L'indemnisation des victimes des déchets toxiques connaît depuis plusieurs mois des tractations sans pareil. Des structures, par personnes interposées, se bagarrent au grand détriment des victimes qui continuent de souffrir. François Gohourou, président de la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques de Côte d'Ivoire (Cnvdt-Ci), dans le cadre de l'indemnisation globale de toutes les victimes des déchets toxiques, a demandé et obtenu le soutien de deux avocats français, spécialistes de la gestion des catastrophes naturelles et écologiques, pour aider à l'indemnisation des victimes de déchets toxiques en Côte d'Ivoire. Depuis le déversement desdits déchets en 2006, le processus d'indemnisation des victimes n'a pas évolué comme sur des roulettes. Il a pris du plomb dans l'aile. Après le versement de 100 milliards Fcfa par Trafigura à l'Etat de Côte d'Ivoire pour l'indemnisation des victimes, à hauteur de 200.000 Fcfa par victime, seuls 22,5 milliards Fcfa obtenus après moult tractations par le cabinet d'avocats londoniens Leigh Day and Co pour les 29.000 victimes ayant porté plainte contre Trafigura. Sur le nombre exact de victimes, des informations obtenues de sources sûres font état de 101.200 victimes recensées par l'Etat contre 200.000 victimes selon des sources officieuses. Les effets secondaires des déchets à long terme ne sont pas encore connus et demeurent un mystère. Il convient donc pour le président Gohourou de maitriser tout le processus de sorte à ce que toutes les victimes sans exclusion aucune aient droit à l'indemnisation comme convenu. Dans cette perspective, le Président François Gohourou, sa Coordination et le cabinet d'avocats ivoiriens qui l'aident dans cette quête, ont décidé de faire appel à des experts internationaux, spécialistes de la question. Depuis le dimanche dernier, Me François Hascoët du cabinet "Hascoët Associés " et Me Hayette Mawad, avocate à "International Associated Attorneys " séjournent à Abidjan. Ce sont deux spécialistes des questions d'indemnisations dans le cadre des catastrophes naturelles ou provoquées à travers le monde. Hier matin, ces deux avocats français ont rendu visite aux autorités judiciaires et politiques ivoiriennes pour cerner tous les contours juridiques de l'affaire, avant d'effectuer des visites sur quelques sites pollués à Abidjan et ses alentours. Ce matin, ils seront au Théâtre de la Cité à Cocody où une rencontre est prévue avec les représentants des victimes pour un échange sur les stratégies à mettre en place pour obtenir de Trafigura et de tous les autres responsables du scandale des déchets toxiques, une indemnisation complète.
Jean Prisca
Jean Prisca