Le Dr Alassane Dramane Ouattara, est le 3è candidat à la prochaine présidentielle à être reçu par le patronat ivoirien. Après Francis Vangah Wodié, Innocent Anaky Kobena, le président du Rassemblement des républicains (Rdr) a présenté son projet de société aux opérateurs économiques ivoiriens. D’entrée de jeu, il a donné sa vision pour une "Côte d’Ivoire dans laquelle le libéralisme doit se faire à visage humain". C’était, le mardi 17 novembre dernier dans un hôtel de la place. Son projet, a-t-il dit, est fondé sur son expérience de la gestion de la chose publique en tant que Premier ministre du Président Félix Houphouët Boigny, gouverneur de la Bceao et directeur général adjoint du Fmi. Ado a reconnu que le patronat a payé le lourd tribut du coup d’Etat de décembre 1999 et à la crise de 19 septembre 2002. Les industries, le commerce, le secteur de la distribution et les services ont connu des sinistres en novembre 2004 et janvier 2006, avec leurs cortèges de violences, de pillages et de destructions systématiques de certaines unités de production. Le tableau présenté par le patronat est alarmant. Le montant des sinistres se chiffre à 252 milliards de francs CFA. L’inflation a atteint son point culminant en 2008, avec un taux estimé à 9%, alors que l’Uemoa fixait pour ses pays membres un objectif de 3%.
Dégradation de l’environnement des affaires
Face à ce tableau sombre, le candidat à la prochaine présidentielle ivoirienne a fait l’état des lieux avant de proposer des pistes de solutions. Le conférencier a indiqué que la Côte d’Ivoire considérée au début des années 1990 comme l’un des pays-phares de l’Afrique Sub-saharienne se trouve aujourd’hui parmi les Etats les moins performants. Aussi, a-t-il révélé quelques indicateurs sur la paupérisation croissante de la population :
-La création de richesses, mesurée par la croissance du PIB, s’est constamment située bien en dessous de la croissance démographique (3,4%). Ainsi, le taux de pauvreté était de 49 % en 2008 contre 38% en 2002 et 30% au début des années 1990.
- environ 60% de la population est analphabète ;
-60 % des enfants des familles pauvres n’ont pas accès à l’école primaire et secondaire ;
-69 % des pauvres vivent dans des cases et 64% dans des baraques.
-38 % des pauvres sont sans accès à un centre de santé et à un hôpital général.
Au total, l’indice de développement humain du PNUD, qui synthétise tous les aspects socioéconomiques du développement, classe la Côte d’Ivoire à la 163ème place sur 182 pays classés, soit parmi les 20 pays les plus pauvres au monde.
Ce qui a considérablement dégradé l’environnement des affaires. Ainsi, le secteur privé est devenu peu compétitif en raison du manque de réformes et de la mauvaise gouvernance, à en croire Ado. Il a indiqué par ailleurs que selon le Rapport Doing Business 2010 du Groupe de la Banque mondiale, qui permet d’apprécier l’environnement des affaires,"la Côte d’Ivoire enregistre une détérioration du niveau de tous les indicateurs notamment en matière de fiscalité, de justice, et de coût des facteurs de production. De 2008 à 2009, notre pays est passé de la 170ème à la 172ème place sur 183 pays classés".
Alors que plusieurs pays d’Afrique ont atteint le Point d’achèvement dans le rééchelonnement de leur dette extérieure et sont donc sortis de la trappe de l’endettement, la Côte d’Ivoire demeure, a-t-il dit, sur la liste des pays dont la dette extérieure est encore jugée non-viable. "Certes, notre pays a atteint le point de décision, mais la réduction effective de manière substantielle de notre endettement ne peut être obtenue qu’au prix d’un effort budgétaire accru et d’un niveau de gouvernance rigoureux", a-t-il reconnu.
L’énorme dette intérieure accumulée par les pouvoirs publics a également fragilisé le secteur privé et entraîné la disparition de nombreuses Petites et moyennes entreprises (Pme).
Ses propositions
La Côte d’Ivoire doit pouvoir revendiquer la place qui lui revient dans le groupe des pays africains les plus performants avec un taux de croissance d’au moins 6 %. Pour ce faire, elle doit mettre en place une bonne politique économique dans un climat apaisé ou règnent la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires publiques
Au plan des investissements, le conférencier a présenté un programme massif de 10.000 milliards de F CFA sur cinq ans.
