Les professionnels posent le diagnostic de l’industrie culturelle Un atelier de réflexion en prélude à la 2è édition du Salon international des industries culturelles d’Abidjan (SICA) se tient depuis hier mercredi 21 octobre 2009 à l’Agence ivoirienne de coopération francophone située à Cocody les Vallons. Les professionnels du secteur des industries culturelles en Côte d’Ivoire produiront demain vendredi le rapport tiré des débats lors des travaux qu’ils ont eus en commission en vue de le soumettre au ministre de la Culture et de la Francophonie, Augustin Kouadio Komoé. L’objectif étant de trouver les stratégies pour une meilleure organisation en 2010 du SICA qui n’a pu se tenir depuis 2005 – 1ère édition – pourtant conçu pour se dérouler en alternance avec le Marché des Arts du Spectacle Africain (MASA). Des réflexions et échanges sont attendus, entre autres, l’état des lieux des industries culturelles en Côte d’Ivoire. Dans sa communication qui a porté sur les « initiatives privées et financement des industries culturelles en Côte d’Ivoire », Alexandre Yai, sous-directeur chargé de l’appui aux entreprises à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, a dit la nécessité du rapprochement de l’Economie avec le monde culturel parce qu’il, a-t-il admis, « Il ne peut avoir de projet culturel sans projet économique ». Face aux enjeux économiques où « l’ère du numérique bouleverse les équilibres », Alexandre Yai incite à la création d’une dynamique d’entrepreneur culturel. Aussi a-t-il rappelé au niveau de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC) l’existence d’un fonds de garantie d’industrie culturelle (1.300.000 euros) qui étend sa couverture aux 15 pays membres de la Cedeao parmi lesquels onze pays membres de l’OIF. La contribution financière de la BIDC s’élève à 650.000 euros. L’ingénieur culturel Alain Tailly intervenant sur « les industries culturelles dans l’économie ivoirienne : le cas de la musique » a fait comprendre que l’industrie musicale représente un important gisement. Si le secteur a un « fort potentiel », il n’a pas encore la visibilité qu’il devait avoir. Pour Alain Tailly, la structuration en Côte d’Ivoire de l’industrie musicale est au stade embryonnaire. La création, la technique, la diffusion et la gestion qui représentent quatre tableaux de l’économie générale de la musique sont des métiers qui s’exercent par centaine malheureusement sans indicateurs pour évaluation. « Notre vie bat au cœur de la musique, mais il n’y a finalement pas d’indicateur », a traduit Alain Tailly qui impute la responsabilité au manque de professionnalisme dans le secteur. L’ingénieur culturel préconise une étude sérieuse sur l’économie de la filière musique et une authentique politique – qui n’existe pas – de la musique. Des questions qui, selon Alain Tailly, devront être au cœur du cinquantenaire de la Côte d’Ivoire. Sur la base du fort potentiel, M. Tailly recommande de sortir du ghetto artistique. Pour Hien Sié, le directeur de cabinet adjoint représentant le ministre Augustin Kouadio Komoé, les travaux en commissions (3) doivent permettre de poser « sans complaisance » un diagnostic des lacunes et insuffisances constatées dans le dispositif organisationnel et proposer – à la fin – des pistes de solutions en vue de bâtir « un nouveau SICA ». Au chapitre des recommandations des assises, Hien Sié souhaite la mise en place d’un système de gestion professionnel du SICA qui permet d’assurer sa pérennité et sa fiabilité. De l’atelier de réflexion d’où sortira un bilan succinct de la première édition du SICA, la directrice générale de l’AICF, Dr Monnet Agnès, par ailleurs présidente du comité d’organisation, a dit attendre une mise en commun des synergies et expériences pour faire du SICA « une œuvre pérenne et viable pour cette industrie dont le dynamisme des acteurs et la vitalité économique ne sont plus à démontrer».
Koné Saydoo
Koné Saydoo