Après avoir refusé de rallier l’équipe nationale pour la préparation de la CAN au Portugal, Aristide Bancé, le joueur de Mayence et des Etalons donne ses raisons. Nous l’avons rencontré alors qu’il effectuait un bref passage à Ouagadougou pour rendre visite à sa famille. Dans cette interview, Bancé ne fait aucun cadeau à l’entraîneur Paulo Duarte et n’épargne pas ses partenaires de ses critiques acerbes.
Comment expliquez-vous le fait que les Etalons soient en regroupement au Portugal et que vous, vous vous retrouviez à Ouagadougou ?
Cette situation me fait mal car j’aurais aimé être avec mes coéquipiers. Je ne suis pas content de rater cette CAN. Mais c’est à cause de l’entraîneur Paulo Duarte. Entre lui et moi, le courant ne passe pas. Duarte est Blanc dans la peau, mais Africain dans la tête. J’ai déclaré dans les colonnes d’un journal que j’ai envie de jouer, de montrer de quoi je suis capable et j’ai insisté que l’on établisse une concurrence loyale. L’entraîneur a pris cela en mal et il s’est fâché. Lors du match retour contre le Malawi retour, il a appelé le secrétaire général de la FBF pour lui dire d’enlever le nom de Bancé et c’est comme cela qu’il m’a écarté sans raison valable. Il ne m’a jamais appelé pour discuter. Mais sagement, je l’ai contacté pour causer avec lui et savoir ce qui se passe et il m’a raccroché au nez. Après, je l’ai appelé à maintes reprises et il n’a plus daigné décrocher. Pour moi, il n’a pas besoin de mes services car il ne s’est jamais déplacé pour venir me voir en club, ni même me passer un coup de fil. Mais j’encourage mes camarades à faire une bonne CAN.
Mais pensez-vous que cela est une bonne décision que de refuser de disputer votre première CAN ?
C’est vrai, c’est ma première CAN et je vais la rater mais pour moi, ce n’est pas la dernière que j’aurai à disputer. Avec l’entraîneur, le courant ne passe pas, je préfère donc laisser les autres se concentrer et jouer la CAN. Au Burkina Faso, on a de bons joueurs mais on n’a pas de stars. Ça veut dire que même sans Bancé, sans Pierre ou Paul, les Etalons pourront toujours jouer. Mes coéquipiers qui sont là-bas sont des professionnels et ils pourront tirer leur épingle du jeu.
A l’arrivée de Paulo Duarte, vous fréquentiez régulièrement le groupe Etalons. Avez-vous senti une bonne ambiance dans la sélection ?
Au départ, il y avait une bonne ambiance. Mais après, le climat s’est détérioré. Quand le coach a écarté Alassane Ouédraogo, personne n’a réagi. Quand on dit un groupe, ont doit être solidaire et quand on écarte un membre du groupe, les autres doivent tout faire pour comprendre les raisons de sa mise à l’écart. Mais là, rien.
Après c’était Wilfried Sanou, personne n’a bronché. Aujourd’hui c’est moi. Ce sont de petites observations qui me laissent tirer la conclusion que l’ambiance n’est pas au beau fixe.
Quand on m’a écarté, seuls Jonathan Pitroipa et Mamadou Tall m’ont appelé. Sinon, personne ne m’a fait signe. Même les supposés cadres de l’équipe ne m’ont pas approché ni appelé pour me conseiller et chercher à trouver une solution. Au contraire, d’autres ont dit que c’est bien fait pour moi. Je leur souhaite du fond du cœur, de faire une très bonne CAN.
Bancé ne ferme pas définitivement la porte aux Etalons ?
Non. Mais, je préfère prendre du recul et travailler. Un jour je vais revenir en équipe nationale et cette fois, ce ne serait plus pour m’asseoir sur le banc. Je vais montrer au peuple que je mérite de montrer qu’il mérite la sélection. C’est d’abord à travers ses performances en club qu’un joueur doit jouer. Si je ne joue pas en club et en équipe nationale, on me met sur le banc, je ne vais pas me plaindre. Mais un joueur qui est régulièrement titulaire dans son club et vient cirer son short sur le banc en équipe nationale, moralement ça le casse. Il y’a un problème au sein des Etalons qu’il va falloir régler au plus vite. Il y’a des joueurs qui ne jouent pas dans leur club, mais ils ne s’en foutent pas mal car, ils se disent qu’on va les appeler en sélection et ils vont venir être titulaires. En club, ils ne travaillent pas pour progresser personnellement. On doit mener cette concurrence loyale et amener les joueurs burkinabè à se battre pour être titulaires dans leurs clubs.