"Ce montant financera en premier lieu les secteurs de soutien à l’activité économique à savoir la santé, l’éducation et les infrastructures, pour un montant global de plus de 4.500 milliards F CFA", a t-il indiqué.
Par ailleurs, a soutenu celui qui a sorti la Côte d’Ivoire de la récession économique en 1990, les investissements dans la santé seront de l’ordre de 400 milliards de F CFA et serviront à rénover les dispensaires et hôpitaux, à en construire de nouveaux, à les équiper régulièrement en médicaments et en fournitures élémentaires. Une assurance maladie permettant au plus grand nombre de se soigner viendra parachever le dispositif.
Au niveau de l’éducation, il a fait savoir qu’aucun enfant ne doit être en dehors du système éducatif
A l’en croire, les routes et autres infrastructures de transport sont les secteurs qui vont consommer la plus grande partie des 10.000 milliards, puisqu’ils vont englober 3.400 milliards dans différents projets de réhabilitation et de construction de nouvelles infrastructures. Les investissements s’orienteront en deuxième lieu vers les secteurs à même d’impulser une dynamique de relance à notre économie, à savoir l’agriculture, les mines et l’énergie, ainsi que l’habitat.
Les mines et énergie contribueront grandement au décollage de l’économie à travers de grands projets que son parti compte entreprendre. Notamment la mise en valeur des minerais de fer, de nickel, d’or et de diamant, la construction du barrage hydroélectrique de Soubré, la construction du gazoduc Abidjan-Ghana, etc.
En matière d’habitat, il s’agira de permettre à chaque Ivoirien d’avoir un toit.
Selon le patron des Républicains, ce budget est cohérent par la nature des investissements qui sont financés, réaliste puisqu’il se situe largement en dessous des 17.600 milliards que les bailleurs de fonds multilatéraux comptent mobiliser sur 7 ans pour financer le DSRP (Document stratégique de réduction de la pauvreté), qui, ramené à 5 ans, s’élève à 12.500 milliards.
Au total, ce sont près de 2.500 milliards d’investissements qui seront financés par le secteur privé.
D’où la mise en place d’un ensemble de réformes capables de faire du secteur privé le moteur de la croissance économique. Le retour à la bonne gouvernance et à la transparence dans la gestion des affaires publiques est une condition fondamentale à l’accélération de l’investissement et de la croissance. Ce, dans un environnement de paix. Parce que, a conclu Ado,"la Paix reste la condition sine qua non pour travailler sereinement, sécuriser les échanges, attirer les investisseurs, rassurer les bailleurs de fonds". Pour rappel, MM. Bernard N’Doumi et Jean Kakou Diagou respectivement vice-président par ailleurs président du comité d’organisation et le Pca de la Confédération générale des entrepreneurs de Côte d’Ivoire (Cgeci) ont ouvert le débat par des allocutions de bienvenue et de remerciement.
Sériba Koné
seriba67@yahoo.fr
Dégradation de l’environnement des affaires
Face à ce tableau sombre, le candidat à la prochaine présidentielle ivoirienne a fait l’état des lieux avant de proposer des pistes de solutions. Le conférencier a indiqué que la Côte d’Ivoire considérée au début des années 1990 comme l’un des pays-phares de l’Afrique Sub-saharienne se trouve aujourd’hui parmi les Etats les moins performants. Aussi, a-t-il révélé quelques indicateurs sur la paupérisation croissante de la population :
-La création de richesses, mesurée par la croissance du PIB, s’est constamment située bien en dessous de la croissance démographique (3,4%). Ainsi, le taux de pauvreté était de 49 % en 2008 contre 38% en 2002 et 30% au début des années 1990.
- environ 60% de la population est analphabète ;
-60 % des enfants des familles pauvres n’ont pas accès à l’école primaire et secondaire ;
-69 % des pauvres vivent dans des cases et 64% dans des baraques.
-38 % des pauvres sont sans accès à un centre de santé et à un hôpital général.
Au total, l’indice de développement humain du PNUD, qui synthétise tous les aspects socioéconomiques du développement, classe la Côte d’Ivoire à la 163ème place sur 182 pays classés, soit parmi les 20 pays les plus pauvres au monde.
