La guerre a le dos large. C’est derrière elle que se cachent les Refondateurs pour justifier tout, y compris leur incapacité à gérer le pays. Celui qui n’hésite point à entonner ce refrain qui est devenu depuis un disque bien rayé, est le chef de file de la Refondation. Lorsqu’il en a l’occasion, Laurent Gbagbo ne se lasse pas de soutenir que s’il n’a rien fait comme on le lui reproche, c’est bien parce que la guerre a éclaté. Et que celle-ci l’a empêché de faire un certain nombre de choses. On se demande bien comment l’éclatement d’une guerre, peut-elle être une entrave ou un frein à mieux et bien gérer son pays. La question posée trouve tout son sens, lorsqu’il s’agit d’évoquer la guerre qui a éclaté un 19 septembre 2002 en Côte d’Ivoire. Cette guerre, tout le monde est unanimes là-dessus, n’a pas duré des années. Pas plus qu’elle n’a duré des mois. Elle n’a pas franchi le cap de janvier 2003. Car l’on se souvient qu’à cette époque, les différents protagonistes ont été appelés autour de la table de négociation. Il s’agit des accords de Linas-Marcoussis. Depuis cette date, les armes se sont définitivement tues. Et c’est alors que les partisans du chef de l’Etat, ont pris le relais pour attaquer et s’attaquer à tout le monde. En 2004, plus précisément en mars, c’est encore le pouvoir qui a déterré la hache de guerre qui avait pourtant bien été enterrée en réprimant dans le sang, une marche pacifique de l’opposition qui réclamait l’application des accords justement de Marcoussis. Toujours en 2004, le chef de file a déclenché l’opération ‘’Dignité’’. Sans oublier les différents obstacles qui ont retardé le processus. Avant d’accepter de signer l’accord de Ouaga le 4 mars 2007. Pourquoi alors avoir perdu tout ce temps avant d’accepter de s’asseoir à la même table que les ex-rebelles? Pour avoir tenu des discours guerriers du genre ‘’si quelqu'un vient à moi avec un rameau d'olivier, je l'embrasse. Mais s'il sort une épée, je sors l'épée et on se bat’’, comme il l’a dit à sa descente d’avion lors de son retour de Rome, le 19 septembre 2002. Gbagbo a donc contribué à faire perdurer la guerre. Ou à tout le moins, les effets collatéraux de la guerre. Si, en bon chef, il avait choisi la voie du dialogue en premier, comme le lui ont proposé certaines personnalités extérieures et mêmes les opposants politiques, c’est sûr qu’il se serait donné les moyens de sortir de la crise et de mener à bien son programme, si tant est d’ailleurs qu’il en avait un.
Alors, il faut le dire tout net. L’argument de la guerre qui aurait empêché les Refondateurs de bien travailler est un vrai faux alibi.
Yves-M. ABIET
Alors, il faut le dire tout net. L’argument de la guerre qui aurait empêché les Refondateurs de bien travailler est un vrai faux alibi.
Yves-M. ABIET