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Politique Publié le mardi 22 décembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Le colonel Kadio Miézou (ex-sous/chef d`Etat Major du centre des opérations interarmées) : “Un chef doit savoir se retirer, sinon...”

A la faveur de la remise officielle du trône au nouveau chef de Zouhounou, dans la sous préfecture de Niablé, nous avons rencontré, le Colonel Kadio Miézou sur les terres de ses ancêtres. A travers l`entretien qu`il nous a accordé, l`ex collaborateur du Gl Mathias Doué parle de sa vie actuelle puis s`est exprimé sur l`actualité socio politique de son pays.


Que devient le colonel Miezou ?
Le colonel est en réserve de la République. Comme tout fonctionnaire qui n`est pas affecté à une occupation au niveau de l`administration centrale est conseiller de ses chefs .Il se tient à leur disposition pour le travail qu`ils voudraient bien lui confier.

Vous avez conduit de 2002 à novembre 2004 au niveau militaire de hautes responsabilités. Concrètement, qu`est-ce qui s`est passé pour qu`aujourd`hui vous soyez en réserve de la République ?
Il ne s`est rien passé. Je ne voudrais pas répondre à cette question.

Est-ce à dire que vous avez accompli votre mission ?
Je ne veux pas répondre à cette question.

Comment vous occupez votre temps?
Je l`occupe comme tout le monde. Comme on le dit en bon français, je cultive mon jardin. Qui dans le cas d`espèce est très large en ce sens que mon jardin va de l`occupation familiale à la gestion d`une communauté villageoise telle que vous êtes en train de la vivre en ce moment. J`occupe mon temps en m`occupant de mes plantations parce que c`est ce que je fais de mieux après l`armée et aider mon jeune frère qui vient d`être intronisé chef il y a un an à gérer les problèmes du village.

Quel est le regard du colonel sur la sortie de crise ?
Je ne veux pas répondre à cette question .Il y a des personnes qui sont commises à cette tâche qui le font bien à mon sens. Elles sont mieux indiquées pour répondre à cette question

En tant que simple ivoirien ?
Je n`ai aucune réponse à donner à ce niveau parce que par principe quand on ne connaît pas quelque chose, on ne peut pas en parler. On n`est pas au cœur de l`action. Il ne nous appartient pas de parler des choses que nous ne connaissons pas.

Colonel réellement, est-ce que vous étiez en exil ?
J`ai déjà répondu à cette question. Je laisse la responsabilité à ceux qui ont voulu bien écrire ce genre de propos. Vous savez, dans la langue de Molière, chaque mot à son sens. Un exil répond à un certain nombre de caractéristiques qui qualifient le mot exil. Je n`ai jamais été en exil. Aller en exil par rapport à quoi ? Son pays ?

Vous n`avez jamais été menacé depuis que vous êtes parti de votre poste ?
Je n`ai pas eu connaissance d`une certaine menace à ce niveau. Je ne vois pas pourquoi je serais menacé. J`ai fait mon travail. Les rebelles sont dans la République. Soro Guillaume est premier ministre de la Côte d`Ivoire. Il se réclame chef des rebelles. Pourquoi j`aurais des menaces, moi qui n`ai rien fait contre la Côte d`Ivoire. Dites-moi pourquoi j`aurais des ménaces.

Quels sont vos rapports avec vos frères d`armes comme Yao Jules ?
J`ai des rapports cordiaux avec eux. Jules et moi, nous avons des rapports particuliers. Nos connaissances ne datent pas d`aujourd`hui. Jules et moi nous sommes collégionnaires. Nous avons fréquenté la même école. Si d`aventure, il arrivait que nous nous rencontrions, nous aurions les mêmes rapports. Pareil pour tous ceux qui sont aux affaires.

Et avec l`ex CEMA Mathias Doué ?
Il est dans quel monde ?

C`est quand même votre ancien chef hiérarchique ?
Vous dites bien c`était.

Est-ce à dire que vous n`aviez pas de bons rapports quand vous étiez aux affaires?
Dieu est mon témoin, je n`ai jamais eu de rapport avec lui depuis que nous sommes partis le 19 novembre de l`Etat Major. Je n`ai jamais eu de rapport avec Doué. Pose-lui la question ; il vous répondra exactement la même chose. Pourquoi j`aurais des rapports avec quelqu`un qui, excusez moi du terme, est en rupture de ban avec ce qu`il a incarné de mieux c`est-à-dire diriger un état major.

