Pas de doute. Les déchets toxiques n’ont pas fini de faire parler d’eux. Trois ans après leur déversement à Abidjan par le Probo Koala, le navire russe battant pavillon panaméen affrété par la société Trafigura, ces produits toxiques continuent d’alimenter la chronique, cette fois sur le terrain judiciaire. Dernier rebondissement en date : la révolte du Collectif des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (CNVTD-CI) contre le cabinet londonien Leight Day & Co, qui a négocié, il y a quelques mois, au nom d’environ 30 000 victimes (exactement 29 634 personnes) avec Trafigura, le paiement de 22 milliards 164 millions 56 milles FCFA au titre des indemnisations, contre l’abandon de toute poursuite.
Depuis la signature de cet accord, l’argent, qui a été viré sur un compte à la SGBCI (Société générale de banque en Côte d’Ivoire) n’a encore pas été distribué aux ayants-droits. La raison : les fonds ont été mis sous séquestre par la justice le 6 novembre dernier, suite à une requête du CNVTD-CI. Hier face à la presse au restaurant-Bar Accoustic, situé au Deux-Plateaux, M. Claude Gohourou, président du CNVTD-CI, a annoncé officiellement la rupture entre les victimes et Leight Day & Co. « Nous ne nous reconnaissons plus en ce cabinet anglais. Il a failli à sa mission » a-t-il martelé. Lui et ses camarades reprochent ouvertement au cabinet Leight Day & Co de ne leur avoir pas présenté le protocole d’accord, qu’il a paraphé avec Trafugura et qui définit les conditions de dédommagement des victimes. De plus, ils n’apprécient pas que Leight Day & Co ait défini de façon unilatérale le processus d’indemnisation des victimes sans associer les représentants de ceux-ci. Et surtout qu’il ait ouvert en son propre nom (précisément Martin Day, celui d’un de ses responsables) le compte qui héberge les 22 milliards de Fcfa. Toute chose qui a poussé le CNVTD-CI à ester en justice Leight Day & Co et à obtenir le blocage des fonds, mais aussi à confier le dossier désormais à un collectif d’avocats français dirigé par Maîtres François Ousquay et Edouard Campbell. Preuve que le cordon est vraiment coupé entre les victimes et leurs conseils londoniens, M. Gohourou a exigé, en plus des 22 milliards qu’il estime insuffisants, le reversement aux victimes des 39 milliards de FCFA perçus par le cabinet Leight Day & Co au titre de ses honoraires.
Tout en rappelant que le procès qui oppose le CNVTD-CI au cabinet Leight Day &Co a été renvoyé au 8 janvier prochain après l’audience de vendredi dernier, M. Gohourou a souhaité la signature d’un protocole d’accord entre Trafigura et les victimes, prenant en compte « le suivi des personnes touchées par les déchets toxiques, la dépollution des sites pollués ». « Nous exigeons une discussion franche et ouverte avec Trafigura et nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout (de cette bataille) », a asséné le président du CNVTD-CI. Avant de rassurer les victimes, inquiets de cette situation, que les « 22 milliards n’ont nullement été détournés ». « Les fonds mis sous séquestre ne font l’objet d’aucune dépense quelconque. Les victimes seront indemnisées. C’est une avance sur ce qu’ils vont recevoir », a-t-il insisté, en exhortant les uns et les autres à ne pas céder à la manipulation.
Y. Sangaré
Depuis la signature de cet accord, l’argent, qui a été viré sur un compte à la SGBCI (Société générale de banque en Côte d’Ivoire) n’a encore pas été distribué aux ayants-droits. La raison : les fonds ont été mis sous séquestre par la justice le 6 novembre dernier, suite à une requête du CNVTD-CI. Hier face à la presse au restaurant-Bar Accoustic, situé au Deux-Plateaux, M. Claude Gohourou, président du CNVTD-CI, a annoncé officiellement la rupture entre les victimes et Leight Day & Co. « Nous ne nous reconnaissons plus en ce cabinet anglais. Il a failli à sa mission » a-t-il martelé. Lui et ses camarades reprochent ouvertement au cabinet Leight Day & Co de ne leur avoir pas présenté le protocole d’accord, qu’il a paraphé avec Trafugura et qui définit les conditions de dédommagement des victimes. De plus, ils n’apprécient pas que Leight Day & Co ait défini de façon unilatérale le processus d’indemnisation des victimes sans associer les représentants de ceux-ci. Et surtout qu’il ait ouvert en son propre nom (précisément Martin Day, celui d’un de ses responsables) le compte qui héberge les 22 milliards de Fcfa. Toute chose qui a poussé le CNVTD-CI à ester en justice Leight Day & Co et à obtenir le blocage des fonds, mais aussi à confier le dossier désormais à un collectif d’avocats français dirigé par Maîtres François Ousquay et Edouard Campbell. Preuve que le cordon est vraiment coupé entre les victimes et leurs conseils londoniens, M. Gohourou a exigé, en plus des 22 milliards qu’il estime insuffisants, le reversement aux victimes des 39 milliards de FCFA perçus par le cabinet Leight Day & Co au titre de ses honoraires.
Tout en rappelant que le procès qui oppose le CNVTD-CI au cabinet Leight Day &Co a été renvoyé au 8 janvier prochain après l’audience de vendredi dernier, M. Gohourou a souhaité la signature d’un protocole d’accord entre Trafigura et les victimes, prenant en compte « le suivi des personnes touchées par les déchets toxiques, la dépollution des sites pollués ». « Nous exigeons une discussion franche et ouverte avec Trafigura et nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout (de cette bataille) », a asséné le président du CNVTD-CI. Avant de rassurer les victimes, inquiets de cette situation, que les « 22 milliards n’ont nullement été détournés ». « Les fonds mis sous séquestre ne font l’objet d’aucune dépense quelconque. Les victimes seront indemnisées. C’est une avance sur ce qu’ils vont recevoir », a-t-il insisté, en exhortant les uns et les autres à ne pas céder à la manipulation.
Y. Sangaré