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Société Publié le mercredi 28 octobre 2009 | Nord-Sud

Djibi village : Les stocks de déchets toxiques sévissent

«Nous n'arrivons plus à respirer quand il pleut. Venez enlever les déchets sinon nous allons tous mourir », lance une riveraine d'environ 50 ans. Elle est assise sur la voie qui mène à Alépé. Des jeunes, femmes et vieux sont également présents. La plupart d'entre eux ont leur visage badigeonné d'une poudre blanche. C'est la colère ce mardi matin à Djibi, village situé sur la route d'Alépé. Les habitants continuent de subir les effets des déchets toxiques déversés sur place en 2006. Lors de la depollution, ces déchets ont été stockés dans des sachets. Mais, ceux-ci n'ont jamais été enlevés. Hier matin, les populations ont barré la voie pour exprimer leur mécontentement. Djibi compte 3.000 habitants dont 2.000 victimes identifiées, révèle un homme qui porte un mégaphone au milieu d'un attroupement de jeunes. Il se nomme Okassa Jean Marc et est le secrétaire général de l'association des jeunes du village. Il s'adresse à la foule : « Nous ne voulons plus des déchets. Qu'ils soient retirés de notre village dans un bref délai ». Des propos applaudis. Les déchets ont été stockés sur deux sites. Entouré de barbelés, le premier est à la sortie du village, à une centaine de mètres des dernières habitations. Selon un gardien du site, ce sont 5.200 sacs qui contiennent du sable mélangé au liquide toxique déversé à Abidjan par le Probo Koala. « Depuis trois ans, nous respirons ces odeurs. Nombreux d'entre nous sont malades », se plaint-il. Un hôpital a été construit en vue de prendre en charge les victimes. Les populations attendent impatiemment que les agents de santé s'y installent afin de réduire leur souffrance. A la revendication concernant la présence des déchets s'ajoute celle liée à l'arrêt de paiement de l'indemnisation des victimes qu'avait entamée le cabinet d'avocats londonien Leigh Day and Co. Selon Arsène Anguié, un des manifestants, les villageois de ne se reconnaissent pas en celui qui « prétend » être leur chef, à savoir le nommé Gouhourou Claude. Pour lui et les autres victimes, seul le chef du village, Esaïe Motto, demeure leur interlocuteur. Au nom de la jeunesse, Ohochi Olivier affirme que le village ne se reconnaît dans aucune fédération ou coordination. Il poursuit : « Nous sommes surpris des agitations d'un certain Gohourou Claude dans la presse. Au nom de qui un seul individu a pu susciter la séquestration du compte ?», s'interroge-t-il. Les routes ont été barrées avec des branches d'arbres. Les jeunes qui sont présents empêchent les véhicules à d’entrer et sortir d'Abidjan. « Personne ne passe ici aujourd'hui. Il faut que les gens sachent que nous sommes aussi des humains », lance une jeune fille. Elle demande aux chauffeurs de rebrousser chemin. Quelques heures après notre départ, l'un des responsables de la jeunesse du village nous a confié que les manifestants ont été « violemment » dispersés par la Compagnie républicaine de sécurité (Crs). La répression aurait fait plusieurs blessés dont deux dans un état critique.

A.K.
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