Vous étiez son collaborateur, c`est pourquoi on s`étonne de cette réponse que vous donnez.
J`étais son adjoint, mais nous étions dans une phase de gestion. A partir du moment où chacun est parti de son côté, pourquoi voulez vous que j`ai des relations particulières avec qui que ce soit ? Je n`entends pas en avoir avec qui que ce soit.

Est-ce à dire que vous n`aviez pas de bons rapports au moment où vous étiez aux affaires ?
ça n`à rien à voir. Je vous parle de rapport, après c`est totalement différent.

Quel est le regard du colonel sur ce qui se passe aujourd`hui en Guinée?
C`est déplorable, la Guinée est un pays au plan géographique, avec d`énormes potentialités. Mais depuis 1958, ce pays n`est pas sorti de l`ornière. Je n`ose pas le dire, mais c`est peut-être une tare congénitale, c`est dommage qu`il en soit ainsi. C`est du gâchis pour ce qui nous est donné de voir.

On assiste ces derniers temps en Afrique au changement de Constitution où les présidents cherchent à s`éterniser au pouvoir. Quel commentaire faites-vous ?
Si on arrive à changer, c`est parce que c`est possible. Je ne voudrais pas faire l`injure, chaque peuple a le chef qu`il mérite… Il appartient donc au peuple d`adhérer ou de ne pas adhérer à ce genre de mascarade. Quand le terme est échu, il est normal que le chef qui veut le bonheur de son peuple sache se retirer.

On a l`impression que dans notre pays les dirigeants ne se soucient pas de la souffrance des populations ?
Tout le monde est fatigué, même les dirigeants. Ils sont tous fatigués. On les voit .Quand vous les voyez à la télé cela se sent. Ils sont fatigués.

Quel commentaire faites-vous du problème des grades des Forces nouvelles?
Je n`ai pas de commentaire à faire. Il y a eu des commissions qui ont été mises sur pied qui ont pris en compte tous les éléments pour résoudre le problème de grade. Ils ont agit au mieux dans l`intérêt de tous…Je suis Colonel et promotionnel du général Kassaraté à l`école supérieure de guerre de Paris. Qu`est ce que cela me fait si on nomme un caporal commandant ? Un bon chef militaire ne doit pas avoir d`état d`âme et de ressentiment.

Désarmement avant ou après les élections. Quel est votre avis ?
C`est faux de dire désarmement par les armes. Il y a eu un travail que nous avions réalisé de 2003 à 2004 au moment où nous conduisions les affaires militaires. Je pense que de facto le désarmement se fera de lui-même. Les jalons sont posés, nous avions commencé par les brigades mixtes, il s`agit de s`entendre à nouveau. Il faut cultiver la confiance entre nous. C`est ce qui est le problème de notre pays. Je vous disais que si nous sommes arrivés à nous tirer dessus, c`était parce qu`il y avait véritablement un problème.

Certains ont brandi l`ivoirité comme étant la source des problèmes de la crise qu`à vécue la Côte d`Ivoire. Partagez-vous cela ?
Le problème de l`ivoirité est dépassé. L`ivoirité c`est comme la francité. Aujourd`hui, le débat en France, c`est quoi ? On parle d`identité en France. Dans quel pays il n`y a pas de problème identitaire ? Là je ne vais pas être méchant. Qu`on ne jette pas la pierre à la Côte d`Ivoire qui a sur son sol plus de 30% d`étrangers qui y vivent.

Comment envisagez-vous l`avenir ?
Que très rapidement nous arrivions à une normalité. Nous avons une place prépondérante en Afrique de l`Ouest et en Afrique. Nous avons un rôle à jouer. La Côte d`Ivoire a été au premier plan. Vivement qu`on retrouve ce premier plan. On est à une phase où les rebelles sont rentrés dans la République. Je ne vois pas où est le problème… Nous avons le devoir de mener ce pays à une prospérité.
Entretien réalisé par JOEL ABALO

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