Ce qui a considérablement dégradé l’environnement des affaires. Ainsi, le secteur privé est devenu peu compétitif en raison du manque de réformes et de la mauvaise gouvernance, à en croire Ado. Il a indiqué par ailleurs que selon le Rapport Doing Business 2010 du Groupe de la Banque mondiale, qui permet d’apprécier l’environnement des affaires,"la Côte d’Ivoire enregistre une détérioration du niveau de tous les indicateurs notamment en matière de fiscalité, de justice, et de coût des facteurs de production. De 2008 à 2009, notre pays est passé de la 170ème à la 172ème place sur 183 pays classés".
Alors que plusieurs pays d’Afrique ont atteint le Point d’achèvement dans le rééchelonnement de leur dette extérieure et sont donc sortis de la trappe de l’endettement, la Côte d’Ivoire demeure, a-t-il dit, sur la liste des pays dont la dette extérieure est encore jugée non-viable. "Certes, notre pays a atteint le point de décision, mais la réduction effective de manière substantielle de notre endettement ne peut être obtenue qu’au prix d’un effort budgétaire accru et d’un niveau de gouvernance rigoureux", a-t-il reconnu.
L’énorme dette intérieure accumulée par les pouvoirs publics a également fragilisé le secteur privé et entraîné la disparition de nombreuses Petites et moyennes entreprises (Pme).
Ses propositions
La Côte d’Ivoire doit pouvoir revendiquer la place qui lui revient dans le groupe des pays africains les plus performants avec un taux de croissance d’au moins 6 %. Pour ce faire, elle doit mettre en place une bonne politique économique dans un climat apaisé ou règnent la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires publiques
Au plan des investissements, le conférencier a présenté un programme massif de 10.000 milliards de F CFA sur cinq ans.
"Ce montant financera en premier lieu les secteurs de soutien à l’activité économique à savoir la santé, l’éducation et les infrastructures, pour un montant global de plus de 4.500 milliards F CFA", a t-il indiqué.
Par ailleurs, a soutenu celui qui a sorti la Côte d’Ivoire de la récession économique en 1990, les investissements dans la santé seront de l’ordre de 400 milliards de F CFA et serviront à rénover les dispensaires et hôpitaux, à en construire de nouveaux, à les équiper régulièrement en médicaments et en fournitures élémentaires. Une assurance maladie permettant au plus grand nombre de se soigner viendra parachever le dispositif.
Au niveau de l’éducation, il a fait savoir qu’aucun enfant ne doit être en dehors du système éducatif
A l’en croire, les routes et autres infrastructures de transport sont les secteurs qui vont consommer la plus grande partie des 10.000 milliards, puisqu’ils vont englober 3.400 milliards dans différents projets de réhabilitation et de construction de nouvelles infrastructures. Les investissements s’orienteront en deuxième lieu vers les secteurs à même d’impulser une dynamique de relance à notre économie, à savoir l’agriculture, les mines et l’énergie, ainsi que l’habitat.
Les mines et énergie contribueront grandement au décollage de l’économie à travers de grands projets que son parti compte entreprendre. Notamment la mise en valeur des minerais de fer, de nickel, d’or et de diamant, la construction du barrage hydroélectrique de Soubré, la construction du gazoduc Abidjan-Ghana, etc.
En matière d’habitat, il s’agira de permettre à chaque Ivoirien d’avoir un toit.
Selon le patron des Républicains, ce budget est cohérent par la nature des investissements qui sont financés, réaliste puisqu’il se situe largement en dessous des 17.600 milliards que les bailleurs de fonds multilatéraux comptent mobiliser sur 7 ans pour financer le DSRP (Document stratégique de réduction de la pauvreté), qui, ramené à 5 ans, s’élève à 12.500 milliards.
Au total, ce sont près de 2.500 milliards d’investissements qui seront financés par le secteur privé.
D’où la mise en place d’un ensemble de réformes capables de faire du secteur privé le moteur de la croissance économique. Le retour à la bonne gouvernance et à la transparence dans la gestion des affaires publiques est une condition fondamentale à l’accélération de l’investissement et de la croissance. Ce, dans un environnement de paix. Parce que, a conclu Ado,"la Paix reste la condition sine qua non pour travailler sereinement, sécuriser les échanges, attirer les investisseurs, rassurer les bailleurs de fonds". Pour rappel, MM. Bernard N’Doumi et Jean Kakou Diagou respectivement vice-président par ailleurs président du comité d’organisation et le Pca de la Confédération générale des entrepreneurs de Côte d’Ivoire (Cgeci) ont ouvert le débat par des allocutions de bienvenue et de remerciement.
Sériba Koné
seriba67@yahoo.fr