Le ministère du Commerce était jeudi dans la désolation et l'amertume. La nuit précédente, de curieux malfaiteurs ont perpétré un bien troublant cambriolage dans divers bureaux du cabinet du ministre Youssouf Soumahoro. Selon des informations recueillies, tant à la police criminelle qu'au sein du ministère, aucune porte n'a été fracturée. Au cabinet du maître des lieux où les «voleurs» sont entrés sans bruit, l'on signale la disparition de toutes les caméras de surveillance à partir desquelles M. Soumahoro contrôle les entrées et sorties. La main criminelle a également arraché les autres caméras positionnées à divers endroits du département ministériel. Chez le chef de cabinet Nalourgo Tuo, les gangsters, après avoir fouillé coins et recoins, ont emporté une enveloppe de près de 8 millions de Fcfa. Les cambrioleurs se sont introduits dans d'autres endroits névralgiques. Selon une source policière, le chef de cabinet soutient avoir bien fermé sa porte avant de quitter les lieux la veille. En dehors de lui, 3 autres personnes ont été auditionnées : le vigile Soualiho Touré, le secrétaire particulier du ministre, Bertin Kouya, ainsi que la secrétaire Natogoma Soro. « Il faut laisser aux forces de sécurité, le soin de mener leurs investigations», confie M. Nalourgo Tuo, un peu tétanisé. Dans les couloirs, l'on raconte que le ministre prend très au sérieux ce qu'il considère comme une attaque personnelle. Le département s'interroge sur cette opération qui, manifestement, visait les appareils de surveillance. Du coup, l'on se met à soupçonner des membres du personnel. Ce qui jette une ombre sur l'identité de celui ou ceux qui ont effectivement ouvert les bureaux. L'ambiance au ministère du Commerce n'est plus à la sérénité. Certaines sources indiquent en effet que ces derniers temps, de nombreux agents commençaient à s'offusquer du «système policier» mis en place par le ministre Soumahoro à travers «ses» caméras. Selon un proche de l'Autorité qui s'est envolée vendredi pour Le Caire (Egypte) où il accompagne le Premier ministre, cette opération vise simplement à atténuer «les combines» des agents vis-à-vis des usagers.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko