaliste n'est pas mort.


Le procureur Tchimou Raymond a déclaré il n’y a pas longtemps que votre frère Guy-André Kieffer n’est pas mort. Que pensez-vous de cette affirmation ?

Il n'y avait aucun élément d'information donnant à penser que M. Tchimou ait fait cette déclaration. En effet, je suis surpris qu'il ait des informations dont on ne dispose pas. Ce serait intéressant qu'il en fasse la lumière précise. Où est mon frère, comment sait-il qu'il est vivant, où sont ses preuves ? C'est une façon démagogique de diversion visant à détourner l'attention du fond de l'affaire.


Comment se fait-il que cette déclaration intervient aujourd'hui ?

Moi, je crois qu'il y a un peu le feu à la maison là-bas, en Côte d'Ivoire au sens où depuis un certain temps, les investigations des deux juges français tournent vers les couloirs de la présidence, autour du couple présidentiel, donc on dirait que depuis un moment, depuis le dernier témoignage qui est intervenu cet été…


On va revenir sur le témoignage de cette année, Alain Gossé qui a étayé cette version qui est revenue souvent, que Guy André Kieffer aurait été interrogé à la présidence et puis exécuté. C'est ce qu'a confirmé Alain Gossé. L'avocat de Simone Gbagbo a affirmé que ce témoignage d'Alain Gossé était un faux témoignage et que Alain Gossé n'était pas ivoirien. Aujourd'hui, on sait qu'Alain Gossé a une identité, il est ivoirien.

Il était Sergent-chef au moment où mon frère a été enlevé. Il l'a vu arriver, il l'a vu, il s'est entretenu avec lui dans une cellule qui est au sous-sol du palais présidentiel, on l'a fait partir deux jours après pour ne plus revenir. Et il confirme par ailleurs que mon frère a été exécuté. Je suis surpris que M. Tchimou (le procureur d'Abidjan) nous dise maintenant que ce n'est pas ça du tout, et que Guy André est vivant.


Ce dossier existe depuis quelques années, quelle est votre conviction ?

Ma conviction repose sur des éléments objectifs du dossier, c'est-à-dire qu'on sait maintenant qu'il a réellement été enlevé. On sait qu'il a séjourné à la présidence, ce qui a été dit par les différents témoins. On sait qu'il a été exécuté, soit par erreur, tout cela est établi. Après, il reste à savoir qui sont les commanditaires. Vous vous souvenez que les investigations tournent autour de l'entourage de Simone Gbagbo. Il y a beaucoup de personnes qui sont citées depuis le début de cette affaire. Ce sont des proches de Simone Gbagbo. Et puis, il y a un certain nombre d'exécutants qui sont bien identifiés. Ils sont une quarantaine de personnes. Je suis certain que la vérité se situe là et que les investigations des juges français sont suffisamment profondes pour expliquer ce genre de réaction du côté ivoirien.

Propos recueillis sur France 24
Par Jules Claver Aka
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