Filière palmier à huile - Les planteurs et la Fenacopah-ci à couteaux tirés

La décision des planteurs villageois du palmier à huile d’Ehania (Aboisso), réunis en assemblée générale, le 9 septembre, à Akakro (Maféré), de ne plus se reconnaître dans les agissements de la Fédération nationale des coopératives de planteurs de palmier à huile (Fenacopah-Ci), est en train de faire école sur toute l’étendue du territoire national. Réunis en assemblée générale, mercredi dernier, les délégués des planteurs villageois de palmier à huile d’Irobo (Grand-Lahou) ont soutenu eux aussi, ne plus se reconnaître en cette fédération qu’ils accusent de faire des prélèvements abusifs sur la commercialisation de leur produit. En effet, la crise entre la Fenacopah-Ci et ses membres est partie du courrier du 3 septembre, que la direction de la fédération a adressé, au nom des planteurs villageois, à la direction générale de Palmci. Dans ce courrier, la Fenacopah-Ci exige qu’il lui soit désormais transféré la collecte et le transport de la production des plantations villageoises ; le paiement des planteurs ; le recouvrement des crédits de campagne ; l’encadrement des planteurs et l’entretien des pistes des plantations villageoises. Sur ces 5 points, les délégués des planteurs d’Irobo, à l’instar de ceux d’Ehania, ont opposé une fin de non recevoir. Parce que, pour eux, la fédération étant régie par les principes de la coopérative, elle est censée savoir que l’adhésion en son sein est libre et volontaire. Ils ont aussi dénoncé l’incapacité de la fédération à assumer son véritable rôle d’appui technique auprès des coopératives des planteurs. Concernant la paie de leur production que réclame de gérer la fédération, pour Djohoré Ferdinand, secrétaire général des délégués des planteurs et ses amis, nulle part dans les transferts d’activités à la fédération, il n’est mentionné le transfert de la paie des planteurs. Aussi ont-ils craint que les paies qui s’élèvent à des milliards Fcfa le mois ne tombent dans les mains d’un groupuscule de personnes, qui pourraient les détourner à leur profit. Craignant de subir les mêmes travers que celles qui ont eu lieu dans la filière café cacao, les planteurs villageois ont préféré recevoir leur paie directement de la société Palmci. Surtout qu’ils ont révélé que certains de leurs responsables de la fédération utilisent le prélèvement Opa (1,5 F/kg) pour créer des pépinières d’hévéa ou se construire des infirmeries privées. Concernant ces Opa, ils ont révélé que la Fenacopahci a empoché près de 1 milliard Fcfa, pour la campagne 2007-2008. Selon eux, ces derniers ont préféré s’offrir un siège flambant et des véhicules de type 4X4 neufs, au lieu de soutenir les planteurs. Pour ces planteurs, ce désaveu à la fédération n’est pas négociable. Ils ont menacé de remplacer les plants de palmier par des plants d’hévéa s’ils n’obtiennent pas gain de cause. Dans la motion qu’ils ont lue, les délégués des planteurs ont sollicité l’intervention du ministre de l’Agriculture dans cette crise, à qui, ils ont demandé de commander un audit dans la gestion de la fédération.

Sam-Wakouboué, Correspondant régional