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Société Publié le jeudi 31 décembre 2009 | Notre Heure

Bamba Siaka, président du Centre universitaire de l’Action culturelle (CUAC) : "Ne blâmez pas les étudiants… ramenez-nous sur le bon chemin"

Bamba Siaka, étudiant en maîtrise de recherche au département de géographie, est l’actuel président du Centre universitaire de l’Action culturelle (CUAC. Dans cet entretien, il explique comment les étudiant font les beaux jours de la culture ivoirienne. Il partage aussi sa vision de l’action culturelle en milieu universitaire et invite la nation à y accorder beaucoup plus d’intérêts.


Qu’est-ce que le CUAC et quels sont ses objectifs ?

Le CUAC : le comité universitaire d’action culturelle est un ensemble de 17 clubs partant de la musique, de la danse et de tout ce que vous savez comme théâtre. Au sein de chaque club, il y a un bureau, exécutif et nous assurons le bureau central de tous ces 17 clubs. Les objectifs du CUAC, c’est de faire la promotion de la culture en milieu universitaire et aussi de promouvoir le talent artistique de l’étudiant.

L’animation culturelle en milieu universitaire n’est-elle pas en déphasage avec ce qui s’y passe, l’université étant connue comme le lieu de l’apprentissage du savoir ?

Oui, on peut dire cela. Sinon, à la vérité, dans toutes les universités du monde, la culture et le sport jouent un rôle important. Une université sans culture, ce n’est pas une université dans les normes internationales. Dans toutes les universités il y a le volet culturel et sportif. Au contraire, c’est le lieu de créer cela, si ça n’existait pas et si cela existe déjà, il faut le renforcer pour que le lieu qu’on dit être le lieu du savoir, on ne puisse pas toujours venir seulement apprendre. A un moment donné, il faut amener les étudiants à faire autre chose que les études. C’est donc pour cela que, cette structure culturelle existe dans une université.

Récemment il y a eu la 5e édition du Festuac. Y a-t-il eu affluence comme par le passé ?

Oui. Comme chaque année, la mobilisation a été forte. Cette année, plutôt que de concentrer toutes ces activités au niveau du campus, nous sommes allés à la cité Mermoz. La 1ère soirée, au campus (2), au campus (1) pour la 2è soirée et la troisième toujours à Mermoz. L’engouement était perceptible et il y a eu beaucoup de monde.

Quelle est la particularité de votre mandat ?

C’est vrai que plusieurs personnes se sont succédées à la tête de cette structure mais, il faut noter aussi que c’est véritablement à partir de 2002- 2003, que tout ce que vous avez vu et que vous voyez au CUAC, a vu le jour. Pour ce qui est des activités, il faut dire qu’il n’en existait aucune quand je suis arrivé. Il n’y avait même pas de siège. Nous avons donc fait ce que nous pouvions. Des aînés nous ont donné des conseils. Et, nous avons donc planifié toutes ces activités, partant des rentrées culturelles à la soirée universitaire des tops, célébrer l’étudiant modèle. Nous avons créé pas mal d’activités et nous avons corroboré tout cela, par le festival en 2005, qui était à la première édition. Nous sommes aujourd’hui, à sa 5e édition. Alors, nous pensons que, ce que nous avons créé depuis que nous sommes là, n’est pas encore fini. Il y a encore beaucoup à faire, mais ce n’est pas à nous seulement de le faire. Je pense que nous sommes au terme de notre mandat et d’autres viendront pour continuer ce que nous avons entamé.

Selon vous, qui est l’étudiant modèle puisqu’aujourd’hui, l’étudiant a une mauvaise image auprès de la population ?

Aujourd’hui, on parle de l’étudiant comme si c’était une vulgaire personne. Mais en réalité, quand on le fait, c’est toute la nation qu’on traite de vulgaire, parce que l’étudiant, c’est celui qui est l’avenir de tout un pays et donc, quelque soit le problème, il faut le traiter (l’étudiant) autrement. C’est vrai que peut-être, ils ont utilisé des machettes mais moi, je pense que dans tous les cas, l’étudiant reste toujours un modèle. C’est à nous les étudiants, de montrer qu’effectivement nous sommes un modèle par notre comportement, par notre savoir-faire car aujourd’hui, l’étudiant doit comprendre qu’il a son mot à dire dans tout ce qui se passe dans le pays. Et c’est la raison pour laquelle, nous avons dit qu’il faut célébrer l’étudiant modèle. Le nouveau type d’étudiant qu’on célèbre, nous l’avons dit, c’est celui-là même, qui sait qu’il doit venir à l’école, qu’il doit travailler, qu’il doit être un exemple. Il doit aussi pouvoir, donner sa position dans une situation, pour créer, pour construire quelque chose de positif. Et cet étudiant, n’est pas celui-là qui peut faire ce qu’il veut. Il doit être écouté. Pour nous, c’est ce genre d’étudiant, cet exemple là, qu’il faut célébrer pour que l’étudiant comprenne qu’il a une responsabilité et que c’est lui que les autres doivent suivre parce que l’avenir de son pays lui incombe aussi.

Les valeurs culturelles constituent une richesse pour un pays, un moyen de rapprochement des peuples. Avec la pluralité de cultures que l’on peut trouver à l’université, comment faites-vous pour faciliter le rapprochement entre les étudiants et quelles sont les valeurs culturelles que vous défendez ?

