La construction du pipeline Abidjan-Bouaké via Yamoussoukro par la Société nationale d'opérations pétrolières de Côte d'Ivoire (Pétroci) depuis le 22 novembre 2007, a causé des dommages dans maints villages de Yamoussoukro et de Toumodi. Des cultures ont été détruites.
Projet pipeline Abidjan-Yamoussoukro-Bouaké
Au début des années 2000, la Côte d’Ivoire a décidé de se doter d’une infrastructure de transport de multi produits pétroliers afin d’approvisionner les dépôts de GESTOCI de Yamoussoukro et de Bouaké à partir de celui d’Abidjan. Ces dépôts sont approvisionnés, jusque là, par voie routière par le biais de camions-citernes et par le moyen mixte (route et voie ferrée). En effet, en 2006, la Société Nationale d’Opérations Pétrolières de la Côte d’Ivoire (PETROCI) confie à PARLYM International (Bureau d’études en Ingénierie pétrolière), la maîtrise d’œuvres pour la construction du pipeline multi produits.
Description du projet
Ce projet consiste au développement d’un oléoduc ou « pipeline », enterré (à 1 m de profondeur minimale, variable en fonction de la nature des sols), d’une longueur de 385 km entre les dépôts GESTOCI d’Abidjan et GESTOCI de Bouaké, en passant par le dépôt de Yamoussoukro. Le parcours retenu pour ce pipeline suit le milieu de l’autoroute entre Abidjan et Bouaké, en empruntant au maximum le tracé des lignes de moyenne et basse tension, permettant ainsi d’éviter les traversées des différents villages et agglomérations. Les villes traversées sont : Abidjan, Anyama, Attingué, Adakié, Aké Béfiat, Tiassalé, N’Douci, Boukro, Taabo, Bringakro, Akakré, Yamousssoukro, Tiébissou, Djébonoua et Bouaké. Le pipeline, commis au transport multi produit d’hydrocarbures liquides, avec un débit journalier prévu de 4000 m3 /jour, pour un diamètre de pipe de 12’’ (soit 300 mm), pourra transporter tous les produits en même temps grâce à un système de raclage entre chaque transfert de produits. Le pipeline qui durait être conçu, construit et exploité en conformité avec les standards internationaux de l’industrie (norme ASME B31.4a-2002) aurait une capacité de 1 600 000 m3 /an. Ce, afin de couvrir les besoins de la Côte d’Ivoire et des pays frères que sont le Mali et le Burkina Faso. Notons que le volume actuellement transporté (marché national et export) est de 750 000 m3 /an
Intérêt dudit projet
Ce projet devrait permettre à la Côte d’Ivoire, non seulement de doubler le volume actuellement transporté, sécuriser et augmenter la flexibilité de l’approvisionnement des stocks de sécurité sur Bouaké et Yamoussoukro, mais aussi d’améliorer la sécurité des réseaux routiers et ferroviaires ivoiriens en diminuant considérablement ou en supprimant le transport par citernes avec les risques que cela comporte et développer sa politique environnementale en diminuant la pollution atmosphérique et la pollution sonore dues à la circulation sur route et rail, tout en minimisant la fraude existante sur les produits qui se chiffre à environ 15 milliards de F CFA/an. En somme, le projet pipeline Abidjan-Bouaké devrait permettre donc à la Côte d’Ivoire d’assurer une meilleure distribution au plan national, et de disposer d’avantages comparatifs pour l’export vers les pays de la Sous-région, afin de reprendre les parts de marché perdues ces dernières années.
Des travaux bloqués
Démarrée le 20 Septembre 2007 pour une mise en exploitation prévue en Décembre 2008, la construction du pipeline qui a mobilisé plus d’une dizaine d’entreprises ivoiriennes, toutes qualifications confondues, et dont la durée des travaux était estimée à environ 19 mois, connaît depuis quelques mois, un arrêt. Des sources proches de la Petroci, nous indiquent que cet arrêt des travaux serait dû à la mauvaise gestion des fonds alloués au projet. « Tous les fonds engrangés pour la réalisation de ce projet ont été utilisés à d’autres fins », a ajouté notre source. Vrai ou faux ? Toutes nos tentatives pour avoir la version de la direction générale ont été vaines. Une chose est sûre: la gestion opaque et solitaire de Kassoum Kadika, beau-frère du Chef de l’Etat, longtemps décriée par ses collaborateurs, pourrait se justifier avec l’arrêt des travaux de l’enfouissement des pipelines, annoncé à grande pompe. Surtout quand on estime à des centaines de milliards de francs les fonds destinés à la réalisation dudit projet. Quand on sait que le présent projet de construction d’un pipeline multi produits, à l’instar du projet de construction de la seconde raffinerie de pétrole, obéit à un objectif conduit par PETROCI, celui de faire de la Côte d’Ivoire, une plate-forme stratégique du secteur pétrolier pour toute la Sous-région. Dommage !
