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Politique Publié le vendredi 11 décembre 2009 | Le Temps

Noutoua Youdé : “Mabri ne pèse rien à l`Ouest”

Ancien président du groupe parlementaire Udpci, le député Noutoua Youdé est aujourd`hui le Ddc de Laurent Gbagbo à Zouan Hounien. Le membre influent du RPP donne dans cet entretien, les raisons de son engagement aux côtés de Gbagbo et évalue les chances de son candidat dans l`Ouest-montagneux. Il parle également de ses relations avec le Fpi et de sa stratégie pour ratisser large. Sans faux-fuyants.

Monsieur le président, depuis trois ans, vous êtes sur le terrain pour engager les populations des départements de Danané et Zouan Hounien derrière Laurent Gbagbo. A quel niveau en êtes-vous aujourd`hui ?
Le Président Laurent Gbagbo a un esprit d`équité et de justice vis-à-vis de l`ensemble du pays qui l`incarne. C`est ce combat que nous avons mené. Il faut dire qu`une propagande qui s`est développée sur le motif de la mort cruelle du président Guéi Robert, natif de notre région, nous a coupés du Président Gbagbo. Cette rumeur qui nous a éloignés de lui a vite fait de le transformer en responsable de la mort du général Guéi; et par conséquent, celui qui ordonnait les bombardements de notre région et pourchassait les cadres de chez nous. Cette propagande a permis à certaines personnes de s`épanouir socialement, alors que le peuple - à côté - bien au contraire, s`assombrissait, se disloquait, souffrait atrocement les affres de la guerre. Nous avons pris le temps de parcourir les villes, villages et hameaux de notre région pour expliquer les raisons de notre combat. Heureusement pour nous, il y a eu une adhésion qui s`est aujourd`hui transformée véritablement en un enthousiasme vis-à-vis du Président Gbagbo. Sa visite, du 8 au 11, dans la région des montagnes, a été une fête dans cette partie du pays où on disait qu`il ne pouvait pas mettre les pieds.

Vous pensez gagner dans une région où, tout compte fait, subsiste encore des préjugés faisant de votre candidat aujourd`hui, celui qui a tué Robert Guéi. Sur quoi comptez-vous ?
Le Président Gbagbo a montré patte blanche à notre région. Il a demandé que, lorsque le moment sera propice, une enquête soit ordonnée pour déterminer les circonstances de la mort du général Robert Guéi. Il s`est engagé également à honorer la mémoire du général Robert Guéi en lui faisant des obsèques à la dimension du rang de chef d`Etat qu`il a occupé dans le pays. Cela, il l`a respecté. Il s`est rendu à Kabacouman, dans le village natal du général Guéi. Et les 1er, 2 et 3 septembre derniers, ces obsèques ont été effectivement organisées. A partir de ce moment, tout ce que vous pouvez imaginer comme préjugés a disparu. Tous ces mensonges se sont dissipés. Les populations qui se sont retrouvées en face de quelqu`un qui tient parole, se sont rendu compte que beaucoup de choses ont été dites, ont été fabriquées expressément pour distendre nos relations avec le Président Gbagbo. Est-ce que nous allons gagner ? Oui, j`en ai une forte conviction. Si vous prenez la grande région qu`on appelait l`ancien cercle de Man, et qui regroupe aujourd`hui, le Moyen-Cavally et la région des Montagnes, quand je vois la qualité des personnes qui sont engagés derrière le Président Gbagbo et quand je vois ceux qui sont ailleurs, je suis convaincu que nous allons l`emporter largement.

Le ministre Mabri Toikeusse, leader de l`Udpci dont vous étiez membre, soutient pourtant que Blon Blaise et vous, ne pesez pas grand`chose devant lui sur le terrain. Ne pensez-vous pas qu`il peut avoir raison de vous ?
Mabri a toujours vécu sur la base de simples déclarations. Sa logique est la propagande, il a construit toute sa stratégie autour de cette maxime. La petite mythologie sur sa personne repose sur des clichés de ce genre. Je ne répondrai pas à ce type parce qu`il nous connaît personnellement. Si dans une région comme l`Ouest-montagneux, Noutoua Youdé n`est rien, Blon Blaise, Douati Alphonse, Bleu Lainé, Gueu Pascal, Mangly Alphonse, Oulé Tia séraphin ne sont rien, pour ne citer que ceux-là, il est avec qui en réalité ? Personne. Il célèbre sa seule personne et quand quelqu`un est dans cette logique, vous pouvez lui enlever tout, jusqu`au dernier boy qu`il a, il croira toujours être le roi des rois. Et c`est dommage pour Mabri.