On a dit que les japonais se sont basés sur leur culture pour se développer. Est-ce qu’à la réalité les pays africains ont-ils défini le contour de leur culture, donc de positionner leur culture par rapport à leur savoir-faire et savoir être ? Donc, dans un premier temps, nous en tant qu’étudiant, nous défendons tout ce qui est culturel et tout ce qui est positif pour le développement des nations parce que nous estimons qu’à travers la culture, tout pays peut se développer. Et, étant à l’université, sachant qu’une université est internationale en ce sens qu’elle regroupe plusieurs couches d’étudiants qui viennent de différents pays, de différentes origines, nous, en organisant une manifestation culturelle, nous embrassons tout ce qui est culturel dans le monde entier. Nous essayons de faire passer ce qui est positif pour qu’ensemble, nous apprenions mutuellement nos cultures et que nous puissions valoriser ce que nous avons comme type culturel qui peut permettre aux pays d’avancer.

On sait qu’il y a eu beaucoup de chanteurs actuels, célèbres même qui sont passés par l’OUA (l’orchestre de l’Université d’Abidjan). Depuis lors, on n’entend plus parler d’elle. Est-ce à dire que l’orchestre ne vit plus ?

Je pense que l’OUA existe toujours, elle fonctionne c’est vrai, on dira qu’on a problème de matériels. Mais vous savez, il faut qu’on fasse une bonne analyse. A l’époque où on parlait de l’organisation de l’Université, l’université venait d’être créée et il y avait des étudiants qui étaient là. Ils avaient tout à leur disposition. On mettait tout à leur disposition et, ils ont créé un club qui est l’orchestre de l’université qui avait le nom de l’Union africain. Donc, il faut des gens pour faire une bonne analyse pour l’adapter dans nos habitudes actuelles.

A vous entendre parler, on se rend compte qu’il y a des problèmes, pouvez-vous les énumérer ? Qu’est-ce que vous préconisez ?

Les problèmes, il en existe toujours, mais je pense que c’est la manière de les résoudre qui diffère. Aujourd’hui, on ne peut pas rester les bras croisés, dire qu’on a des problèmes et dire qu’on a besoin toujours que les gens nous viennent en aide. Qu’est-ce que nous faisons nous-même ? Il faudrait que nous-même, nous nous levions, nous cherchions des partenaires et sponsors qui auront confiance en nous et qui viendront nous aider à nous équiper en matériels. Parce qu’on ne peut pas compter sur une personne et dire qu’il faut que cette personne vienne faire ci et ça, il faudrait que nous le fassions nous-même. Il faut qu’on en prenne conscience. Et c’est ce que nous essayons de faire, en cherchant des partenaires et sponsors pour nous équiper afin que nous puisions travailler dans de bonnes conditions. Maintenant, il faut reconnaître aussi que le Centre national des œuvres universitaire (CROU) nous aide pour nos activités. Et depuis, tous les directeurs du CROU qui passent, nous aident. Ils font ce qu’ils peuvent pour que nous puissions mener nos activités. Et c’est l’occasion de remercier le Dr SEKA Ogbodji, l’actuel directeur du CROU, qui fait beaucoup dans ce sens-là. Et je pense qu’il faut qu’on l’encourage à mieux nous aider à promouvoir la culture en milieu universitaire. Sinon, les problèmes il en existera toujours, maintenant, c’est les solutions qu’il faut rechercher, que nous nous levions pour chercher des voies et moyens pour les solutionner.

Les étudiants sont-ils mobilisés pour le CUAC ?

Je pense que les étudiants aiment ce que nous faisons, ils sont toujours mobilisés lorsque nous faisons nos activités. Nous avons fait la 5e édition du festival cette année et le bilan a été positif parce que nous avons fait ce qu’il fallait. A travers ce festival, nous avons atteint plusieurs objectifs. Nous voyons que des étudiants à qui, nous avons essayé de montrer le talent à travers le festival, vivent aujourd’hui de leur art. Quand je prends Agalawal qui était inscrit en Anglais par exemple, à travers le CUAC, il a montré son talent. Et je crois qu’aujourd’hui, il ne se plaint pas. Il y en a beaucoup comme ça qui sont passé par le CUAC et qui aujourd’hui sont connus et font la fierté de la culture ivoirienne. C’est ça notre objectif. C’est de faire en sorte qu’à travers les activités que nous menons, les étudiants qui sont pétris de talents puissent exprimer leurs talents, et qu’ils se fassent confiance pour pouvoir embrasser une carrière professionnelle dans le domaine de l’art. C’est très important car, tu peux avoir du talent mais, si tu n’as pas confiance en toi, ce talent peut mourir en toi, alors que, tu n’as pas envi de perdre ton temps dans les études, ça pourrait te permettre de vivre. Et je pense que c’est ce que nous faisons. Je remercie tous ceux qui contribuent à la bonne marche de la culture en milieu universitaire. Je leur demande donc de continuer parce que c’est une bonne chose. Quelque soit là où ils sont, de ne pas chercher à blâmer les étudiants, au contraire, quand on est en formation, on est toujours confrontés à des difficultés qui peuvent nous amener à sortir du lot et du chemin. La meilleure des choses, est que tous ceux qui nous entourent essayent de nous ramener sur le bon chemin pour que nous puissions continuer parce que nous sommes en formation. Même ceux qui sont formés, il y a des indisciplines, ce n’est pas ici où nous sommes en formation qu’on va toujours nous blâmer. Cependant, ce n’est pas pour autant que nous ne devons rien faire, au contraire, nous devons faire l’effort pour être dans le droit chemin. Donc ceux qui nous aident, qu’ils continuent parce qu’à la longue ça va payer.
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