A vous entendre, c’est le fait de prendre place sur le banc qui fait que vous renoncez à la CAN ?
Non ce n’est pas ça. Je peux être titulaire dans mon club et venir m’asseoir sur le banc. Tout cela dépend de l’entraîneur et de son comportement. Duarte n’a jamais parlé avec moi. Normalement, un entraîneur doit beaucoup communiquer avec ses joueurs sur ses systèmes. Echanger davantage avec eux sans les frustrer. Il peut me dire par exemple, que je vais t’utiliser comme un joker pour les 20 dernières minutes, cela peut encore se comprendre. Mais Duarte ne parle pas, il “s’en fout” de la communication. Je sais qu’il ne me considère pas. Peut-être qu’il y’a eu des précédents et il ne veut pas m’en parler. Le coach a dit que jamais, il ne m’appellera.
Qu’est-ce qui peut donc expliquer véritablement ce coup de froid entre vous et le coach ?
Je vais être franc avec vous. J’ai un manager russe. Il m’a dit qu’il y a quelques équipes anglaises qui s’intéressent à moi et que pour aller en Angleterre, j’ai besoin de jouer à 75% en équipe nationale. Je lui ai dit qu’avec l’équipe nationale, franchement c’est difficile, car l’entraîneur ne m’aligne pas. Il m’a dit, pas de problème, qu’il essayera de croiser le coach. Après quelques jours, mon manager m’appelle et me dit qu’il a rencontré Duarte à Paris. Il m’a reproché d’avoir fait l’interview. Mon manager m’a dit de m’excuser et j’ai dit jamais car je n’ai rien fait de mal. Lui et l’entraîneur ont conclu alors un accord. S’il me sélectionnait pour la CAN et me faisait jouer 75% du temps, mon manager allait lui donner quelque chose. C’est un business. Et quand j’ai vu ça, ça m’a fait mal. Je ne suis pas un joueur dont on doit marchander la sélection. Si je mérite de jouer, qu’on me fasse jouer et si je ne mérite pas d’être en sélection, qu’on ne m’appelle pas.
Source Sidwaya
Comment expliquez-vous le fait que les Etalons soient en regroupement au Portugal et que vous, vous vous retrouviez à Ouagadougou ?
Cette situation me fait mal car j’aurais aimé être avec mes coéquipiers. Je ne suis pas content de rater cette CAN. Mais c’est à cause de l’entraîneur Paulo Duarte. Entre lui et moi, le courant ne passe pas. Duarte est Blanc dans la peau, mais Africain dans la tête. J’ai déclaré dans les colonnes d’un journal que j’ai envie de jouer, de montrer de quoi je suis capable et j’ai insisté que l’on établisse une concurrence loyale. L’entraîneur a pris cela en mal et il s’est fâché. Lors du match retour contre le Malawi retour, il a appelé le secrétaire général de la FBF pour lui dire d’enlever le nom de Bancé et c’est comme cela qu’il m’a écarté sans raison valable. Il ne m’a jamais appelé pour discuter. Mais sagement, je l’ai contacté pour causer avec lui et savoir ce qui se passe et il m’a raccroché au nez. Après, je l’ai appelé à maintes reprises et il n’a plus daigné décrocher. Pour moi, il n’a pas besoin de mes services car il ne s’est jamais déplacé pour venir me voir en club, ni même me passer un coup de fil. Mais j’encourage mes camarades à faire une bonne CAN.
Mais pensez-vous que cela est une bonne décision que de refuser de disputer votre première CAN ?
C’est vrai, c’est ma première CAN et je vais la rater mais pour moi, ce n’est pas la dernière que j’aurai à disputer. Avec l’entraîneur, le courant ne passe pas, je préfère donc laisser les autres se concentrer et jouer la CAN. Au Burkina Faso, on a de bons joueurs mais on n’a pas de stars. Ça veut dire que même sans Bancé, sans Pierre ou Paul, les Etalons pourront toujours jouer. Mes coéquipiers qui sont là-bas sont des professionnels et ils pourront tirer leur épingle du jeu.