Si l`Udpci ne pèse pas grand-chose, quel adversaire craignez-vous donc sur la région des montagnes ? Le Rdr, le Pdci ?
C`est plutôt La majorité présidentielle qui est crainte dans la région des montagnes. L`Udpci était un parti fort dans la région, parce que tous les élus de cette région appartenaient à ce parti. Nous étions 14 députés Udpci. Et à ce jour, je ne sais pas si en dehors de Mabri lui-même, il reste encore un autre député à l`Udpci. Or, les députés, ce sont des leaders d`opinion, des gens qui ont été élus dans des circonscriptions qui se reconnaissent en eux. Si tous ceux-là sont partis, comprenez que c`est parce que l`Udpci est un état de déliquescence avancé. Au-delà, vous devez retenir qu`il y trois forces en présence dans la région des montagnes. Le Rdr dans les centres urbains : Man ville, Danané Ville, Zouan Hounien Ville, Bin Houyé ville, Biankouman ville. C`est un phénomène urbain et vous savez pourquoi. Puis, il y a l`Udpci, pour ce qu`il en resterait comme résidu. Et aussi, parce dans nos pays africains, le vote est sociologiquement affectif, il se pourrait que des populations surtout de Zouan Hounien, mon département, qui le reconnaissent comme leur fils, déportent leurs voix sur lui. Juste parce qu`il est candidat et qu`il est leur fils. Nous allons nous atteler à leur démontrer que le vote dont a besoin aujourd`hui, pour que notre région se développe, ce n`est pas ce type de vote. Voter quelqu`un comme ça, c`est perdre des voix, retarder le développement de la région. Objectivement, le Rdr qui est un phénomène urbain pourra s`en sortir avec un score entre 13 et 15% ; du point de vue affectif, l`Udpci glanera entre 20 et 25% du suffrage et La majorité présidentielle, au-delà de 60%.

Vous donnez là un chiffre. Un troisième sondage Sofres donne votre candidat vainqueur au deuxième tour, alors que La majorité présidentielle travaille dans le sens d`une victoire au premier tour. Quelle analyse faites-vous ? Aussi, ne pensez-vous pas que ces sondages peuvent jouer un tour au camp présidentiel ?
Non ! Le 20 novembre dernier, nous étions à Yamoussoukro où Dr Issa Malick Coulibaly, le directeur national de campagne, a fait le point de la campagne. Des instructions précises, fermes ont été données aux 110 directeurs départementaux de campagne (D). Si vous aviez vu la qualité des gens qui ont été désignées pour conduire la campagne dans chacun des départements, vous n`allez pas vous interroger. En plus, si vous analysez le sondage, il y a une évolution. On était au début à 43% et nous sommes aujourd`hui à 45, voire 46%, alors que le candidat lui-même n`est pas encore entré en campagne. Par ailleurs, cette précampagne n`a pas encore révélé beaucoup de choses que nous ignorons et qui seront déballées sur la place publique le moment venu. Les élections qui s`annoncent sont des élections suffisamment claires. Il s`agit d`opérer un choix entre la Côte d`Ivoire et l`asservissement. Et pour cela, vous verrez qu`au-delà de La majorité présidentielle, au-delà du Fpi, du Rpp… il se trouvera des Ivoiriens qui sont dans leurs propres partis et qui ont leurs candidats, mais qui diront : ``Non, cette élection, par justice, il faut que Gbagbo la gagne.`` Il n`y a donc pas de crainte à avoir. Je pense qu`il y aura un deuxième tour mais il faut interpréter les chiffres. Un deuxième tour contre Alassane Ouattara, il y a beaucoup de points; contre Bédié, il y en a davantage. On est encore à deux mois des élections. Lorsque le rouleau compresseur va se mettre en place, vous verrez que les quelques voix, les 4 à 5% qui manquent pour assurer une victoire au premier tour, nous pourrons les avoir.

L`affichage des listes électorales provisoires à Zouan Hounien a montré beaucoup de cas litigieux. On parle de plus de 30.000 cas. Ne craignez-vous pas de perdre ainsi une partie de votre électorat ?
Si. Nous enregistrons près de 31.000 cas de pétitionnaires recalés. Nous avons donc pris des dispositions pour que les Cei locales de notre département puissent recevoir les réclamations de nos pétitionnaires concernés par le contentieux et qu`on leur fasse droit lorsqu`ils auront produit les documents pour être validés. Nos sommes constamment sur terrain. Les 19, 20 et 21 octobre, nous avons formé les leaders dans tous les ilots. Au total, 1200 jeunes ont été formés, qui savent lire et écrire. Ces jeunes prennent en charge la totalité des pétitionnaires dont les dossiers ont été refusés. Cet encadrement nous permettra, nous en sommes convaincus, de sauver plus de 60% de cas. Nous allons pouvoir rattraper jusqu`à 15 à 17.000 électeurs, dans le pire des cas, afin que la part que nous allons apporter à notre candidat en termes de voix soit conséquente et déterminante.

Réalisée par Minutepolitique


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