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Art et Culture Publié le vendredi 11 décembre 2009 | Notre Voie

Après des articles de presse - Le mouvement Akoundan Ouflè assiège “Notre Voie”

Le siège du groupe Notre Voie aux Deux-Plateaux 7ème Tranche a été le théâtre, hier après-midi, de manifestations des membres du mouvement patriotique Akounda Ouflè. C’est une foule de près d’un demi millier de personnes menaçantes qui ont obstrué l’entrée de La Refondation-SA avec l'un de leurs camions. Raisons invoquées, exprimer leur colère à la suite de la parution de deux articles relatifs à des plaintes d’adhérents insatisfaits contre leur président, Kouamé N'Guessan Théodore se faisant appeler "M. Le Professeur N'Guessan", accusé de les avoir grugés. Incités et transportés à bord de cinq camions de marque Kia Motors et des véhicules personnels, les partisans du président du mouvement Akoundan Ouflè ont assiégé, de 13h à 19h, les locaux de Notre Voie, empêchant les journalistes de travailler et créant un bouchon sur la voie publique. Il a fallu le calme et le tact du directeur de publication (DP) et rédacteur en chef de Notre Voie, César Etou, aidé des agents de police du commissariat du 22ème arrondissement d'Angré conduits par leurs chefs de service et des éléments du CECOS appelés en renfort, pour faire baisser la tension et éviter le grabuge. Précédé par des Sorbonnards et des loubards, “M. Le Professeur N'Guessan", lui-même ancien animateur des Agoras, a débarqué dans les locaux de “Notre Voie" aux environs de 17h dans un vacarme indescriptible de ses partisans avant d’être conduit au bureau du DP qui l’attendait. “Lundi dernier, mon nom était à la Une de votre journal. Aujourd'hui encore, vous écrivez que j'ai grugé des souscripteurs. Je veux savoir les motivations de Notre Voie qui veut créer des soulèvements à travers ses articles dans lesquels je ne me reconnais pas. Tous les journaux peuvent écrire contre moi mais je ne peux pas accepter que Notre Voie le fasse. J'ai combattu pour la République, je suis un patriote. Si des gens se plaignent de moi, qu'ils aillent à la justice. Si vous écrivez contre moi prochainement, vous allez voir ! C’es ça que j’ai envoyé mes partisans vous dire ! ”, a menacé le président du mouvement Akoundan Ouflè, en présence du chef de service du commissariat du 22ème arrondissement d'Angré qui a dû user de tact pour ramener à la raison le visiteur excité. Selon M. Le professeur N'Guessan”, tous les membres de son association sont acquis à sa cause mais ce sont "quelques dissidents qui doivent des millions qui veulent se faire voir". Suffisant et arrogant, le président du mouvement Akoundan Ouflè s'est présenté comme un sauveur des populations démunies : "Je donne des millions par-ci, par-là. Je vais distribuer des millions samedi prochain encore. Au lieu de me soutenir, c'est un attentat contre ma personne dans Notre Voie. Je veux que cela prenne fin aujourd'hui et qu'on écrive sur moi seulement pour montrer les millions que je donne’’ a tonné "M. le Professeur N'Guessan" devant M. César Etou, serein et patient. Enfin, si au départ le président du mouvement Akoundan Ouflè a réfuté vigoureusement les accusations d’escroquerie portées contre lui par ses adhérents insatisfaits, il a fini par reconnaître, en revanche, ses démêlés avec les plaignants. A la suite de l’exposé de M. Kouamé N’Guessan, le premier responsable de la rédaction de Notre Voie lui a rappelé l’agression qu’il a fait subir au journaliste de Notre Voie dépêché à son siège à Yopougon dans le souci d’équilibrer l’information. M. César Etou a fait comprendre à "M. Le Professeur N'Guessan" que Notre Voie n’a ni l’intention de salir des citoyens, ni l’envie de protéger des malfaiteurs, fussent-ils des patriotes « sauveurs » de la République. Il l’a, à son tour, mis en garde contre les menaces : « Vos menaces ne nous effraient pas. Nous avons traversé la répression féroce sous les présidents Houphouët et Bédié, sous le Premier ministre Alassane Ouattara et sous feu Robert Guéi. Alors, ne comptez pas sur Notre Voie pour couvrir des malversations », a déclaré le DP, avant d’inviter ‘’M. le Professeur’’ à user de son droit de réponse ou à se soumettre à l’interview qu’il a déjà refusé d’accorder à Notre Voie pour répondre, point par point, aux accusations portées contre lui par ses adhérents insatisfaits. Rendez-vous que le président du mouvement Akoundan Ouflè a curieusement eu du mal à accepter, comme s’il manque d’argument pour donner sa part de vérité sur la crise interne qui secoue cette organisation qui brasse d’énormes sommes d’argents collectées sur de nombreux adhérents appâtés. Sous bonne escorte de la police, il a quitté les lieux en compagnie de ses partisans ameutés. Didier Kéi
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