Evariste Nguessan
nguevas@yahoo.fr
Projet pipeline Abidjan-Yamoussoukro-Bouaké
Au début des années 2000, la Côte d’Ivoire a décidé de se doter d’une infrastructure de transport de multi produits pétroliers afin d’approvisionner les dépôts de GESTOCI de Yamoussoukro et de Bouaké à partir de celui d’Abidjan. Ces dépôts sont approvisionnés, jusque là, par voie routière par le biais de camions-citernes et par le moyen mixte (route et voie ferrée). En effet, en 2006, la Société Nationale d’Opérations Pétrolières de la Côte d’Ivoire (PETROCI) confie à PARLYM International (Bureau d’études en Ingénierie pétrolière), la maîtrise d’œuvres pour la construction du pipeline multi produits.
Description du projet
Ce projet consiste au développement d’un oléoduc ou « pipeline », enterré (à 1 m de profondeur minimale, variable en fonction de la nature des sols), d’une longueur de 385 km entre les dépôts GESTOCI d’Abidjan et GESTOCI de Bouaké, en passant par le dépôt de Yamoussoukro. Le parcours retenu pour ce pipeline suit le milieu de l’autoroute entre Abidjan et Bouaké, en empruntant au maximum le tracé des lignes de moyenne et basse tension, permettant ainsi d’éviter les traversées des différents villages et agglomérations. Les villes traversées sont : Abidjan, Anyama, Attingué, Adakié, Aké Béfiat, Tiassalé, N’Douci, Boukro, Taabo, Bringakro, Akakré, Yamousssoukro, Tiébissou, Djébonoua et Bouaké. Le pipeline, commis au transport multi produit d’hydrocarbures liquides, avec un débit journalier prévu de 4000 m3 /jour, pour un diamètre de pipe de 12’’ (soit 300 mm), pourra transporter tous les produits en même temps grâce à un système de raclage entre chaque transfert de produits. Le pipeline qui durait être conçu, construit et exploité en conformité avec les standards internationaux de l’industrie (norme ASME B31.4a-2002) aurait une capacité de 1 600 000 m3 /an. Ce, afin de couvrir les besoins de la Côte d’Ivoire et des pays frères que sont le Mali et le Burkina Faso. Notons que le volume actuellement transporté (marché national et export) est de 750 000 m3 /an
Intérêt dudit projet
Ce projet devrait permettre à la Côte d’Ivoire, non seulement de doubler le volume actuellement transporté, sécuriser et augmenter la flexibilité de l’approvisionnement des stocks de sécurité sur Bouaké et Yamoussoukro, mais aussi d’améliorer la sécurité des réseaux routiers et ferroviaires ivoiriens en diminuant considérablement ou en supprimant le transport par citernes avec les risques que cela comporte et développer sa politique environnementale en diminuant la pollution atmosphérique et la pollution sonore dues à la circulation sur route et rail, tout en minimisant la fraude existante sur les produits qui se chiffre à environ 15 milliards de F CFA/an. En somme, le projet pipeline Abidjan-Bouaké devrait permettre donc à la Côte d’Ivoire d’assurer une meilleure distribution au plan national, et de disposer d’avantages comparatifs pour l’export vers les pays de la Sous-région, afin de reprendre les parts de marché perdues ces dernières années.
Des travaux bloqués
Démarrée le 20 Septembre 2007 pour une mise en exploitation prévue en Décembre 2008, la construction du pipeline qui a mobilisé plus d’une dizaine d’entreprises ivoiriennes, toutes qualifications confondues, et dont la durée des travaux était estimée à environ 19 mois, connaît depuis quelques mois, un arrêt. Des sources proches de la Petroci, nous indiquent que cet arrêt des travaux serait dû à la mauvaise gestion des fonds alloués au projet. « Tous les fonds engrangés pour la réalisation de ce projet ont été utilisés à d’autres fins », a ajouté notre source. Vrai ou faux ? Toutes nos tentatives pour avoir la version de la direction générale ont été vaines. Une chose est sûre: la gestion opaque et solitaire de Kassoum Kadika, beau-frère du Chef de l’Etat, longtemps décriée par ses collaborateurs, pourrait se justifier avec l’arrêt des travaux de l’enfouissement des pipelines, annoncé à grande pompe. Surtout quand on estime à des centaines de milliards de francs les fonds destinés à la réalisation dudit projet. Quand on sait que le présent projet de construction d’un pipeline multi produits, à l’instar du projet de construction de la seconde raffinerie de pétrole, obéit à un objectif conduit par PETROCI, celui de faire de la Côte d’Ivoire, une plate-forme stratégique du secteur pétrolier pour toute la Sous-région. Dommage !
Evariste Nguessan
nguevas@yahoo.fr