A l’arrivée de Paulo Duarte, vous fréquentiez régulièrement le groupe Etalons. Avez-vous senti une bonne ambiance dans la sélection ?
Au départ, il y avait une bonne ambiance. Mais après, le climat s’est détérioré. Quand le coach a écarté Alassane Ouédraogo, personne n’a réagi. Quand on dit un groupe, ont doit être solidaire et quand on écarte un membre du groupe, les autres doivent tout faire pour comprendre les raisons de sa mise à l’écart. Mais là, rien.
Après c’était Wilfried Sanou, personne n’a bronché. Aujourd’hui c’est moi. Ce sont de petites observations qui me laissent tirer la conclusion que l’ambiance n’est pas au beau fixe.
Quand on m’a écarté, seuls Jonathan Pitroipa et Mamadou Tall m’ont appelé. Sinon, personne ne m’a fait signe. Même les supposés cadres de l’équipe ne m’ont pas approché ni appelé pour me conseiller et chercher à trouver une solution. Au contraire, d’autres ont dit que c’est bien fait pour moi. Je leur souhaite du fond du cœur, de faire une très bonne CAN.
Bancé ne ferme pas définitivement la porte aux Etalons ?
Non. Mais, je préfère prendre du recul et travailler. Un jour je vais revenir en équipe nationale et cette fois, ce ne serait plus pour m’asseoir sur le banc. Je vais montrer au peuple que je mérite de montrer qu’il mérite la sélection. C’est d’abord à travers ses performances en club qu’un joueur doit jouer. Si je ne joue pas en club et en équipe nationale, on me met sur le banc, je ne vais pas me plaindre. Mais un joueur qui est régulièrement titulaire dans son club et vient cirer son short sur le banc en équipe nationale, moralement ça le casse. Il y’a un problème au sein des Etalons qu’il va falloir régler au plus vite. Il y’a des joueurs qui ne jouent pas dans leur club, mais ils ne s’en foutent pas mal car, ils se disent qu’on va les appeler en sélection et ils vont venir être titulaires. En club, ils ne travaillent pas pour progresser personnellement. On doit mener cette concurrence loyale et amener les joueurs burkinabè à se battre pour être titulaires dans leurs clubs.
A vous entendre, c’est le fait de prendre place sur le banc qui fait que vous renoncez à la CAN ?
Non ce n’est pas ça. Je peux être titulaire dans mon club et venir m’asseoir sur le banc. Tout cela dépend de l’entraîneur et de son comportement. Duarte n’a jamais parlé avec moi. Normalement, un entraîneur doit beaucoup communiquer avec ses joueurs sur ses systèmes. Echanger davantage avec eux sans les frustrer. Il peut me dire par exemple, que je vais t’utiliser comme un joker pour les 20 dernières minutes, cela peut encore se comprendre. Mais Duarte ne parle pas, il “s’en fout” de la communication. Je sais qu’il ne me considère pas. Peut-être qu’il y’a eu des précédents et il ne veut pas m’en parler. Le coach a dit que jamais, il ne m’appellera.
Qu’est-ce qui peut donc expliquer véritablement ce coup de froid entre vous et le coach ?
Je vais être franc avec vous. J’ai un manager russe. Il m’a dit qu’il y a quelques équipes anglaises qui s’intéressent à moi et que pour aller en Angleterre, j’ai besoin de jouer à 75% en équipe nationale. Je lui ai dit qu’avec l’équipe nationale, franchement c’est difficile, car l’entraîneur ne m’aligne pas. Il m’a dit, pas de problème, qu’il essayera de croiser le coach. Après quelques jours, mon manager m’appelle et me dit qu’il a rencontré Duarte à Paris. Il m’a reproché d’avoir fait l’interview. Mon manager m’a dit de m’excuser et j’ai dit jamais car je n’ai rien fait de mal. Lui et l’entraîneur ont conclu alors un accord. S’il me sélectionnait pour la CAN et me faisait jouer 75% du temps, mon manager allait lui donner quelque chose. C’est un business. Et quand j’ai vu ça, ça m’a fait mal. Je ne suis pas un joueur dont on doit marchander la sélection. Si je mérite de jouer, qu’on me fasse jouer et si je ne mérite pas d’être en sélection, qu’on ne m’appelle pas.
Source Sidwaya